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PATRICK LEBRETON, MAIRE DE SAINT-JOSEPH « Le développement se fait sur deux jambes »

Inaugurée en août 2019, la zone d’activité des Terrass à Saint-Joseph, avec l’implantation de Leclerc, est le fruit d’une démarche innovante de développement économique qui limite l’évasion commerciale. Pour Patrick Lebreton, le maire de la commune, le pari est aujourd’hui en passe d’être réussi.

L’Éco austral : La zone des Terass a été inaugurée juste avant le début de la crise sanitaire. Où en est-on aujourd’hui ?
Patrick Lebreton
: Rappelons que Terass signifie Terre d’activité du sud sauvage. C’est un investissement d’environ 15 millions d’euros porté par la Sodiac, une opération blanche pour les finances de la commune de Saint-Joseph. Avec le projet régional de contournement de la ville, il s’agissait de trouver un axe d’interpénétration du coeur de ville et des autres zones. Il y avait la zone d’aménagement concerté (ZAC) historique des Grègues en bas de cette contournante, et au-dessus, sur 23 hectares, on a bâti cette aire d’activité. L’ambition était de redynamiser l’activité en freinant l’évasion commerciale. Ceci autour d’une vision claire : construire autour de Saint-Pierre un triangle isocèle de développement économique avec Le Tampon et Saint-Joseph. Il y a d’abord un programme commercial en façade de la contournante avec le centre Leclerc, mais aussi Weldom, Bleu Azur, une blanchisserie, Gamm vert qui s’installera cette année. Également la restauration rapide avec Burger King et bientôt un projet de station- service. Il y aura enfin un cinéma du groupe Ethève.

Et pour les activités de production ?
Un programme leur est destiné dans la partie haute de la zone, avec pas mal de projets qui démarreront cette année, dont des pépinières d’entreprises. À terme, ce sont 70 entreprises qui seront installées au sein de cette zone et la création de 700 à 750 emplois dont 400 dans la zone commerciale et 350 en zone de production. Après l’inauguration de la partie commerciale en 2019, en ce qui concerne la partie production, les implantations se feront sur les quatre ou cinq prochaines années. Déjà, il y aura la Coopé Miel qui est sur l’ancienne zone des Grègues, la cuisine centrale également, et nous sommes en négociation avec La Poste pour implanter un centre de tri. Actuellement, nous avons une dizaine de dépôts de permis de construire en cours et au total, ce sera une bonne quarantaine d’activités qui y seront implantées.

C’était un véritable pari. Est-il en passe d’être gagné ?
Nous voulions un projet de centre commercial qui s’adapte à notre ZAC et à notre bassin de vie. Que cela ne tue pas notre centre-ville. Qu’au contraire, cela crée une émulation, fasse venir des gens de l’extérieur pour ensuite pouvoir les amener dans le centre ancien, comme on le voit en Métropole. C’était un vrai pari. Aujourd’hui, on se dit qu’on a bien fait de le tenter. C’est sûr qu’avec la pandémie, les indicateurs sont un peu tronqués, mais les commerçants du centre ont constaté un gain de clientèle extérieure. On a d’ailleurs déjà enregistré treize nouvelles enseignes qui ont ouvert en centre-ville. 

Ce développement sur deux jambes, en concertation entre la grande distribution et le commerce de proximité, est très innovant. Jusqu’où peut-il aller ?
Cela oblige l’un et l’autre à travailler et avancer ensemble. Il y a complémentarité entre les deux pôles, le centre-ville et la zone des Terass, qui n’a pu être possible que grâce à un engagement très fort du gestionnaire du centre commercial. Sur cette zone, il y a des animations, mais le centreville n’est pas en reste autour de projets culturels, par exemple. Rien n’interdit demain un espace culturel Leclerc en centre-ville. La matrice essentielle aujourd’hui, c’est l’endiguement de la rivière des Remparts. Une structuration importante qui coûte au moins 20 millions d’euros. D’abord, on sécurise et demain on va installer des berges pour permettre aux gens de déambuler. On mettra une passerelle supplémentaire piétons et vélos, un pont au sud, tout cela favorisera encore plus le développement du centre-ville.