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Bernard Alvin
Monde

Miroir, ô mon miroir !

Quand allons-nous cesser de nous regarder au travers de notre miroir déformant ? J’ai souvent constaté que le monde environnant, les gens qui nous entourent, nos interlocuteurs avaient une fonction miroir de ce que nous émettions. Ainsi, tout ce que nous recevons de l’extérieur viendrait en fait de nous-mêmes, en tout cas de notre interaction avec l’extérieur ! En d’autres termes, point n’est besoin d’aller voir une voyante ou je ne sais quel gourou, pour lui demander d’influencer positivement notre destin, car le vrai gourou il est déjà là au fond de nous ! 
En sommes-nous bien conscients ? J’en doute fortement. Car si tel était le cas, on agirait bien plus souvent positivement sur notre destinée ! Si je demandais à chacun de me faire une liste des problèmes ou difficultés qu’il a dans la vie, je pense que « spontanément » chacun noircirait au moins une page entière ! 
Pour faciliter la prise de conscience, il serait bon de se dire : « Quelle est ma part de responsabilité dans le fait d’être mal dans mon job ? Est-ce momentané ou récurrent, profond ? Est-ce que j’ai cherché à connaître ma vocation ? Est-ce que j’ai été ambitieux dans mes motivations pour faire un métier qui me motive ? Qu’est-ce que je fais pour modifier ma situation actuelle, pour retrouver un job qui me motive, etc. » 

Droit de veto 

Bien évidemment, il est plus facile de mener ce type de travail avec l’aide d’un spécialiste de la psychologie du travail ou du management vocationnel. Pourquoi ? En raison de notre très grande capacité à nous censurer ! Car nous avons tous un « petit juge » au fond de nous-mêmes qui limite singulièrement notre capacité de réflexion et d’action ! Et à partir de là, nous pouvons même devenir inquisiteur ! 
Dans mes travaux d’accompagnement, je ne m’interdis aucune question, et de temps à autre je me rends compte que certains de mes clients font un blocage, prétextant que de réfléchir sur telle ou telle piste n’était pas opportun pour le moment ou évoquant toutes sortes de raisons pour cela. Je suis toujours très surpris par notre énorme capacité à mettre un « veto » dans nos réflexions personnelles. C’est tout simplement prodigieux ! 
 

En réalité, nous restreignons énormément le champ des possibles en agissant ainsi, nous nous rendons nous-même prisonniers de nos problèmes et nous préférons dire que c’est l’autre ou la société qui nous empêche ceci ou cela. 
Mais puisqu’on était parti de la réflexion sur l’effet miroir, pourquoi ne nous permettons-nous pas tout simplement d’observer la réalité qu’on perçoit ? Ce serait un bon début, une gymnastique quotidienne de l’esprit ! Observer ce qu’on reçoit dans notre miroir revient dans un premier temps à accepter cette réalité reçue. Une fois acceptée, il faut avoir le réflexe de faire un travail sur soi pour comprendre « quelle est ma part de responsabilité » dans cette réalité qu’on me renvoie en miroir ? Si chacun d’entre nous adoptait ce mode de fonctionnement, notre monde et le monde en général serait bien meilleur ! 
Comme je crois beaucoup aux signes et aux choses simples pour évoluer, il en est un qu’on pourrait se donner, celui d’acheter un miroir ! Et de le mettre dans son bureau, en face de soi, pour se mirer de temps à autre et se dire pour tel ou tel problème ou projet, qu’est-ce que ce miroir me renvoie ? Et de le noter dans son « cahier du miroir » à chaque fois et immédiatement, un peu comme les gens notent sur un petit carnet sur la table de chevet les rêves qu’ils viennent de faire. Gageons qu’en faisant cela, on accélèrerait notre progression personnelle et professionnelle !

Bernard Alvin

Il est à la tête de son propre cabinet, Bernard Alvin Conseil, fondé en 1995 et spécialisé dans l’accompagnement des hommes dans le domaine du développement des potentiels. Bernard Alvin a « coaché » ses premiers cadres et dirigeants dès 1991, faisant figure de pionnier avant que n’arrive la mode du coaching. Cherchant à aller plus loin, il fera émerger le concept de « management vocationnel » à partir de 2005. Il a pratiqué son métier en France métropolitaine, dans les DOM-TOM et dans plusieurs pays dans le monde, dont le Brésil. Il intervient en effet en français, en anglais et en portugais.