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Younous Ravate, consul de Maurice à La Réunion : « Il faut prendre avantage de l’accord cadre entre les deux îles »

Il est l’un des dirigeants du groupe familial réunionnais, classé 15e au Top 500 des entreprises de l’océan Indien et implanté à Maurice. Younous Ravate croit aux synergies entre les deux îles.

L'Eco austral : Les relations économiques entre Maurice et La Réunion semblent encore bien timides. Qu’en pensez-vous ?
Younous Ravate
: On constate de nombreuses initiatives depuis une dizaine d’années. Prenons, par exemple, les réussites du groupe mauricien Leal ou encore du groupe IBL, via sa filiale PhoenixBev et son enseigne LUX, à La Réunion. À Maurice, Corail Hélicoptères s’est récemment implanté et je suis d’avis que cela donnera un nouvel élan à ce secteur. Il existe aussi pas mal de partenariats entre les deux îles sur le plan de l’énergie verte et de l’agriculture raisonnée. Ces exemples de réussite doivent inspirer d’autres entrepreneurs. Certes, l’administration peut être lourde à La Réunion. Mais cela étant dit, quand on veut on peut ! Il existe un réel potentiel à La Réunion dans des domaines très spécifiques où les Mauriciens excellent.

Dans quels secteurs votre groupe familial est-il présent à Maurice ?
Nous sommes présents dans le bricolage, la représentation de marques internationales, l’habillement, l’électroménager et le discount. Nous avons aussi développé notre savoir-faire en matière d’énergies renouvelables, notamment le photovoltaïque, et dans le secteur du bâtiment avec nos partenaires. Nous sommes à l’affût d’opportunités dans ces secteurs-là, mais rien ne nous empêche de scruter d’autres secteurs porteurs, notamment le tourisme où il existe un réel savoir-faire mauricien. 

La Réunion est devenue un exemple en France pour sa politique de développement des énergies renouvelables et son niveau d’autonomie énergétique. Comment ce modèle peut-il profiter à l'île Maurice ?
C’est surtout l’énergie photovoltaïque qui est au cœur de l’ambition de faire de La Réunion un territoire autonome d’un point de vue énergétique. Pour nos deux îles, le potentiel est immense, compte tenu de l’ensoleillement maximal. Et pour répondre à votre question, il faut absolument que les entrepreneurs prennent avantage de l'accord cadre de coopération entre Maurice et La Réunion, qui a été signé en janvier 2011 et renouvelé en janvier 2016. L’objectif est d’établir des partenariats économiques entre les deux îles, mais aussi de favoriser le développement de la zone océan Indien. Un exemple concret : nous avons ce projet de catamaran – le Cruise Line Océan Indien – qui assurera très prochainement une liaison quotidienne aller et retour entre les deux îles. Cela va révolutionner les relations entre les deux îles et pousser la concurrence à revoir les tarifs. Et n’oublions pas les « Rencontres du développement durable », organisées chaque année depuis 2012 entre les opérateurs économiques des îles sœurs.

On parle de Maurice comme futur hub pour investir en Afrique. Comment les Réunionnais peuvent-ils en profiter ?
Il est clair que Maurice sera la porte d’entrée de l’Afrique pour les entrepreneurs réunionnais. Les opportunités sont très grandes sur le continent si l’on considère ses taux d’urbanisation à double chiffre et sa démographie. Le succès de Terra en Côte d’Ivoire, d’Alteo en Tanzanie ou encore des entrepreneurs mauriciens qui ont implanté en Afrique des marques internationales comme Roche Bobois ne peut que nous inspirer. De plus, le bilinguisme de Maurice et sa connaissance de ce continent font que ce pays a une longueur d’avance et le monde des affaires de La Réunion a intérêt à en faire bon usage. Vous avez à Maurice un vivier d’excellents consultants qui peuvent nous accompagner et donner des solutions clé en main pour pénétrer sur le continent africain.