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Nassir Goulamaly : « avec le très haut débit, nous voulons rendre La Réunion indépendante »

Le directeur du groupe Océinde, dont la filiale Zeop est le pionnier de la fibre optique à La Réunion, explique ses intentions d’en faire une « Smart Island » et de lui faire profiter d’un câble sous-marin plus performant. Son objectif : sortir de l’économie de comptoir…

L’Eco austral : Zeop est le pionnier du très haut débit à La Réunion avec un réseau qui est déployé depuis 2007 et vous avez raccordé un quart des foyers, soit 70 000, à ce jour. Votre objectif est d’atteindre les 80%, soit 180 000 foyers. À quel horizon cet objectif sera-t-il atteint ?

Nassir Goulamaly : Effectivement, nous avons fait le pari du très haut débit en rachetant en 2011 Intercable, qui avait déposé son bilan, et nous avons aussitôt lancé un important programme d’investissements. Cinquante millions d’euros ont déjà été injectés dans l’économie et 70 millions sont en cours de réalisation. Les autres opérateurs ne semblaient pas y croire à ce moment-là et nous avons été, une fois de plus, des pionniers. C’est l’ADN de notre groupe, ce côté pionnier, qui nous a permis d’amener la téléphonie mobile à La Réunion en 1993. Pour répondre précisément à votre question, notre objectif est de raccorder 80 % des foyers réunionnais d’ici 2017. Bien qu’étant un groupe local face à deux multinationales puissantes, nous avons la ferme intention de conserver notre leadership.

Pouvez-vous retracer en quelques mots l’historique de l’arrivée de la téléphonie mobile sous votre impulsion ?

C’est bien simple, mon père a tout de suite compris que cette technologie était celle qui allait s’imposer. Nous y avons cru et nous avons constaté que La Réunion et plus généralement les DOM-TOM étaient « oubliés » dans l’octroi des licences. Nous avons alors créé SRR (Société réunionnaise du radiotéléphone) et obtenu une licence. Mais nous avions besoin d’un partenaire à même de nous épauler et d’apporter un transfert de technologie. Il a fallu alors convaincre SFR qui ne croyait pas à la rentabilité d’un réseau à La Réunion. Par la suite, cette filiale s’est révélée comme étant l’une de ses plus rentables. Pour vous donner une petite idée du succès immédiat : notre business plan se voulait prudent et prévoyait 10 000 abonnés en trois ans, mais nous les avons atteints en trois mois.

Finalement, vous vous êtes pourtant retirés de l’affaire ?

Oui, parce que nous avions une vision diamétralement opposée de celle de notre partenaire. Nous voulions réinvestir les bénéfices à La Réunion et dans la zone et poursuivre le développement local tandis que SFR avait besoin de remonter ses bénéfices au siège. Nous en avons tiré des enseignements et nous tenons, aujourd’hui, à garder notre indépendance dans le très haut débit.

Pas facile, cette indépendance ! Face à des poids lourds comme Altice-Numéricable (qui est désormais propriétaire de SFR) et Orange, Zeop fait figure de petit Poucet ?

Zeop, c’est Océinde, notre groupe, qui a la capacité d’investir à La Réunion et l’a d’ailleurs toujours fait. Nous avons le soutien de partenaires financiers comme le Crédit Agricole et l’Agence française de développement (AFD). Sans oublier la Mauritius Commercial Bank, premier groupe bancaire de la région, qui figure au capital de Zeop. Les offres de Zeop en termes de « compétitivité/prix, services et performances » n’ont absolument pas à rougir face aux poids lourds comme vous dites. Zeop lutte pour améliorer le pouvoir d’achat des Réunionnais et la confiance renouvelée de nos clients en témoigne à chaque instant. Tout notre programme d’investissements a été mûrement réfléchi et arrêté dans l’optique de rendre La Réunion indépendante et d’apporter le très haut débit à tous les Réunionnais. Le très haut débit, c’est un enjeu primordial pour l’avenir de l’île tant en termes d’emplois que de création de valeur et de richesses. J’ajouterai que l’indépendance de l’île ne s’arrête pas au réseau local que nous sommes en train d’édifier. Nous travaillons aussi sur un important projet d’investissement dans un câble sous-marin afin d’être totalement indépendant. Cela apportera non seulement de la flexibilité, mais un gain conséquent en terme de puissance et nous y travaillons depuis deux ans. Depuis 2011, nous répétons invariablement la même chose : les câbles réunionnais sont obsolètes et, pour favoriser un développement économique cohérent, il nous faut un nouveau câble au moins aussi puissant que celui des Comores. Faire de La Réunion une « Smart Island » et un incubateur de startups, c’est mon ambition personnelle, alors que beaucoup considèrent que ce modèle économique est réservé à la capitale parisienne. Nous ne pourrons y parvenir qu’avec de l’Internet plus performant et moins cher pour tous.

« Quand vous vous trouvez dans une situation de rente et qu’aucun concurrent ne vient vous titiller, vous n’avez pas grand intérêt à vous lancer dans des investissements lourds pour proposer une nouvelle technologie que personne ne propose. » - Jean-Christophe Vincent
« Quand vous vous trouvez dans une situation de rente et qu’aucun concurrent ne vient vous titiller, vous n’avez pas grand intérêt à vous lancer dans des investissements lourds pour proposer une nouvelle technologie que personne ne propose. » – Jean-Christophe Vincent

Comment expliquer que, subitement, les deux autres acteurs présents sur l’île se lancent dans le très haut débit et annoncent de gros investissements ?

Cela montre déjà que nous ne nous étions pas trompés et que le très haut débit, c’est l’avenir. Si ces gros investissements se réalisent, ça fera dans les 500 millions d’euros qui seront injectés dans l’économie réunionnaise et c’est tout bénéfice pour notre île. Mais on peut aussi se poser la question de savoir si ces investissements auraient été lancés si nous n’avions pas été là en précurseurs. Quand vous vous trouvez dans une situation de rente et qu’aucun concurrent ne vient vous titiller, vous n’avez pas grand intérêt à vous lancer dans des investissements lourds pour proposer une nouvelle technologie que personne ne propose. D’ailleurs, vous pouvez constater qu’aux Antilles, marché comparable à La Réunion si l’on prend en compte la Martinique et la Guadeloupe, le déploiement du très haut débit n’est pas aussi avancé que chez nous.

Parce qu’il n’y a pas l’équivalent du groupe Océinde. Vous êtes donc, en quelque sorte, la mouche du coche ?

Si c’est le cas, tant mieux car le « coche », c’est La Réunion. C’est La Réunion qui avance et nous ne pouvons que nous en réjouir. Mais au-delà, c’est une question d’approche. Il faut arrêter de ne voir dans les économies de l’Outre-mer que des économies de comptoir. Nous avons besoin, à La Réunion, de groupes locaux solides qui puissent investir localement, y réinvestir leurs bénéfices comme cela se passe à Maurice où des groupes locaux sont leaders dans la plupart des secteurs économiques, y compris le secteur bancaire.

Si l’on prend en compte toutes les annonces des opérateurs dans le très haut débit, les Réunionnais vont être câblés au moins deux fois. Êtes-vous favorable à des co-investissements pour mieux amortir ?

Nous sommes prêts à co-investir avec n’importe quel acteur qui fait des annonces sérieuses, en cohérence avec le Schéma directeur du très haut débit qui implique la Région, l’État et les communes. S’inscrire dans ce cadre, c’est s’inscrire dans une démarche vertueuse au profit de l’ensemble du territoire de La Réunion. Il ne faut pas se contenter de câbler seulement là ou c’est rentable. On constate d’ailleurs des problèmes en France, dans les Hauts de Seine, à Lille et à Lyon notamment, avec des engagements qui ne sont pas toujours respectés et cela concerne justement l’un des acteurs présents à La Réunion.

Vous voulez parler de Numéricable-SFR ?

Je vous laisse le soin d’aller vérifier sur Internet. Les articles ne manquent pas sur le sujet. En ce qui nous concerne, et pour revenir à La Réunion, nous avons déjà signé des conventions avec six villes pour le déploiement de la fibre optique : Saint-André, Saint-Benoît, Saint-Joseph, Sainte-Marie, Bras-Panon et Saint-Leu. Elles ont été signées en présence de l’ensemble des élus et des représentants de l’État. Nous respecterons à la lettre nos engagements.

 

Zeop a déjà raccordé à la fibre un quart des 225 000 foyers réunionnais et vise les 80 % d'ici à 2017. - Ipreunion.com
Zeop a déjà raccordé à la fibre un quart des 225 000 foyers réunionnais et vise les 80 % d'ici à 2017. – Ipreunion.com

En téléphonie mobile, La Réunion est toujours en attente de licences pour la 4G et vous vous êtes positionnés. Qu’est-ce qui bloque ?

Sans doute encore une question de rentes de situation, comme je l’ai souligné en matière de très haut débit. Pour les acteurs en place, il n’y a rien qui presse tant que personne n’occupe le terrain. Pourquoi investir dans la 4G si la 3G est rentable ? Là encore Zeop est capable d’apporter ce qui se fait de mieux pour le consommateur tant en termes de prix que de savoir-faire technologique. Et nous sommes candidats à une licence depuis 2012 où nous avons déposé un dossier en bonne et due forme. Dès que nous avons repris Intercable en 2011, nous savions que c’était cohérent de se développer également dans la téléphonie mobile. Pour la 4G, nous sommes prêts à réaliser les investissements nécessaires, chiffrés à quelque 80 millions d’euros pour La Réunion et 20 millions d’euros pour Mayotte. Ce n’est pas négligeable pour l’économie.

Aux dernières nouvelles, le gouvernement français ne s’est pas opposé à la cession d’Only (dans la téléphonie mobile sur La Réunion et Mayotte) par Altice-Numéricable au Malgache Telma. On pourrait penser que le groupe de Patrick Drahi a choisi de « diviser pour mieux régner » en déclinant votre offre, mais, selon nos informations, Zeop proposait beaucoup moins que Telma pour cette reprise. Est-ce exact ?

Face à la stratégie mise en œuvre visant à « diviser pour mieux régner », comme vous le dîtes, notre offre ne pouvait pas être retenue, d’autant plus que nous étions le seul candidat capable d’animer réellement la concurrence avec une offre fixe/mobile. Par ailleurs, une offre ne s’apprécie pas seulement à travers son montant initial, mais aussi à travers la volonté d’investissement dans l’entreprise et l’économie locale. Nous avions ainsi pris l’engagement de créer sur l’île plus de 300 emplois. Le choix de Telma va au contraire conduire à la délocalisation de nombreux postes et accélérer ce processus déjà en cours malheureusement chez d’autres opérateurs et dans d’autres industries.

Comment voyez-vous l’arrivée de Telma sur le marché réunionnais ? Les consommateurs vont-ils en profiter ?

Telma est un excellent concurrent qui devra encore faire de lourds investissements techniques. J’espère qu’il animera correctement le marché local réunionnais et que ce rachat n’est pas une simple délocalisation financière, visant uniquement à profiter du pouvoir d’achat plus élevé des Réunionnais par rapport au reste de la zone océan Indien. Les opérateurs à La Réunion n’ont qu’à bien se tenir : Telma a déjà pris plus d’un million de clients à Orange Madagascar en très peu de temps. Mais cette cession ne change pas radicalement le marché réunionnais, sur lequel n’opèrent toujours que trois opérateurs, alors qu’il y en a quatre en Métropole. Et le consommateur est toujours pénalisé par ce manque de concurrence.

Vous mettez l’accent sur l’importance d’investir dans l’économie locale, mais votre groupe a aussi investi 47 millions d’euros au Mozambique dans la ferme aquacole Aquapesca, un projet ambitieux qui a permis de commercialiser en France des crevettes bio haut de gamme sous la marque Black Qwehli ?

 

Le groupe Océinde a investi 47 millions d’euros au Mozambique dans la ferme aquacole Aquapesca, un projet ambitieux qui a permis de commercialiser en France des crevettes bio haut de gamme sous la marque Black Qwehli. - N. Verdet
Le groupe Océinde a investi 47 millions d’euros au Mozambique dans la ferme aquacole Aquapesca, un projet ambitieux qui a permis de commercialiser en France des crevettes bio haut de gamme sous la marque Black Qwehli. – N. Verdet

Oui et cet investissement a même été le plus gros investissement français dans ce pays. Qu’un groupe réunionnais puisse investir dans la région dans des projets d’avant-garde et porteurs de valeur ajoutée, et non dans une délocalisation métier, c’est une bonne chose pour La Réunion. Notre assise reste réunionnaise et ce qui compte, c’est d’avoir des projets et d’investir, à La Réunion quand c’est possible (sachant que les limites sont celles d’une petite économie insulaire) ou ailleurs si des opportunités se présentent. Il est important d’ouvrir l’île sur son environnement régional et ne pas laisser encore des multinationales le faire à notre place. On pourrait penser que nos investissements dans le très haut débit et dans l’élevage de crevettes n’ont rien à voir, mais il s’agit dans les deux cas d’être un pionnier et de rendre La Réunion active. La volonté de notre groupe, depuis quarante-six ans, est d’en faire une place forte de la France dans l’océan Indien.

C’est ce qui explique aussi votre engagement dans le studio d’animation Pipangaï ?

Oui, nous sommes le principal acteur privé au sein de cette société d’économie mixte. La fabrication numérique de dessins animés en 1995, c’était tout simplement une première en Europe ! Et Pipangaï a pu inscrire La Réunion sur la carte mondiale de la production de films d’animation. Des jeunes du monde entier, dont quelques Réunionnais qui ont eu plaisir à revenir au pays, se sont retrouvés pendant quelques mois avec nos équipes locales pour fabriquer un long métrage, Adama, qui a été très remarqué lors de la compétition officielle à Annecy et qui sort en salle en octobre. Une grande première car ce film, dont Pipangai est le producteur délégué, est entièrement réalisé à La Réunion. Le prochain film commence bientôt : une adaptation de Zombillénium !

 

 Azmina Goulamaly, la sœur de Nassir, a la responsabilité des activités agroalimentaires et de la production audiovisuelle en faisant le lien entre le studio d’animation Pipangaï à La Réunion et les producteurs. - DR
Azmina Goulamaly, la sœur de Nassir, a la responsabilité des activités agroalimentaires et de la production audiovisuelle en faisant le lien entre le studio d’animation Pipangaï à La Réunion et les producteurs. – DR

Tout est donc possible à La Réunion où l’on constate trop souvent un certain défaitisme ?

Je dirai que beaucoup de choses sont possibles, à condition d’avoir un esprit pionnier, des projets innovants et une certaine capacité d’investissement. Ce que notre groupe s’efforce d’avoir.

NASSIR GOULAMALY
Fils du fondateur Abdéali Goulamaly, il occupe aujourd’hui la direction générale du groupe avec sa sœur Azmina, diplômée de l’ESSEC, qui se charge de la production agroalimentaire (production aquacole de crevettes, transformation de poisson et commercialisation) et de la production audiovisuelle en faisant le lien entre le studio Pipangaï à La Réunion et les producteurs. Nassir, qui vient de fêter ses 45 ans, est diplômé pour sa part de l'EM Lyon, de Sciences Po Paris et titulaire d'une maîtrise de gestion de la Sorbonne. Il a fait ses classes en Indonésie à la direction financière d'Alcatel mobile entre 1995 et 1998. Il rejoint ensuite le groupe familial en 1999 et, après deux années opérationnelles à la direction d'exploitation d'un site industriel à Lyon, il reprend la direction générale du groupe. Il s'attache à le recentrer autour de ses trois cœurs de métiers en effectuant la cession d'activités non stratégiques, notamment le profilage de tôle cédé à Arcelor, la fabrication de lessives à Colgate Palmolive, le réseau de téléphonie mobile à SFR et celui de Madagascar à Orange.

GROUPE OCÉINDE : TOUT COMMENCE DANS LA PEINTURE

Avec sa gamme de peintures Comus, qu’il produit en France métropolitaine, Océinde est le numéro deux français des « antifoulings », ces peintures spéciales qui empêchent les organismes aquatiques de se fixer sur la coque des navires ou sur d'autres objets immergés, comme par exemple les hydroliennes.) - Stocklib/Tono Balaguer
Avec sa gamme de peintures Comus, qu’il produit en France métropolitaine, Océinde est le numéro deux français des « antifoulings », ces peintures spéciales qui empêchent les organismes aquatiques de se fixer sur la coque des navires ou sur d'autres objets immergés, comme par exemple les hydroliennes.) – Stocklib/Tono Balaguer

Français de Madagascar, où il a commencé dans le textile au sein du groupe Socota, Abdéali Goulamaly s’installe à La Réunion où il fonde Mauvilac en 1969. Cette production de peinture deviendra très vite leader du marché malgré la concurrence des grandes marques internationales. Un leadership qui s’est maintenu, quarante-six ans plus tard, grâce des investissements continus dans la Recherche & Développement. Un savoir-faire qui essaimera en France métropolitaine avec le rachat en 1993 d’une usine à Arpajon (département de l’Essonne, en Ile de France). Sous la marque Comus, cette entreprise produit des peintures très techniques pour un grand nombre de supports, y compris des peintures « antifouling » pour les bateaux de plaisance. Comus est d’ailleurs le numéro deux français dans ce domaine. En 2014, le groupe rachète Initiatives Décoration, un fabricant situé à Rochefort, en Charente Maritime, et dont « Les Décoratives » est une marque leader des peintures et enduits décoratifs. Le groupe Océinde annonce un chiffre d’affaires de 220 millions dans le Top 500 de « L’Eco austral », mais qui ne prend sans doute pas en compte l’ensemble de ses activités. Il exploite au Mozambique la ferme aquacole Aquapesca qui reprend peu à peu ses activités après avoir été touchée par le « White Spot », la maladie des « points blancs » qui provoque de fortes mortalités. La recherche et la sélection de crevettes plus résistantes et le traitement de l’eau devraient permettre d’y mettre fin et de retrouver la vitesse de croisière fin 2016. Cette réalisation emblématique faisait vivre 1 300 familles dans le nord du Mozambique avant de subir le « White Spot ». Nassir Goulamaly a eu l’occasion de s’en entretenir le 17 juillet dernier, lors d’un déjeuner avec le président du Mozambique, Filipe Nyusi, et le ministre français de l’Économie et des Finances, Emmanuel Macron. Océinde, qui s’est impliqué dans le secteur de la pêche dans les TAAF (Terres australes et antarctiques françaises), dispose d’une antenne à Hong Kong à partir de laquelle il distribue ses produits de la mer en Asie : ses crevettes Black Qwehli, mais aussi des produits de Lorient, en France. En 2014, il a en effet lancé sur le port de Kéroman, deuxième port de pêche français, un atelier de transformation, Qwehli Processing, qui propose une gamme innovante de produits de la mer « origine France ». Qwehli Processing a mis au point un procédé permettant de conserver les qualités organoleptiques des produits de la mer en prolongeant leur durée de vie à vingt jours en frais (au lieu de huit jours actuellement) et à trois ans en surgelé (au lieu de deux ans actuellement). Ce procédé utilise les dernières technologies en matière d’emballage, de traitement hautes pressions et de surgélation et représente un investissement matériel de l’ordre de 12 millions d’euros.