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Madagascar

Phileol s’active pour relancer la filière des oléagineux

Le marché mondial, en particulier le ricin, ayant connu une bonne progression au cours des dernières années, l’entreprise veut en profiter et créer des emplois et des ressources dans une des régions les plus pauvres de l’île.

En 2008, le Français Phileol a décidé de créer une branche à Madagascar afin d’exploiter les oléagineux, principalement le ricin. En effet, l’huile de ricin est assez demandée sur le marché mondial pour une production de l’ordre de 500 000 tonnes par an. Les secteurs de l’alimentation, de la cosmétique, de la pharmacie et de l’industrie sont demandeurs. Et Madagascar possède un grand potentiel dans la région sud qui présente un environnement idéal pour la culture de graines oléagineuses. Dans les années 50 et 70, la région Androy produisait d’ailleurs jusqu’à 7 000 tonnes de ricin par an. Et depuis la mise en place de son usine de transformation en 2009, Phileol a déjà exporté 280 000 litres d’huile vers l’Europe via le port d’Ehoala (Fort-Dauphin). Actuellement, la société s’efforce d’accroître ses activités et d’organiser la filière encore balbutiante.

DES PARTENARIATS TECHNIQUES ET FINANCIERS

D’ici 2017, Phileol espère atteindre un volume d’exportations de 830 000 litres de ricin. En vitesse de croisière, elle compte même produire 3 000 tonnes d’huiles par an toutes espèces confondues dans le cadre du développement de la filière oléagineuse dans toute l’île. À part le ricin, la société travaille en effet sur onze types de graines comme le Jatropha, la Marula, le Moringa et la Figue de Barbarie… Dans cette optique, elle multiplie les partenariats financiers. En 2009 et 2012, elle a ouvert son capital à la Banque Grameen, à l’investisseur en capital-risque I&P et au groupe agro-industriel français Avril. Cela lui a permis de construire et d’équiper une usine moderne d’extraction et de production d’huiles de qualité tracée à Tsihombe (région sud du pays). En novembre dernier, Phileol a également mené une campagne de levée de fonds en partenariat avec Bluebees, une plateforme de financement participatif dédiée à l’agriculture, l’agroécologie et l’alimentation responsable. Les 40 000 euros de prêts levés serviront ainsi à financer la prochaine collecte de ricin auprès de 5 000 petits producteurs. Par ailleurs, pour assurer sa croissance, la société a tissé des partenariats techniques avec des organismes internationaux et non gouvernementaux. Elle a par exemple noué une collaboration avec l’association française de coopération internationale pour le développement agricole des pays en développement et émergents (FERT) pour son expansion dans la région d’Ihorombe (province de Fianarantsoa).

UNE DÉMARCHE DE RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE

Au-delà de l’aspect technico-financier, Phileol s’est engagée dans une démarche citoyenne pour relancer la filière. Elle œuvre dans l’organisation du réseau de producteurs pour diversifier, sécuriser et pérenniser les sources de revenus des paysans. Concrètement, la société participe au renforcement de la capacité des agriculteurs. Elle gère également 33 points de collecte sur des marchés hebdomadaires ou des fokontany (subdivisions administratives de base comprenant des hameaux, des villages, des secteurs ou des quartiers) à forts potentiels. Et outre les intrants et petits outillages agricoles, l’approvisionnement en semences de qualité a été mis en œuvre afin d’améliorer la productivité et, par ricochet, fournir un gain supplémentaire au agriculteurs. D’ici 2017, Phileol espère comptabiliser 7 000 fournisseurs, former 3 000 paysans et suivre 3 000 plantations.