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Réunion

L’île intense surfe sur la vague de l’écotourisme

La Réunion a enregistré une forte croissance de fréquentation et de recettes touristiques en 2016, profitant du succès que rencontre l’écotourisme sur les marchés européens. Il s’agit maintenant de continuer à diversifier une clientèle qui demeure très majoritairement française.



Un nouveau record de fréquentation touristique, en 2016, rapproche la destination Réunion du record de 471 300 touristes enregistré en 2011. Affichant une progression de 7,5%, soit 31 861 visiteurs de plus qu’en 2015, le tourisme réunionnais confirme une embellie qui s’est accentuée depuis 2014. « Cette croissance marque un vrai dynamisme de l’attractivité de l’île qui ne cesse de s’accroître après avoir connu une baisse constante entre 2011 et 2014 », se réjouit Willy Ethève, directeur de l’IRT (Ile de La Réunion Tourisme), organisme chargé de la promotion de la destination Réunion. L’augmentation de la capacité aérienne a soutenu cette croissance en répondant à la demande touristique. Le trafic aérien a progressé de près de 2% en 2016 entre La Réunion et la France métropolitaine, point de départ des touristes européens. La conjoncture internationale, qui multiplie les préoccupations d’ordre sécuritaire, incite également les voyageurs à choisir des destinations stables et sécurisées, auxquelles appartient La Réunion. 
L’IRT demeure très actif en termes de promotion et de communication pour capter de nouvelles clientèles sur les marchés européens. Pour la deuxième année consécutive, un cap de 36 000 visiteurs européens a été franchi et le flux touristique venant de Métropole a augmenté de 15,5% tandis que la Belgique a généré un flux de 10 000 touristes, en progression de 21%. La clientèle mauricienne, deuxième marché en volume, a augmenté de 7% et les réservations émises par l’île sœur sont en hausse de 37% pour le premier trimestre 2017. 

L’IRT APPLIQUE UNE STRATÉGIE DE DIVERSIFICATION

La croissance significative de la clientèle européenne résulte d’une stratégie de diversification de l’IRT et du travail des professionnels du tourisme pour faire évoluer le type de clientèle faisant le choix de la destination Réunion. Son modèle marketing repose sur quatre piliers : l’Émotion, l’Expérience, l’Exclusivité et l’Engagement, avec l’objectif de développer la notoriété de l’île sur les différents marchés cibles. « Ces résultats confortent les actions de promotion menées sur ces marchés, à savoir l’organisation d’éductours et l’accueil d’une centaine de professionnels du voyage, la mise en place d’une quarantaine de voyages de presse et une présence sur une quinzaine de workshops, formant plus d’une centaine d’agents de voyages », commente Willy Ethève. La clientèle française constitue toujours plus de 80% des arrivées touristiques et la clientèle issue d’autres pays européens s’élève à 8% de la fréquentation globale. En grande partie des touristes germanophones qui apprécient La Réunion pour ses paysages naturels et ses possibilités de randonnées. « La clientèle germanophone constitue 22% de notre clientèle, indique Bertrand Van-Hauw, directeur du Diana Dea Lodge, à Sainte-Anne. Ces visiteurs sont friands de tourisme vert et recherchent des produits qui les mettent en communion avec la nature. Les agences de voyage sont également très sensibilisées à La Réunion en tant que destination nature. » Cet hôtel 4 étoiles se situe au cœur d’un domaine naturel de 150 hectares, dans l’est de l’île.

UN PARADIS VOUÉ AU DÉVELOPPEMENT DURABLE

De l’autre côté de l’île, dans les Hauts de l’Ouest, les amateurs d’écotourisme apprécient un séjour de bien-être dans un autre écolodge 4 étoiles. « Nous devons casser l’image de soleil et de plage de la destination Réunion pour promouvoir nos milieux naturels et paisibles, pense Christian Loga, directeur du Lodge Roche Tamarins, également vice-président de l’IRT. Beaucoup d’activités créatrices d’expériences touristiques font appel aux ressources naturelles de l’île et à sa biodiversité. La stratégie de l’IRT pour protéger les parts de marché de La Réunion et les faire progresser doit désormais intégrer la promotion de son écotourisme. En capitalisant sur le patrimoine exceptionnel de l’île, inscrite au Patrimoine mondial de l’Humanité, pour en faire un facteur différenciant face à la concurrence de nombreuses autres destinations. « La Réunion a une carte à jouer en exploitant sa position de petit paradis naturel voué au développement durable, où l’on privilégie les énergies renouvelables et où l’on est très exigeant sur la propreté de l’île », commente Christian Wolff, gérant de la Société de gestion et d’ingénierie hôtelière (SGIH), qui gère cinq hôtels à La Réunion et commercialise deux autres offres. Le tourisme durable et responsable devient le vecteur commun de développement des différents tourismes qui font le succès retrouvé de La Réunion. Qu’il s’agisse de la plongée, de l’observation des cétacés, de la découverte de la biodiversité ou de ses produits naturels et culinaires, c’est à l’aune du développement durable que sont aujourd’hui évaluées la plupart des découvertes et des expériences de voyage.

Pascal Viroleau, directeur de l’Organisation Îles Vanille : « Il est essentiel d’éviter le greenwashing et que les visiteurs perçoivent l’authenticité de nos offres d’écotourisme. »  DR
Pascal Viroleau, directeur de l’Organisation Îles Vanille : « Il est essentiel d’éviter le greenwashing et que les visiteurs perçoivent l’authenticité de nos offres d’écotourisme. »  DR
 

LES ÎLES VANILLE POUR UN AUTHENTIQUE TOURISME DURABLE
« Le tourisme durable et responsable se situe au cœur de notre vision pour que l’océan Indien soit connu comme une destination de vacances de qualité, déclare Pascal Viroleau, directeur de l’Organisation Îles Vanille. Au nom de tous les pays membre, la Région Réunion a remis aux acteurs de la COP 21, en 2015, le document ‘La Voie des Iles’ qui rappelle que les États insulaires sont les sentinelles du changement climatique. » Les Îles Vanille regroupent aujourd’hui Maurice, Madagascar, les Seychelles, La Réunion, Mayotte et les Comores pour une stratégie mutualisée à moyen et long termes. Il s’agit d’accompagner les acteurs du tourisme institutionnel et de développer la destination océan Indien avec de nouveaux produits comme les packages inter-îles. « Depuis plus d’un an nous portons un projet qui est soutenu par l’Agence française de développement (AFD) et l’Union des chambres de commerce et d’industrie de l’océan Indien (UCCIOI) pour recenser, développer et mettre en commun les bonnes pratiques environnementales sur l’ensemble des Îles Vanille. Un représentant sur chaque île et un coordonnateur de projet travaillent à recenser l’existant en matière d’écotourisme afin d’établir un catalogue des offres. Nous développerons ensuite une ingénierie pour réduire les écarts entre nos îles, partager les solutions et les bonnes pratiques et promouvoir la commercialisation de produits ciblés inter-îles. » Chaque destination ayant à apprendre de ses partenaires puisque l’hôtel certifié le plus durable au monde se situe aujourd’hui à Madagascar.