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Madagascar

Mbolatiana Andriamanantsoa : le secret d’une réussite

Cette jeune manager dirige sa propre entreprise, Softwell, spécialisée dans la représentation de grandes marques de logiciels informatiques, l’assistance et la formation. Elle affiche un chiffre d’affaires de plus de 700 000 euros. Entretien…

L’Eco austral : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs et préciser quel a été le fil conducteur de votre parcours professionnel ? 
Mbolatiana Andriamanantsoa : J’ai 40 ans, mariée et mère de deux enfants, je suis la dirigeante de Softwell depuis quinze ans, mais je dirige aussi une entreprise familiale, Bob Imprimerie, présente depuis trente ans dans le pays. Outre mes fonctions de chef d’entreprise, je suis quelqu’un de très positif, volontaire et responsable car on m’a orientée vers la prise de responsabilités dès mon plus jeune âge. Je suis particulièrement attirée par le secteur de l’informatique, spécialement la gestion informatisée. Côté parcours professionnel, j’ai combiné le cursus académique avec des séries de stages pour mieux appréhender l’univers professionnel. Après six mois de stage en quatrième année d’étude, à l’âge de 21 ans, chez le groupe Basan, dans le service informatique, j’ai démarré en 1999 ma vie professionnelle au sein de la société Network, spécialisée dans la revente de matériel informatique. J’étais dans le département des logiciels qui était devenu une société à part entière sous l’enseigne Format Madagascar. En 2000, notre dirigeant de l’époque a décidé de retourner à l’étranger et a fermé l’entité Network ainsi que Format Madagascar. J’étais devenue le principal contact des clients de l’éditeur Sage à l’époque. Deux facteurs indéniables qui ont forgé l’embryon de mon activité actuelle puisqu’en 2001, j’ai décidé de créer ma propre entreprise avec seulement deux collaborateurs.

Comment votre entreprise a-t-elle évolué ?
Softwell est une société de prestation de services, spécialisée dans la revente de logiciels, mais également axée sur la formation et l’assistance clientèle. Nous sommes le représentant des produits de l’éditeur Sage pour les PME (Petites et moyennes entreprises) depuis 2002 à Madagascar. Puis, en 2003, Softwell a obtenu le certificat de Centre de compétence Sage, le plus haut niveau d’agrément attribué par l’éditeur. En renforçant notre position sur le marché, nous avons noué en 2003 un partenariat avec l’éditeur de TOMATE, un logiciel de gestion des projets financés par les bailleurs de fonds, pour le représenter sur le marché local. Nous avons actuellement l’exclusivité sur une part de marché de 90% avec ce logiciel et de 60% avec Sage. Puis, Softwell a lancé en 2008 le CIFOPE (Centre international de formation et de perfectionnement) qui propose plus de 60 modules de formation. En 2010, avec l’accroissement de la demande sur le marché et de nouveaux clients MGE (Moyennes et grandes entreprises) à cibler, Softwell a adapté sa stratégie pour offrir un nouveau produit, Sage 1000. C’est aussi le début vers l’internationalisation de nos métiers via des extensions d’activités dans les îles de l’océan Indien, à commencer par les Comores. En juillet 2011, Softwell s’est lancé dans la sécurisation informatique en devenant partenaire et représentant de Panda Security dans le « cloud protection » à Madagascar. Puis, des études de marché et d’implémentation ont été effectuées à Mayotte en 2012 pour percer ce marché. La même année, nous avons le reçu le trophée Sage d’Or attribué aux revendeurs de logiciels Sage qui se distinguent en matière de performance commerciale et de satisfaction des clients. 

Qu’est-ce qui vous a poussée à vous lancer dans ce métier ?
Autonome très jeune, j’ai toujours remarqué à travers mes acquis professionnels que les entreprises qui n’incluent pas l’informatique dans leurs système de management se retrouvent en difficulté. Du fait que je suis très sensibilisée à cette question, j’ai commencé à contacter les grandes entreprises pour convaincre leurs dirigeants d’informatiser leur système de gestion. 

Quelle est votre conception du management ?
Il s’agit d’avoir le sens de l’autocritique, de positiver, de savoir déléguer et de responsabiliser l’ensemble de mes équipes pour se projeter sur des projets à long terme et pérenniser l’activité. C’est une culture que je transmets à mes collaborateurs depuis la création de Softwell. Nous avons également fait le choix de miser sur la qualité de nos services et de notre structure interne avant de nous lancer dans la communication et le marketing, contrairement à nos concurrents. 

Quels sont les projets de Softwell pour les années à venir ?
En 2016, nous allons révolutionner notre système interne avec une amélioration importante de nos deux pôles d’activités que sont la for-mation et l’assistance clientèle pour l’ensemble de nos produits. Avec l’explosion des nouvelles technologies et l’accroissement de la demande, de nouvelles offres viendront compléter les prestations offertes par Softwell avec la téléassistance, la formation à distance et le lancement des logiciels Sage on line. Il s’agit de cibler une certaine catégorie de clientèle, constituée à 40% de start-up. Nous comptons également lancer d’autres produits axés sur la gestion de production et la relation client, avec l’éditeur Sage notamment, pour les clients des secteurs de l’industrie, de la construction et de l’immobilier. Enfin, des campagnes anti-piratage sont programmées, à Mayotte tout d’abord, puis à Madagascar en 2017. Softwell compte aujourd’hui 40 collaborateurs qui s’activent à servir plus de 150 clients MGE et PME avec un traitement annuel de 40 licences en moyenne.