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Monde

Mieux vaut éviter la mode de l’anti-système

Il est désormais courant de se présenter comme « anti-système », nous l’avons vu lors de la récente campagne pour l’élection présidentielle en France. Mais c’est un concept dont il faut se méfier dans le monde de l’entreprise.

Pris comme adjectif, « antisystème » qualifie des personnes, des groupes ou des partis politiques qui critiquent les institutions politiques dominantes. Ils s’opposent donc au système qui peut être le système politique, l’organisation sociale, le système de santé, le système financier, le système économique, le système capitaliste ou encore le système familial. Définie ainsi, la notion d’antisystème reste vague. Au fond, qu’est ce qu’un système ? Le dictionnaire nous dit que c’est un ensemble d’éléments interagissant entre eux selon certains principes ou règles. Un système est déterminé par : la nature de ses éléments constitutifs, les interactions entre ces derniers, sa frontière, c’est-à-dire le critère d’appartenance au système, et ses interactions avec son environnement. Vu ainsi, la terre est peuplée de millions de systèmes !

UNE ESCROQUERIE INTELLECTUELLE

A-t-on assisté à la victoire de l’antisystème en France ? On ne peut pas dire que notre nouveau président et son gouvernement soient des personnes n’ayant rien à voir avec les élites et les organisations élitistes. Chaque membre du gouvernement représente un système dominant comme, par exemple, la caste des énarques, celle des maires, des députés et sénateurs en place, celle des anciens ministres et celle des cadres de grandes entreprises, etc. In fine, l’antisystème a été une fois de plus « une opération de com » utilisée par le monde politique pour prendre le pouvoir !
Qu’en est-il dans le monde de l’entreprise ? On retrouve là aussi une prédominance des organisations des élites, que ce soit à travers les grandes entreprises, les grandes administrations et les syndicats ou par une prédominance des dirigeants issus des grandes écoles de commerce ou d’ingénieurs. Comme les élites et organisations élitistes sont théoriquement moins nombreuses, on peut se demander ce qu’en pensent les autres (salariés et entreprises qui n’appartiennent pas à l’élite). 

COMMENT ON TIRE LES GENS VERS LE BAS

À l’heure où l’on met en avant le management et le développement des capacités et des potentiels des personnes, ce débat élites/non élites ne vient il pas « torpiller » les bonnes volontés qui souhaitent tirer tout le monde vers le haut et créer un esprit d’équipe ou d’entreprise ? À partir du moment où une entreprise affiche clairement une organisation dominante face aux « autres », on crée les conditions pour limiter l’épanouissement et l’élévation des personnes. On nuit également à l’esprit d’équipe ou d’entreprise. Ainsi, le fait d’opposer les antisystèmes aux gens du système est la meilleure façon de tirer un maximum de personnes vers le bas ! On est dans l’anti-management ! Raisonner antisystème ou système revient à tenir un discours nuisible pour le monde de l’entreprise ! Les responsables en place dans les entreprises ne doivent ils pas rapidement réagir pour s’éloigner au plus vite de cette mode ? Et reprendre le cours de ce qui aurait dû continuer à guider tous les responsables, à savoir le développement de politiques axées plus que jamais sur le management et donc sur tout ce qui contribue à promouvoir les richesses des hommes au travail ? Souhaitons qu’un jour les responsables de l’entreprise France s’inspirent des entrepreneurs férus de management ! 
Bernard Alvin