L’Ucoopa fête ses 35 ans et veut clarifier son rôle
Avec 243 millions d’euros de chiffre d’affaires réalisé en 2018, le groupe formé par l’Union réunionnaise des coopératives agricoles (Urcoopa) figure au Top 10 des principales entreprises de La Réunion. Son originalité est justement d’être bâtie sur un système coopératif avec, à la base, 1 200 éleveurs qui appartiennent aux quatre coopératives fondatrices : la Sicalait (filière lait), la CPPR (production de porc), Terracoop (coopérative des Avirons) et la Cane (coopératives de fournitures aux agriculteurs). Le principe du mouvement coopératif est qu’un homme vaut une voix, contrairement aux autres entreprises où le poids des actionnaires dépend du pourcentage du capital qu’ils détiennent.
À l’occasion des 35 ans de l’Urcoopa, un anniversaire fêté le 8 novembre au siège de l’entreprise, à Cambaie (commune de Saint-Paul), son président Jérôme Gonthier, lui-même éleveur, a voulu clarifier le rôle d’un groupe « pouvant paraître complexe, voire opaque ». En effet, l’Urcoopa exerce une activité industrielle dans la production annuelle de 220 000 tonnes d’aliments destinés aux différentes filières d’élevage. « Des aliments fournis au même prix à tous les éleveurs réunionnais, qu’ils soient membres des coopératives fondatrices ou pas et quelle que soit leur zone géographique : une donnée fondamentale qu’on omet souvent de mentionner », souligne Jérôme Gonthier.
Mais l’Urcoopa joue aussi le rôle d’une holding en détenant plusieurs entreprises industrielles importantes, dans le secteur avicole avec notamment Crête d’Or, dans les produits laitiers et les boissons, la logistique et la plasturgie (groupe Cilam). De quoi réaliser ce chiffre d’affaires consolidé de 243 millions d’euros et employer près de 1 000 salariés. Jérôme Gonthier se demande si le fait qu’un tel groupe industriel appartienne à 1 200 agriculteurs n’explique par une certaine irritation et les attaques dont il fait parfois l’objet.
