Eco Austral

Découvrez tous nos articles en illimité. Je m’abonne

Logo Eco Austral
n

Eco Austral

Mayotte

Un cadre de catégorie A du Conseil départemental coûte en moyenne 5 500 euros par mois

La réorganisation des services du Conseil départemental, validée en assemblée plénière, prévoit un budget de près de 5 millions d’euros pour la création de 107 postes de cadres de catégorie A (qui nécessitent la possession d’un diplôme justifiant généralement d’au moins trois années d’études supérieures), soit un coût moyen de 5 500 euros mensuels par agent, primes et indemnités comprises !



Cette réorganisation advient deux mois après un rapport de la Cour des Comptes sur la départementalisation de Mayotte, pointant du doigt la situation budgétaire du Département, jugée « préoccupante ». Le Conseil départemental conserve « un effectif pléthorique et un régime indemnitaire favorable » selon ce rapport qui a mis en exergue l'importance des « dépenses de personnel, à hauteur de 45 % » à Mayotte, contre « 21,2 % pour les autres départements et 18,2 % pour les régions ». 
Actuellement, le Conseil départemental de Mayotte (212 600 habitants) emploie 2 974 agents dont près de 11 % sont des agents de catégorie A. La masse salariale totale représente 110 millions d'euros par an, selon l'actuel président du Conseil départemental, Soibahadine Ibrahim Ramadani (UMP).
La réorganisation générale des services adoptée lundi prévoit la suppression de 72 postes au 1er mai 2016 et la création de 107 postes dont 68 à titre provisoire de chargés de missions. Les directions des services sont passées de 8 à 5 et les directions opérationnelles de 48 à 35. Les créations de postes prévues obèreront le budget du Conseil départemental, ont affirmé en assemblée plénière les détracteurs de cette réorganisation. « Qu'il n'y ait pas d'incidence budgétaire me semble impossible », a tempêté l'ancien président du Conseil général, Daniel Zaïdani (DVD). 
Soibahadine Ibrahim Ramadani a défendu une stratégie de « vases communicants » et de réorganisation des postes en interne : « Il n'y aura pas d'incidence budgétaire si le recrutement en externe reste modéré », a-t-il expliqué.
Le président du Conseil départemental a souhaité améliorer l'efficacité des services en resserrant les directions et en supprimant des postes jugés fantômes. Mais il a reconnu que la réduction des effectifs et du coût de la masse  salariale préconisée par la Cour des Comptes n'était « pas tout à fait » intégrée dans la réorganisation des services qui vient d'être adoptée. « On ne refait pas le monde », a-t-il ajouté, expliquant qu'il faudrait jouer sur les primes et indemnités pour réduire la masse salariale. Primes et indemnités largement contestées par la Cour des Comptes qui a évoqué « des primes versées au taux maximum », une « généralisation de primes versées à des catégories particulières d'agents » et qui a critiqué « l’extension aux contractuels de primes réservées aux titulaires « ainsi qu'une sur-rémunération « qui atteindra le taux de 40 % ».