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Madagascar

Un projet de zone économique spéciale pour développer la région du nord

Dans l’objectif de faire de la région un « centre névralgique de l’économie du pays », un programme industrialo-portuaire et aéroportuaire devrait voir le jour en 2018. Budget estimatif : deux milliards de dollars.

La deuxième conférence internationale sur les investissements stratégiques dans le nord de Madagascar s’est tenue durant la dernière semaine de février. L’objectif était de présenter le potentiel de la région tout en ciblant les secteurs qui véhiculeront la croissance et le développement. L’attention s’est focalisée sur le futur projet de création d’une zone économique spéciale (ZES) sur le plateau d’Andrakaka, au nord-ouest de la ville d’Antsiranana (Diego-Suarez).
Située à la pointe nord de la Grande Île, la presqu'île est un lieu stratégique car elle se trouve sur la « nouvelle route de la soie » entre l'Afrique et l'Asie. « Avec la mise en place d’une ZES, les opportunités d’affaires se révèlent évidentes et feront du Nord le centre névralgique de l’économie du pays », commente Freddie Mahazoasy, principal initiateur du projet. Les possibilités d’investissement sont en effet multiples sur cette superficie de 2 000 hectares dont la mise en place d’un hub infrastructurel portuaire et aéroportuaire. La création d’un nouveau port en eau profonde dans la baie naturellement protégée stimulera l'exportation de produits manufacturés et agricoles et l’importation de matières premières. 
L’aménagement du port vise à redynamiser le secteur privé en attirant les investissements directs étrangers (IDE) et les capitaux et techniques de pointe qu’ils engendrent. Il servira de carrefour portuaire principal en pouvant accueillir tous types de bateaux. Par ailleurs, la réhabilitation et l’extension de l'aéroport, construit par l'armée britannique en 1942, permettrait d’accueillir de gros porteurs et de répondre aux exigences des standards internationaux. L’infrastructure pourrait ainsi accueillir 120 mouvements d’avions ; elle remplacerait l’actuel aéroport qui a un potentiel de 300 passagers par jour.
 

Pour réaliser la zone économique spéciale, un budget estimatif de deux milliards de dollars a été avancé. Mais selon Freddie Mahazoasy, l'initiateur, les études de faisabilité et d'impact environnemental permettront de déterminer le budget réellement requis.
Pour réaliser la zone économique spéciale, un budget estimatif de deux milliards de dollars a été avancé. Mais selon Freddie Mahazoasy, l'initiateur, les études de faisabilité et d'impact environnemental permettront de déterminer le budget réellement requis.   Njaratiana Rakotoniaina
 

Partenariat public-privé

De ce hub pourrait découler le développement industriel de la région, notamment l’agrobusiness, mais également celui du tourisme. Des projets d’envergure attendent en effet d’être lancés, tels que qu’une unité éco-touristique de luxe ou encore le développement d’hôtels axés sur les sports nautiques.
Les industries de transformation agricole devraient également pouvoir s’y déployer, d’autant plus que le Nord est réputé pour ses terres arables, entre autres pour le cacao, la vanille, l'ylang-ylang, la canne à sucre, le maïs, les oignons et le jatropha (plante cultivée pour la production d'huile, NDLR). Et pour accompagner cet essor, il est prévu des investissements dans les énergies renouvelables. Le développement des services tertiaires et de l’immobilier s’ensuivront avec la création de centres de formation. Pour réaliser la ZES, un budget estimatif de deux milliards de dollars a été avancé. Cependant, précise Freddie Mahazoasy, l’étude de faisabilité technique et financière du hub et l’étude d'impact environnemental permettront de déterminer le budget réellement requis. La mise en œuvre du projet est prévue pour 2018 à travers un partenariat public-privé.