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Réunion

L’innovation est l’avenir de l’industrie

L’industrie réunionnaise a assuré son développement à travers l’import-substitution en profitant d’une belle croissance de la consommation. Mais la situation est plus difficile aujourd’hui et elle doit conforter ses positions, prospecter de nouvelles niches et s’ouvrir des pistes à l’export en misant sur l’innovation.



« À La Réunion, l’innovation n’est pas une option mais une obligation. » Pour Gaston Bigey, directeur général de Nexa, l’agence régionale de développement, d’investissement et d’innovation, les entreprises réunionnaises font face à une concurrence mondiale de plus en plus intense et elles doivent donc se différencier en jouant sur leur singularité afin de proposer des offres uniques. 
Selon le consultant Serge G. Hoarau, lui-même ancien industriel, et qui suit le secteur depuis une trentaine d’année, on pratique quatre types d’innovation dans l’industrie réunionnaise : la création d’un nouveau produit ou l’offre d’une nouvelle prestation commerciale ou de service, la mise en œuvre de nouvelles techniques pour la production de biens ou la réalisation de prestations de services, l’innovation d’organisation et l’innovation marketing. « On pourrait y ajouter une tendance plus récente : l’innovation financière. Ce qui en ferait cinq. »  

IL FAUT DISPOSER DU MOTEUR HUMAIN NÉCESSAIRE

L’innovation dite « de rupture », que certains puristes considèrent comme la seule véritable innovation, révolutionne une industrie, un service ou une fonction. Mais on parle aussi d’innovation « incrémentale », c’est-à-dire le fait d’améliorer jour après jour des modes opératoires ou des processus de fabrication. « C’est sous ces deux angles que l’industrie locale est en quelque sorte condamnée à innover… donc à travailler », souligne Serge G. Hoarau. 
Pour innover, une entreprise doit déjà en avoir la volonté, se montrer créative, savoir répondre à des contraintes de différentes natures (technique, juridique, organisationnelle, financière, etc.), et être en phase avec des usages naissants, anticiper en détectant des attentes non satisfaites ou des besoins nouveaux. « Les conditions sont liées, mais l’une des conditions incontournables, à mon avis, c’est que l’entreprise soit créative, ajoute le consultant qui a accompagné bon nombre de projets. Il faut disposer du moteur humain nécessaire pour trouver des idées nouvelles et répondre aux questionnements de manière novatrice en sachant ouvrir les portes du possible. En ce sens, c’est une Réunion que l’on transformera en territoire ou terre de créativité qui pourra être le berceau d’innovations industrielles locales. » 
 

Gaston Bigey, directeur de Nexa, l’agence régionale de développement, d'investissement et d'innovation : « Notre objectif est de mettre en place un fonds d’investissement de 100 millions d'euros. Ce qui pourrait mobiliser entre 500 et 800 millions d'euros selon l'effet de levier bancaire que l'on arrivera à générer. »  -  Guillaume Foulon
Gaston Bigey, directeur de Nexa, l’agence régionale de développement, d'investissement et d'innovation : « Notre objectif est de mettre en place un fonds d’investissement de 100 millions d'euros. Ce qui pourrait mobiliser entre 500 et 800 millions d'euros selon l'effet de levier bancaire que l'on arrivera à générer. »  –  Guillaume Foulon
 

LA FABRIQUE D’INNOVATION EST EN MARCHE

Force est de constater que, depuis quelques années, les projets innovants pullulent dans l’île avec une floraison de TPE-PME. Agroflor a mis au point un équipement industriel qui permet de valoriser le potentiel d’un produit réunionnais, le rhizome du conflore, et représente une rupture technologique en matière d’extraction de l’amidon, un produit largement utilisé dans l’agro-industrie. 
Bioalgostral Océan Indien est une société spécialisée dans la production et la valorisation de micro-algues en zone intertropicale. Elle a développé un savoir-faire unique couvrant l’ensemble des procédés de la production et de la transformation de micro-algues dans l’optique de différents débouchés dont les bio-carburants. 
L’entreprise de recyclage RVE innove en se focalisant sur l’optimisation des volumes. Elle a par exemple acquis une machine pour le traitement des écrans qui permet une optimisation de l’espace. Sans ce traitement, un conteneur rempli d’écrans de télévision pèse environ 6 à 7 tonnes. Après traitement, le conteneur est optimisé en volume et atteint les 20 tonnes. 
À la tête de Technifroid et de Solution Solaire Réunion, Gérard Llurens a mis au point un système de climatisation solaire, véritable innovation de rupture à l’échelle mondiale. De quoi faire émerger une activité industrielle susceptible de générer des emplois. 
Solyval participe au développement durable en revalorisant les pneus usagés. Dans une optique d’économie circulaire, elle donne une seconde vie aux trois matières qui composent le pneu – le textile, la ferraille et le caoutchouc – une fois séparées. À partir de caoutchouc, Solyval produit des chips et des granulats. Les chips sont utilisées dans le BTP pour les bassins d’infiltration et de rétention et comme remblais drainants pour des murs de soutènement ou autres ouvrages de construction comme la tranchée couverte de Saint-Paul réalisée par Eiffage. Les chips sont aussi utilisés comme dérivés de fioul dans les industries. 

UN FONDS RÉGIONAL D’INVESTISSEMENT DE 100 MILLIONS D’EUROS

On retrouve également de l’innovation dans les secteurs traditionnels et parmi les entreprises établies de longue date. Dans les spiritueux, le groupe Chatel a développé de nouveaux produits comme les rhums arrangés banane-caramel ou caramel-beurre salé qui ont été primés lors de récents salons agricoles internationaux. Le groupe Isautier a lancé en première mondiale l’aRhummatik, un punch sans sucre ajouté et faiblement alcoolisé, qui associe au rhum vieilli en fût de chêne les meilleurs fruits de La Réunion, le tout aromatisé à l’extrait de stévia (substitut au sucre). Ce produit a été primé à la Sélection SIAL Innovation 2014 du Salon mondial de l’agroalimentaire qui s’est tenu à Paris en octobre 2014. « L’innovation peut aussi aller se loger dans le packaging », remarque Serge Hoarau. De fait, les producteurs de punch ont opté pour le cubitainer (« bag in the box »). De son côté, Edena réduit les emballages à la source. Pour ce faire, l’entreprise a travaillé sur le grammage plastique de la bouteille et du bouchon qui a été réduit. Une bouteille optimisée  pour être facile à compacter. Ces efforts innovants ont permis une baisse de 10% de matière plastique pour 10% de produit en plus. 
Initiée par la Région Réunion et ayant la forme d’une société d’économie mixte, l’agence Nexa accompagne les porteurs de projets innovants, mais peut aussi s’impliquer financièrement. Dans Bioalgostral, elle a investi 2 millions d’euros en fonds propres. Mais au total, l’investissement représentera 30 millions d’euros grâce à un partenariat avec la Banque de la Réunion et à des fonds européens FEDER. Il est prévu la construction d’une unité de production de micro-algues à l’échelle industrielle sur 2 hectares à la Technopole. La biomasse sera centrifugée sur place et transportée sur l’unité d’extraction pour faire soit des nutriments pour les animaux, soit des extraits destinés à l’industrie cosmétique ou la pharmacologie. 
« Le constat, c’est que nous avons une défaillance de la chaîne de financement à La Réunion », souligne Philippe Holstein, responsable de l’intelligence territoriale chez Nexa. Or, les entreprises sont souvent confrontées à un manque de fonds propres. En outre, il existe encore une méfiance vis-à-vis de l’ouverture du capital car généralement l’entreprise réunionnaise est une entreprise familiale. Nexa a donc choisi de créer un fonds régional d’investissement. « Il s’agit de créer une synergie entre les fonds européens FEDER et des fonds privés pour doter La Réunion d’un fonds avec des garanties qui vont permettre de lever la frilosité des banques et de renforcer les capitaux propres des entreprises. Le but est de rassurer les banques et d’obtenir un effet de levier intéressant pour des prêts à moyen et long termes pour les en-treprises innovantes », souligne Philippe Holstein. Ce fonds devrait être prêt fin 2016. « L’objectif est de mettre en place une enveloppe de 100 millions d’euros. Avec l’effet de levier, on pourra mobiliser entre 500 et 800 millions d’euros selon la part de l’effet de levier bancaire que l’on arrivera à générer », ajoute Gaston Bigey. Le but est de permettre aux entreprises innovantes de passer des caps difficiles et surtout de trouver les relais qui leur per met tent de changer de taille et d’accéder à des marchés à l’exportation.

DES ACCOMPAGNEMENTS À L’INNOVATION DEPUIS 1991

D’autres structures s’occupent de soutenir l’innovation à La Réunion avec une répartition des rôles qui ne semble pas toujours très claire et l’on se prend parfois à rêver d’un guichet unique. La plus ancienne est sans doute le Centre régional d’innovation et de transfert de technologie (CRITT) qui accompagne depuis 1991 les PME dans leur démarche d’innovation ou d’amélioration de leurs produits et de leur organisation. Créé à la demande des industriels, il mène ses actions en cohérence avec les stratégies de développement du tissu économique réunionnais. Il s’agit de développer de nouveaux produits agroalimentaires ou de les adapter au marché local, de rationaliser l’organisation interne par la mise en œuvre de démarches Qualité, Environnement et Sécurité, d’apporter les services de proximité indispensables aux entreprises : étalonnage des poids, longueurs et températures, évaluations hédoniques et profils sensoriels, analyses nutritionnelles et agro-alimentaires, prototypage rapide, information et conseil sur la normalisation, la veille et la propriété intellectuelle. Intégré dès l’origine à la Chambre de commerce et d’industrie de La Réunion (CCIR), le CRITT Réunion mutualise ses ressources avec d’autres services consulaires. Il a rejoint Entreprise Europe Réunion, labellisée en février 2008. Entreprise Europe Network est le plus important réseau européen d’appui aux entreprises, créé par la Commission européenne. À La Réunion, Entreprise Europe est portée depuis 2008 par la CCI Réunion et agit notamment en matière de promotion de l’innovation et de développement durable.
 

Serge Hoarau, fondateur et dirigeant d’Iridium-Développement : « N’oublions pas que près des trois quarts des innovations dans le monde sont plus de nature sociale, organisationnelle, commerciale ou marketing, voire financière. »  -  Guillaume Foulon
Serge Hoarau, fondateur et dirigeant d’Iridium-Développement : « N’oublions pas que près des trois quarts des innovations dans le monde sont plus de nature sociale, organisationnelle, commerciale ou marketing, voire financière. »  –  Guillaume Foulon
 

UN INCUBATEUR QUI FONCTIONNE DEPUIS QUINZE ANS

La Technopole a vu le jour en 2001 dans le but de promouvoir et de stimuler l’innovation sur le territoire en accompagnant la création d’entreprises innovantes grâce à l’incubateur. « L’incubateur est un service d’accompagnement dont l’objet est de transformer un projet innovant en une entreprise innovante viable et, pour cela, on va dessiner un parcours personnalisé pour chaque porteur et chaque projet. Il s’agit d’un suivi sur mesure pendant 24 mois », précise Elisabeth Peguillan, directrice générale de la Technopole. « Sur les deux parcs, nous avons 111 raisons sociales, 31 laboratoires, 500 chercheurs et 1 300 étudiants. Sur le seul parc Technor nous avons 2 000 emplois hors université. Sachant que nous avons un projet de développement de parc technologique dans l’Est. » Sans parler du projet du Crédit Agricole de mettre en œuvre au sein du parc Technor de Saint-Denis son concept de « Village by CA », dont un premier a déjà ouvert ses portes à Paris en octobre 2014. Cet outil de soutien aux start-up va prendre la forme d’un bâtiment de 3 000 à 4 000 mètres carrés dont le coût est estimé entre 15 et 20 millions d’euros et qui devrait être livré d’ici fin 2017 (voir à ce sujet notre article dans notre précédent numéro pages 43 et 44). 

UN PÔLE DE COMPÉTITIVITÉ POUR LA « BIO-ÉCONOMIE TROPICALE »

On compte 29 entreprises créées depuis 2003 suite à une incubation à la Technopole et elles appartiennent à quatre secteurs : santé/biotech, TIC, agroalimentaire et environnement/énergie. Certaines peuvent ensuite frapper à la porte du pôle de compétitivité Qualitropic qui soutient l’innovation dans la « bio-économie tropicale », c’est-à-dire la valorisation des ressources, qu’elles soient alimentaires ou non alimentaires. «  Nous nous adressons uniquement à des entreprises qui existent déjà. Nous prenons souvent le relais de l’incubateur. Nous avons 110 adhérents dont quelques organismes de recherche, mais essentiellement des entreprises. En échange d’une cotisation, l’entreprise sera accompagnée sur un certain volume d’heures sur le montage de  projet », explique Françoise Delabaere, directrice de Qualitropic. Le pôle propose aussi une gamme de services payants comme l’accompagnement à la veille technologique ou la sensibilisation à la problématique de la propriété intellectuelle. « Nous avons une vingtaine de projets accompagnés actuellement et, sur ce total, sept ont été labellisés en 2015. La labellisation procure une garantie pour les partenaires de l’entreprise et les investisseurs éventuels », remarque Florence Peiffer, ingénieur projet chez Qualitropic.  
Parmi les projets soutenus par Qualitropic, on trouve Météor, représenté par la société AS Bethléem qui représente une première à La Réunion avec un procédé de méthanisation à la ferme qui produira du biogaz à partir de fientes de poules servant à produire de l’électricité et un engrais local. 
 

Françoise Delabaere, directrice du pôle de compétitivité Qualitropic : « Nous avons une vingtaine de projets accompagnés actuellement et, sur ce total, sept ont été labellisés en 2015. La labellisation procure une garantie pour les partenaires de l'entreprise et les investisseurs éventuels. »  -  DR
Françoise Delabaere, directrice du pôle de compétitivité Qualitropic : « Nous avons une vingtaine de projets accompagnés actuellement et, sur ce total, sept ont été labellisés en 2015. La labellisation procure une garantie pour les partenaires de l'entreprise et les investisseurs éventuels. »  –  DR

DES PROJETS EN BONNE VOIE ET L’EXPORT EN LIGNE DE MIRE

Ce projet court sur deux ans et représente un investissement de 150 000 euros sur la phase de recherche & développement. La première unité de production devrait être finalisée fin 2017. Autre projet : Agriterra, en partenariat avec Akuo Energy, constitue une démarche pionnière à La Réunion en mettant en place une synergie entre la production agricole et la production de centrales photovoltaïques. Le but : pouvoir optimiser les sols sous les centrales en développant une agriculture raisonnée. Ce projet en est à son émergence et devrait courir sur trois ans. Qualitropic soutien aussi le projet d’alimentation animale Tropifish porté par Nutrima, une filiale de l’URCOOPA (Union régionale des coopératives agricoles) qui vise à devenir un expert en nutrition des poissons marins en milieu tropical avec la zone océan Indien comme marché visé. Dernier projet : la start-up Pat Zerbaz qui est une société civile d’exploitation agricole (SCEA) et vise la valorisation des extraits de la flore endémique et exotique de La Réunion par une méthode d’extraction innovante. Des débouchés sont attendus dans l’industrie pharmaceutique, cosmétique, agro-chimique et agro-alimentaire.  
« Depuis quelques années des entreprises métropolitaines viennent vers nous afin de tropicaliser leurs technologies pour aller conquérir de nouveaux marchés. En 2016, nous allons identifier le marché de l’Afrique du Sud, du Mozambique, de Madagascar et de la Tanzanie. Nous avons ciblé des technologies comme la gestion des déchets, la gestion de l’eau, les cultures hors sol et les équipements agricoles et industriels en lien avec l’industrie agro-alimentaire », indique Françoise Delabaere. Une première mission a aussi été programmée en France métropolitaine dans le courant de ce mois de mars 2016. 
En conclusion, on peut dire que beaucoup de monde s’occupe d’innovation à La Réunion. Peut-être même que le nombre de conseillers et d’accompagnateurs est supérieur à celui des entrepreneur engagés dans l’innovation. Sans compter qu’il existe des start-up qui demeurent éternellement des start-up, n’arrivant pas à lever les fonds nécessaires à leur décollage. Dans l’industrie, en tout cas, la démarche est vitale. Sachant que l’ADIR (Association pour le développement industriel de La Réunion), qui rassemble les principaux industriels de l’île, se montre assez timide sur le sujet, on ne peut que lui rappeler une vérité admise par ceux qui connaissent le sujet : « Oui, c’est bien vrai, l’innovation est l’avenir de l’industrie »… Plus que l’octroi de mer. Mais fort heureusement, de nombreux adhérents de l’ADIR s’activent déjà comme le montrent nos différents articles dans les pages suivantes.
 

« Il faut disposer du moteur humain nécessaire pour trouver des idées nouvelles et répondre aux questionnements de manière novatrice en sachant ouvrir les portes du possible. »  -  Stocklib/Dusit Panyakhom
« Il faut disposer du moteur humain nécessaire pour trouver des idées nouvelles et répondre aux questionnements de manière novatrice en sachant ouvrir les portes du possible. »  –  Stocklib/Dusit Panyakhom 
 
L’INNOVATION, CE N’EST PAS FORCÉMENT DU HIGH TECH
« On parle beaucoup en ce moment de start-up et de digital à La Réunion. C’est une bonne chose, cela prouve que le secteur de l’économie numérique est dynamique et porteur d’espoirs. Mais n’oublions pas que près des trois quarts des innovations dans le monde sont plus de nature sociale, organisationnelle, commerciale ou marketing, voire financière, explique le consultant Serge G. Hoarau. Des entreprises industrielles locales ont su innover en faisant appel à des organismes de Recherche & Développement, mais aussi en Supply Chain, en packaging ou dans la mise sur le marché de produits totalement nouveaux qui font appel à des ingrédients locaux ou à des « concepts » tropicaux. Leur objectif a été, dans tous ces cas, d’utiliser l’innovation comme facteur de différenciation compétitive. »
L’INNOVATION DANS LA GESTION DES STOCKS
Expert dans la gestion de la chaîne logistique (Supply Chain en anglais), le consultant et formateur Jean Marie Bomy y voit un potentiel énorme de progrès pour les entreprises réunionnaises. « La maîtrise des flux passe notamment par une refonte totale des systèmes de gestion et d’approvisionnement des stocks. Le niveau de maturité en ce domaine est, à la base, faible dans la plupart des entreprises de ma connaissance. » Et de citer le résultat de diagnostics effectués en septembre 2013 auprès de cinq entreprises locales (de production et/ou de négoce) qui montrait un niveau de stocks compris entre deux et neuf mois et demi de chiffre d’affaires et des méthodes encore trop souvent archaïques dans la gestion de la chaîne logistique. « Si l’on considère, qu’avec des principes et des méthodes de gestion innovantes, la plupart des entreprises pourraient tourner avec moins d’un mois de chiffre d’affaires en stock, on peut se donner une idée des enjeux. »