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Réunion

Véronique Lagrèze : experte en stratégie

Avec son cabinet Avéliance Conseil, elle accompagne des entreprises en Afrique de l’Ouest et dans l’océan Indien, mettant son expertise au service d’un essor de La Réunion à l’international.

« Avéliance Conseil a une spécialité fonctionnelle et non sectorielle. Cela engage davantage de temps et d’investissement car une approche ne peut pas être dupliquée, mais chaque mission n’en est que plus enrichissante. Et cela permet d’apporter un regard nouveau et très diversifié à l’entreprise qui nous fait confiance. » Pour mettre en évidence son accompagnement sur mesure, qui passe par une alliance de proximité avec le chef d’entreprise et son encadrement, Véronique Lagrèze a choisi d’appeler son cabinet Avéliance lorsqu’elle l’a créé en 2005. « Il faut que l’organisation managériale réponde à la stratégie de l’entreprise et non l’inverse. Je travaille surtout avec des entreprises qui engagent une évolution stratégique et dont l’organisation n’est plus adaptée. Nous devons faire en sorte que l’organisation et les ressources humaines puissent contribuer à mettre en œuvre cette stratégie. » Cet accompagnement au changement se met en place au rythme de l’entreprise. C’est le cas, par exemple, pour une importante société de textile à Madagascar, Epsilon, qui développe une spécialité en vêtements d’entreprise. « L’entreprise évolue en technicité. Nous intervenons en amont sur du coaching d’équipes et nous amenons des changements de compor-tement au sein des équipes. Nous revoyons l’organisation managériale et nous mettons en place des outils RH structurants, dont le dispositif d’évaluation du personnel et les systèmes de primes, pour que chacun soit rémunéré en fonction de son implication et de sa motivation. »  

DE L’AFRIQUE DE L’OUEST À L’OCÉAN INDIEN

Ayant enseigné pendant quatorze ans à l’École de la finance à Marseille et à l’université de Toulon, dans la branche expertise comptable, Véronique Lagrèze a mené des études personnelles très poussées en organisation des entreprises. « En 1997, j’ai eu l’opportunité de faire des interventions en Afrique de l’Ouest pour la restructuration sociale d’entreprises d’État. Je me spécialisais dans les aspects d’organisation et de ressources humaines en Afrique francophone et j’ai décidé de créer Avéliance Conseil. » Basé sur un pôle formation et un pôle mission, le cabinet effectuait des accompagnements de projets avec la collaboration de consultants. Après une première mission au Togo, le cabinet est intervenu rapidement dans toute l’Afrique de l’Ouest. Ayant choisi de s’implanter à La Réunion, l’experte en stratégie effectue de nombreuses missions dans les îles voisines. « À Madagascar, je me suis réorganisée avec l’aide d’un VIE (le Volontaire international en entreprise est un jeune diplômé – Ndlr) face à une concurrence internationale qui se renforce. » Elle travaille souvent avec des équipes mobilisées dans les entreprises qu’elle accompagne, mais elle peut aussi faire appel à des pools de consultants experts pour des problématiques spécifiques.

LE MODÈLE RÉUNIONNAIS

À La Réunion, Véronique Lagrèze réalise son souhait de travailler sur l’export et le multiculturalisme grâce à sa faculté d’adaptation, notamment sociale. « La Réunion est l’exemple parfait de l’entente multiculturelle avec un territoire attractif et de multiples atouts que l’on ne vend peut-être pas assez. Par l’émergence de talents, de recherche et d’innovation, il est temps d’exporter le « savoir-faire ensemble » qui peut faire la richesse de l’île. La Région Réunion, l’État, la Chambre de commerce et d’industrie et le Club Export, dont je suis vice-présidente, font d’énormes efforts pour faire connaître nos talents. » En Afrique de l’Ouest, Véronique Lagrèze observe que l’influence française a désormais du mal à se positionner en terme de compétitivité. « Tant que se maintiendra un modèle administratif français en Afrique de l’Ouest et à Madagascar, il y aura davantage d’opportunités d’affaires pour nos entreprises. Si la norme devient anglo-saxonne, nous aurons tout perdu. La diplomatie française, heureusement, devient notre premier appui. Ce nouveau souffle doit motiver nos entreprises à exporter. Et en particulier là où nous avons cette compréhension du système. »

PROMOUVOIR L’EXPORT AUPRÈS DES JEUNES 
Faire connaître l’export auprès des jeunes est une des préoccupations que partage Véronique Lagrèze avec d’autres chefs d’entreprise en allant ensemble rencontrer différents publics d’étudiants en tant que CCEF (Conseillers du commerce extérieur de la France). « Je fais beaucoup de recrutement international et j’ai du mal à recruter des jeunes Réunionnais. Cela prouve qu’il faut s’efforcer de mieux faire connaître à la jeune génération l’export et la réalité du chef d’entreprise à l’international. »