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Maurice

Oscar Olsen développe la première brasserie artisanale

C’est en voyageant autour du monde qu’il prend conscience de l’importance que tient la bière dans beaucoup de pays. L’île Maurice ne fait pas exception mais ne produit qu’une seule bière du côté de Phoenix. La suite est une histoire de passions.

« Une bière très bonne, mais une seule. Pourtant les Mauriciens adorent consommer cette boisson et l’ont érigée en véritable marqueur national », précise le jeune Mauricien. De retour au pays après des études de management en Grande-Bretagne et en Allemagne, il commence par ouvrir un restaurant-pub dans la vieille ville de Port Louis, là où les belles cases créoles sont le plus souvent sacrifiées sur l’autel bétonné de la modernité. Car pour lui, il s’agit d’emblée de coupler son Business Plan à un devoir de mémoire. « J’ai ouvert le Lambic en 2008 dans une case coloniale totalement rénovée car c’était important pour moi de travailler dans ce cadre historique. » Au moins une de sauvée car le succès est rapidement au rendez-vous avec cette formule qui conjugue cuisine inventive (à base de bière) et voyage dans l’atmosphère d’une maison chargée d’Histoire, qui ravit les Mauriciens autant que les touristes. Le Lambic est référencé aujourd’hui numéro un parmi les restaurants de Port-Louis sur des sites comme Trip Advisor. À la carte et servant de décoration aux murs anciens, l’amateur a également le choix parmi une centaine de marques de bières venues du monde entier. En huit années d’existence, le Lambic aura servi pas moins de 400 références du breuvage mousseux.

LE FLYING DODO BRASSERIE ARTISANALE ET MODERNE

En 2012, Oscar Olsen franchit une étape supérieure en ouvrant le Flying Dodo, une brasserie dans tous les sens du terme puisqu’elle produit sur place ses propres bières. Un véritable temple de la bière situé dans le centre commercial de Bagatelle, à Moka. Un établissement ultra moderne qui vaut le coup d’œil. Les grands espaces de bars et de restaurants sont agencés autour des machines de cuivre et leurs énormes tuyauteries magnifiées par ce décorateur passionné. « L’esprit est celui d’un petit musée de la bière qu’on peut découvrir tout en dégustant une mousse au comptoir car tout est visible derrière des parois vitrées. Le Hi Tech côtoie les vieux cuivres et les goodies chinés un peu partout… » La brasserie a en effet été créée suivant un savant assemblage d’appareils pour produire des bières exclusives. C’est d’ailleurs un autre des secrets de la réussite du Flying Dodo : en marge des quatre bières produites en longueur d’année, chaque mois Oscar met au point une recette originale, souvent inspirée des bières aujourd’hui disparues, et qui disparaît à son tour une fois le stock épuisé. Les amateurs en redemandent ! Un Business Model qui, suivant le modèle des Hard Rock Café, propose sa collection de goodies, vêtements et bien sûr tonneaux et bouteilles à emporter. Pourtant, loin de vouloir dupliquer sa marque par le biais de franchises (c’est en effet la première question qui vient à l’esprit du journaliste économique), Oscar limite sa diffusion auprès de certains distributeurs mauriciens et recherche plutôt à faire un exemple pour une mini révolution autour de la bière en Afrique. « Nous avons eu plusieurs reportages, notamment sur des chaînes de télé anglophones, et des Africains viennent souvent ici pour prendre des conseils. » En bref, une mode de la bière artisanale qui est en train de mousser dans toute l’Afrique.