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Réunion

Financement bouclé pour le projet de SWAC à 150 millions d’euros

Un projet phare à l’échelle internationale et qui repose, pour une grande part, sur un soutien européen. Il s’agit de climatiser toute une partie du nord de La Réunion à partir d’eau de mer profonde, mais aussi de développer des activités en parallèle. Les travaux devraient démarrer au deuxième semestre 2014.

Le concept du SWAC (Sea Water Air Conditioning) n’est pas nouveau et a déjà fait ses preuves dans des lieux aussi différents que Hawaï ou Paris (avec l’eau de la Seine), mais il devient plus intéressant aujourd’hui avec le coût du pétrole et les efforts qui visent à rendre énergiquement autonomes des îles comme La Réunion. En l’occurrence, il s’agit de pomper à 5 kilomètres de la côte, et à 1 kilomètre de profondeur, de l’eau à 5°C, afin de climatiser toute une zone du nord de l’île, dont l’aéroport et le centre commercial Carrefour. Ce projet, dont la réalisation devrait commencer au deuxième semestre 2014, permettra de réduire à terme de près de 75% la facture électrique des entreprises clientes, mais les investissements de départ s’élève quand même à 150 millions d’euros. Le groupe français Suez a été retenu par la CINOR (Communauté intercommunale du nord de La Réunion), maître d’ouvrage, pour mener le projet qui repose, pour une grande part, sur un soutien financier de l’Europe.
Au-delà de l’intérêt en terme d’économie d’énergie, d’autres débouchés apparaissent et devraient générer des activités économiques à part entière. Au lieu de rejeter l’eau de mer tout de suite après son utilisation dans la climatisation, il s’agit de la valoriser pour fournir des produits pharmaceutiques et cosmétiques, de la thalassothérapie et des soins à la personne. Des études de marché devraient être engagées à l’international, ainsi que des appels à projets visant à retenir des acteurs privés – entrepreneurs et « business angels » – qui seront accompagnés si besoin et travailleront avec le SIDEO (syndicat intercommunal d'exploitation d'eau océanique) créé par les communes de Saint-Denis et Sainte-Marie. Pour l’Ifremer, organisme de recherche français reconnu dans le monde entier, les grands fonds recèlent « immenses richesses énergétiques, minérales et biologiques » et nous n’en sommes qu’aux « balbutiements d’une exploration qui a commencé il y a seulement une trentaine d’années ».
L’océan Indien serait donc de « l’or bleu » et le secteur de la santé devrait en profiter.