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Peut-on croire en l’avenir de la MauBank ?

Alors que cette banque publique vient de s’implanter à Rodrigues, on peut s’interroger sérieusement sur sa stratégie et même sur sa raison d’être. Première question : est-ce vraiment la vocation de l’État de développer une banque alors que le marché n’en compte pas moins de vingt ? Le gouvernement mauricien invoque le besoin de soutenir les PME, mais il existait pourtant une banque de développement qu’il suffisait de restructurer, sans parler de certains fonds de soutien aux PME qui n’ont même pas été utilisés, comme celui géré par BDO. Il aurait peut-être mieux valu créer un fonds de garantie pour faciliter l’accès des TPE et PME aux concours bancaires, plus simple et moins coûteux. Deuxième question : est-ce qu’en réunissant deux éclopés, on obtient une personne parfaitement valide ? En l’occurrence, les deux éclopés sont la Mauritius Post Commercial Bank (MPCB) et la Bramer Bank qui était devenue la National Commercial Bank (NCB). Selon l’opposition, ces deux établissements étaient plombés par des prêts toxiques et des dettes à hauteur de 943 millions d’euros. Un gouffre financier dans lequel l’État mauricien a déjà englouti quelque 32,5 millions d’euros. Troisième question : la stratégie qui consiste à viser tous les segments du marché a t-elle une chance de s’imposer alors que ce marché reste étroit et que plus des deux tiers sont détenus par deux poids lourds, la MCB et la State Bank ? Sans compter que la MauBank affiche son ambition de figurer dans le peloton de tête. Une ambition qui va demander beaucoup d’argent sans garantie de résultat.