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Maurice

Le coworking pour de nouveaux entrepreneurs

Les espaces de bureaux partagés commencent à émerger à Maurice à destination de jeunes entreprises. Certains font plus que les accueillir, créent des écosystèmes et deviennent des pépinières.

Les espaces de coworking proposent le plus souvent un espace de travail mobile ou attribué pour une durée déterminée, la capacité d’accueillir conférences et séminaires, des accès au wifi via la fibre optique, un parking sécurisé, l’utilisation d’imprimante et du téléphone, voire le café… Des conditions de travail qui se limitaient aux grandes entreprises il y a encore quelques années…
Le groupe IBL a ouvert son espace de coworking, The Ground, à Cassis, près de Port-Louis. Il s’agit d’un ancien entrepôt réaménagé. « Le coût de la transformation reste confidentiel », précise Muriel Yvon, Community et Office Manager du site. Une dizaine d’entrepreneurs occupent les locaux. Il s’agit de « jeunes qui se lancent comme des infographistes, des designers de mode, des dessinateurs, des bloggeurs, des web-designers et des photographes ». Trois forfaits sont disponibles. Pour 24 heures de location, le « Day Pass » est à 500 roupies (12,5 euros). Le « Nomad Pass » (pour dix jours) s’élève à 4 500 roupies (112,50 euros) et le « Resident Pass » (30 jours) à 8 000 roupies (200 euros). 
Autre proposition de coworking : « The Hive » (ruche en français). Situé à Saint-Pierre, au centre de Maurice, le projet représente un investissement de 10 millions de roupies (250 000 euros) sur deux ans. Nicolas Dalais, son cofondateur, explique : « Outre Saint-Pierre, nous avons un bureau à Cap Tamarin, dans l’ouest de l’île. Il est donc possible de travailler en fonction de ses besoins ou de ses envies dans l’un de ces lieux. » Les tarifs s’élèvent à 3 450 roupies (86 euros) par mois pour un seul site. L’offre Nomad, bientôt commercialisée à 5 750 roupies (143 euros) par mois, donnera l’accès aux deux espaces. 

DÉVELOPPER DES IDÉES NOVATRICES ET… VIABLES

D’autres entreprises ont décidé de pousser la réflexion plus loin en créant des écosystèmes avec des pépinières. Lancé il y a deux ans par le groupe ENL, la Turbine « est plus qu’un lieu de travail partagé, il s’agit d’un véritable incubateur d’entreprise », souligne Fabrice Boullé, l’ancien directeur de la structure. « C’est un écosystème pour lancer et soutenir des idées novatrices et viables. » Pour cela, le groupe, qui s’est associé avec l’incubateur suédois Sting, a mis 10 millions de roupies (250 000 euros) sur la table. L’offre de la Turbine comprend quatre programmes : « Inspire » aide à affiner le projet des entrepreneurs, « Incubate » vise les chefs d’entreprise ayant une structure mais pas d’unité commerciale, « Accelerate » booste leur activité et « Go Africa » les aide à élaborer des stratégies d’expansion vers les marchés africains en les soutenant avec des conseils et un accès à un financement. Proposé deux fois par an, « Accelerate » dure six mois et concerne déjà quatre entrepreneurs. En plus d’un espace de travail doté des dernières technologies, ces derniers bénéficient d’un financement en capital-risque, d’un coaching où ils établissent, lors de réunions hebdomadaires individuelles, un plan de projet et des objectifs de croissance. Ils ont accès aux conseils et à l’expertise dans les domaines des ressources humaines, du droit du travail, du marketing et des relations publiques. À l’issue du programme, la Turbine organise une journée de « pitch » (présentation) aux investisseurs providentiels et aux entreprises de capital-risque, au cours desquelles les entrepreneurs exposent leur projet. Preuve de l’intérêt du programme, « Accelerate » sera proposé trois fois par an sur quatre mois à partir de l’année prochaine.