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Réunion

Le tourisme frappé par un marché métropolitain en berne

L’observatoire Régional du Tourisme de La Réunion et l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques) viennent de publier les chiffres de fréquentation de la destination en 2013.
L'île Intense subit durement la crise économique, qui frappe la métropole, et les retombées du problème des requins. Toutefois, la destination est fortement plébiscitée par les touristes.

Si l’intérêt touristique pour l’île ne se dément pas et fait toujours l’unanimité parmi les touristes : 96 % sont satisfaits ou très satisfaits, néanmoins, la fréquentation touristique baisse de 6,8 % en 2013.
La cause ? La crise économique qui perdure en France. Par ailleurs, la destination a également dû affronter une crise liée au problème requin, fortement relayée par les médias dont le point d’orgue a été en septembre 2013 la fermeture provisoire de certaines plages et l’interdiction d’activités nautiques. Cette crise ébranle l’un des atouts majeurs de la destination Réunion, son bord de mer.
En termes de choix d’hébergement, les gîtes et les locations sont prisés alors que les hôtels pâtissent de cette désaffection. Malgré tout, la dépense moyenne par touriste augmente de 3 % et s’établit à 729 euros.

La fréquentation touristique recule

Avec 416 000 touristes extérieurs en 2013, la fréquentation touristique de La Réunion se rétracte et affiche un recul de 6,8 %, retrouvant ainsi le niveau des années 2009-2010.
Les touristes en provenance de France métropolitaine restent largement majoritaires, représentant quatre touristes sur cinq. Ils sont cependant moins nombreux qu’en 2012 (- 5,3 %). Quant à la clientèle européenne, elle est, elle aussi, en recul (- 8 %). La clientèle en provenance de la zone océan Indien, elle se stabilise.
Trois raisons principales expliquent ce recul sur le marché France : une image affectée, depuis 2012, par des retombées médiatiques négatives qui relayent les attaques successives de requins. Cette crise ébranle un des attraits majeurs de La Réunion : ses plages sont présentées comme hostiles auprès des clientèles européennes en quête d’îles exotiques pour leurs vacances.
L’arrêt des dessertes aériennes en provenance des régions françaises, la réduction du nombre de vol par les compagnies aériennes ont également participé à la baisse de fréquentation. En effet, le nombre de mouvements d’avion à Roland Garros, le principal aéroport de l’île, baisse depuis novembre 2011. Cette baisse s’établit à – 8% en 2013. Le nombre de passagers sur l’axe métropole-Réunion baisse de 3 % en 2013.
La conjoncture économique sur certains marchés européens tels que la France et la Belgique, a provoqué un repli des vacances dans son propre territoire ou une recherche de destinations « soleil » à petits prix.

Des touristes moins nombreux quel que soit le motif de leur visite

En 2013, le tourisme d’agrément, qui représente 40 % de l’ensemble des clients de La Réunion, recule de 7 %.
Le tourisme affinitaire, motivé principalement par la visite de parents ou amis résidents à La Réunion, diminue également de 6 %. Le tourisme d’affaires, qui représente 9 % des clients, chute de 17 %.
Les hébergements marchands restent prisés par la clientèle (- 1%). Belles performances pour les gîtes et maisons d’hôtes qui progressent de 18 %. De bons résultats sont également enregistrés pour les meublés avec une augmentation de 2 %. Cependant les hôtels et résidences de tourisme voient leur taux de remplissage diminuer de 12 %.
Avec la baisse du tourisme affinitaire, l’hébergement chez les parents et amis chute de – 13 %.

Plus de 9 touristes sur 10 sont satisfaits ou très satisfaits 

L’intérêt touristique de l’île ne dément pas : 96 % des touristes jugent positivement l’intérêt de la destination et 94 % sont satisfaits ou très satisfaits de l’accueil en 2013. Les touristes sont un peu moins unanimes quant à la qualité du transport aérien. L’appréciation du rapport qualité-prix est mitigée : 29 % des touristes le considèrent moyennement satisfaisant et ils sont 8 % à l’estimer insatisfaisant. Les voyages à forfait peinent toujours à trouver leur public. En 2013, seulement 15 % des touristes ont choisi ce type de vacances, soit 1 point de plus qu’en 2012. Comme les années précédentes, 23 % des touristes profitent de leur séjour dans l’océan Indien pour visiter d’autres îles. Maurice attire les trois quarts d’entre eux.
La durée moyenne des séjours dans l’île est de 16,7 jours à La Réunion. Ceux qui ont séjourné à l’hôtel y sont restés 6,2 jours en moyenne, contre 6,6 jours en 2012.

Une note optimiste : les dépenses moyennes par touriste en hausse

Globalement, les touristes ont dépensé 303 millions d’euros durant leur séjour à La Réunion, soit 4 % de moins qu’en 2012.
Néanmoins, la dépense moyenne par personne (729 euros) augmente de 3 % en 2013. La dépense moyenne par ménage atteint, ainsi, son plus haut niveau avec 1 313 euros.
Les « voyageurs loisirs » dépensent une fois et demie de plus, en moyenne, par jour et par personne (en hébergements, locations de voitures, loisirs et excursions) que les touristes affinitaires.