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Madagascar

Les deux principaux aéroports confiés à « Aéroports de Paris »

ADP a été choisi pour rénover et gérer les aéroports d’Ivato (Tananarive) et de Nosy Be dans le cadre d’un partenariat public-privé qui prévoit une concession de vingt-huit ans et des investissements à hauteur de 150 millions d’euros.

ADP a signé le 9 juillet dernier le contrat de partenariat public-privé avec l’État malgache s’imposant ainsi face à Vinci Airports et sa filiale Sogea Satom, à la société chinoise Affec et à Aéroport de Madagascar (Adema). Selon le directeur général d’ADP Management, Jacques Follain, l’opérateur français est en mesure de livrer les infrastructures aéroportuaires pour le prochain sommet du COMESA (Marché commun de l’Afrique orientale et australe) qui se tiendra à Tananarive en 2016. La date n’a pas encore été précisée, mais le sommet pourrait avoir lieu dès la fin du premier trimestre, ce qui laisse peu de temps à ADP.
À noter que Madagascar s’est vu confier également, toujours en 2016, l’organisation du prochain sommet de la Francophonie. Une raison de plus d’activer les travaux pour donner à la Grande île une belle vitrine.

CENT VINGT MILLIONS D’EUROS POUR IVATO

Pour tenir ses engagements, ADP Management a formé un consortium français avec Bouygues Bâtiment international, Colas Madagascar et Meridiam Africa, spécialisés dans la conception, la construction, l’exploitation d'infrastructures aéroportuaires internationales et le financement de projets d'infrastructures en Afrique. Chacun apporte ses fonds propres en plus du recours à des prêts auprès de banques internationales. Selon Jacques Follain, 120 millions d’euros vont être alloués pour mettre Ivato aux standards internationaux et aux normes exigées par l’Association internationale du transport aérien (IATA).
Les travaux d’extension et de réhabilitation, qui ont débuté en juillet, se dérouleront en trois phases. En premier lieu et sur une durée de trente-trois mois, un nouveau terminal à deux niveaux sera construit sur une surface brute de 17 500 mètres carrés. Cela permettra d’augmenter la capacité d’accueil à 1,5 million de voyageurs par an. Le tarmac sera allongé de 200 mètres et renforcé afin de pouvoir accueillir quatre gros porteurs de type Airbus A380. Un terminal fret sera également aménagé et l'actuel terminal sera réhabilité pour les vols domestiques. À moyen terme, la capacité du nouveau terminal international sera étendue en fonction de l’augmentation du trafic et la piste sera élargie de 60 mètres. À plus long terme, le réseau domestique sera doté d’un nouveau terminal et ADP Management poursuivra l’extension des terminaux d’aviation et de fret. En même temps, la société compte construire une deuxième piste parallèle pour les atterrissages et les secours.
Du côté de Nosy Be, aucun grand chantier n’a été prévu mises à part la réhabilitation du terminal et l’extension de la piste. Le prix de la concession s’élève à 3 millions d’euros, sous forme de redevance annuelle versée à l’État. Une hausse des taxes aéroportuaires, répercutée généralement sur les tarifs, est ainsi fort probable. Pour les vols domestiques, elle serait de l’ordre de 20 à 25 euros et entre 30 et 35 euros pour les vols internationaux. La compétitivité de la destination Madagascar se pose donc, d’autant que la société de sûreté aéroportuaire de Madagascar (Samada) serait également en train de revoir à la hausse ses redevances.

VERS LA DISPARITION D’ADEMA
Suite à l’attribution de la concession à ADP, Adema (Aéroport de Madagascar) serait enclin à disparaitre. En effet, 90 % de ses revenus sont assurés par les redevances issues des deux aéroports internationaux. Même si la société représente l’État malgache dans la gestion d’Ivato et de Nosy Be, faute de ressources, il lui sera difficile de gérer les 10 autres aéroports primaires et les 44 secondaires. Une fusion ou une absorption par ADP, avec reprise du personnel, a été évoquée…