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Océan Indien

L’heure du dialogue ?

L’attitude mauricienne commence à heurter considérablement les partenaires de la région… Ces derniers doutant de l’implication réelle de Maurice.
 
Au mois de mai se tient traditionnellement la foire internationale de Madagascar. Cette année n'a pas échappé à la règle malgré un contexte local toujours aussi incertain. Ce qui frappe d'emblée est que les entreprises de la région n'ont pas boudé l'événement. Le pavillon Réunion, sous l'égide du Club Export, avait même fière allure et nous rappelle que les industriels réunionnais font toujours confiance à la Grande île. La comparaison avec le stand de Maurice était d'ailleurs assez parlante… Je n'ai rien contre les vendeurs de chaussettes à bas prix, mais il paraît dommage que le savoir-faire industriel de Maurice ne soit pas suffisamment mis en valeur car il est bien réel. Si, globalement, la présence française de l'océan Indien était remarquable, le niveau général de l'événement m'a un peu moins enthousiasmé… Le choix du lieu, la qualité des stands et la désertion de certains grands noms du paysage économique malgache ont contribué à cette impression. Mais au final, cet événement référence a eu lieu et c’est déjà pas mal.

L'industrie réunionnaise a, semble-t-il, entamé sa mue, et c'est franchement une excellente nouvelle ! En témoigne la richesse et la franchise des échanges lors de notre Regional Business Forum dont vous découvrirez un compte-rendu complet dans cette édition. Car derrière les discours volontairement protectionnistes se cache la farouche envie de changer de paradigme, l'import-substitution ayant (bien) vécu. La réflexion ainsi que le dialogue social territorial représentent d'ailleurs les ingrédients majeurs du modèle défen du par Dominique Vienne, le président de la CGPME (entretien à découvrir en pa ges 18 et 19), qui estime à 1% de PIB le coût d’un manque de dialogue entre les différents partenaires sociaux à La Réunion.

De dialogue, il a également été question lors d’un atelier de travail organisé par la Commission de l’océan Indien à propos de la création d’une ligne aérienne régionale. Mais sur de nombreux points il s’agissait d’un dialogue de sourds, entre les compagnies logiquement préoccupées par leur propre situation financière plus que par un projet politique…

De rentabilité, il est également question pour le secteur hôtelier mauricien, dont le modèle vacille… Entre un manque de visibilité et de lisibilité évident de la part d’un Office du tourisme en plein tumulte politique et des stratégies financières risquées de la part de certains groupes hôteliers, l’heure n’est plus forcément à l’optimisme. Et ce ne sont pas les fameux nouveaux marchés qui compenseront la perte de vitesse des marchés traditionnels.

Il faudra aussi pour Maurice sans doute renouer le dialogue avec ses partenaires des îles Vanille. L’attitude mauricienne commence à heurter considérablement les partenaires de la région, à commencer par les Seychelles et Madagascar. Ces derniers doutant de l’implication réelle de Maurice dans les îles Vanille… À commencer par l’absence remarquée de repr sentants de haut niveau lors du dernier salon international du Tourisme de Madagascar pourtant labellisé « îles Vanille ». Alain Saint-Ange et Didier Robert avaient fait le déplacement…

Enfin, vous découvrirez à travers un dossier croisé Maurice-Réunion que la régionalisation n’est pas un exercice évident. En tout cas pour les agences de publicité. Concurrence, cohabitation, méfiance et créativité en font néanmoins un marché dynamique et porteur qui ne devrait pas manquer d’évoluer dans les prochaines années.