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Nouveaux métiers : les filières d’avenir se dessinent

Dans un contexte de révolution numérique, de transition énergétique et plus largement écologique, les métiers se transforment pour répondre à de nouveaux besoins.

Pour Olivier Debray, chargé de mission à l’Oref (Observatoire régional emploi formation), les filières d’avenir reposent avant tout sur une politique publique volontariste, un projet de développement de filières qui oriente nécessairement les financements. Il cite pour exemple le rapport de Nexa (Agence de développement de La Réunion) en 2014 sur la stratégie de spécialisation intelligente, un document de planification stratégique qui, au-delà du but fixé de lever des fonds européens, se concentre de façon plus large sur les défis auxquels il faut répondre dans un monde en mutation accélérée et les innovations sur lesquelles capitaliser. 
« Ce programme de transformation économique offre l’opportunité pour La Réunion de penser collectivement son avenir. Trois priorités ont été retenues : la bioéconomie tropicale, c’est-à-dire la préservation et la valorisation de la biodiversité, l’eco-tourisme expérientiel, qui mise sur les niches d’éco-tourisme mais avec un volet numérique, et enfin, l’agilité territoriale, c’est-à-dire le numérique et l’économie collaborative au service des défis énergétiques, sanitaires et sociaux. » Les filières d’avenir que sont le numérique, le tourisme ou encore les énergies renouvelables offrent déjà un gisement d’emplois, et figurent même parfois au rang des métiers en tension, c’est-à-dire avec des offres d’emploi non satisfaites faute de candidats. « Dans les énergies renouvelables, il y a des niches d’emploi et des métiers très spécifiques comme chargé d’affaires en efficacité énergétique et des employeurs ont du mal à recruter », note Olivier Debray. 

Métiers en tension, métiers de niche…

L’enquête sur les métiers en tension réalisée par Pôle Emploi en 2017 a révélé des métiers en tension y compris dans le numérique, en particulier ceux de la fibre optique. La Réunion ambitionne le 100 % très haut débit d’ici 2022, ce qui explique que les métiers de la fibre optique soient très recherchés, notamment des installateurs de réseaux câblés de communication. Des métiers de niche existent aussi : community manager, e-commercial, web designer, data scientist, architecte cloud, data manager, développeur Big Data… En moyenne, 600 offres dans les métiers du numérique sont diffusées chaque année sur le site de Pôle emploi. Ce sont des métiers porteurs, qui s’illustrent également par une dynamique forte dans l’offre de formation sur l’île pour répondre à ces enjeux : Grande école du numérique, Epitech… Michel Swieton, directeur régional de Pôle emploi Réunion, identifie pour sa part six filières d’avenir. Il y a d’abord le tourisme, qui est d’ailleurs l’un des thèmes phares des Assises de l’Outre-mer. Le potentiel de développement est important, notamment avec l’Asie même s’il y aura toujours la concurrence de Maurice. Pour les énergies renouvelables, il y a bien sûr l’éolien, l’hydraulien et la technologie pour exploiter l’énergie de la mer. « Dans le numérique et les technologies de l’information, je pense que La Réunion a une carte à jouer dans les services qu’elle peut offrir en direction de la Métropole en misant sur le décalage de ses fuseaux horaires. Des entreprises capitalisent déjà sur ces spécificités avec succès », fait valoir Michel Swieton.
Toujours en direction de la Métropole, il y a un véritable potentiel dans l’agroalimentaire avec l’intensificiation de certaines cultures pour exporter car il y a une demande en produits réunionnais et un marché à prendre. Ici, dans l’île, d’autres filières comme le bâtiment avec la construction de logements neufs et la réhabilitation vont offrir des perspectives d’activité ainsi que la silver économie (économie des séniors) et tout ce qui touche aux services à la personne.