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Océan Indien

Quadran lance un parc éolien à Maurice

Composée pour le moment de 11 éoliennes, la centrale a une puissance totale de 9,35 mégawatts et vise une production de 16,3 GWh/an, représentant la consommation de plus de 10 000 habitants, soit 1% de la consommation nationale.



« Après sept ans d’attente, nous sommes très fiers du lancement de ce parc. C’est un signal fort et visible de l’engagement de Maurice pour les énergies renouvelables », explique Cyril Oudin, CEO d’Eole Plaine-des-Roches, la société qui exploite le site. Aujourd’hui, Maurice dépend à 80% des énergies fossiles qu’elle importe.
Le parc éolien représente un investissement total de 700 millions de roupies (environ 18 millions d’euros). C’est le fruit d’un partenariat entre l’entreprise française Quadran, qui détient 51% du capital, et le Sugar Investment Trust (SIT) qui possède le reste. Avec 55 000 actionnaires, c’est l’entreprise mauricienne qui en possède le plus grand nombre.

PROGRAMMES DE RECHERCHE & DÉVELOPPEMENT

L’électricité produite est revendue au Central Electricity Board (CEB) qui l’injecte en totalité sur son réseau électrique national. Si le tarif de revente reste confidentiel, Ivan Collendavello, ministre de l’Énergie et des Services publics, précise que « le prix de l’électricité de ces éoliennes restera inchangé pendant vingt ans. Les seules variations éventuelles seront liées à la fluctuation du taux de change. Le CEB a ainsi une réelle visibilité et ne sera pas impacté par les variations de prix des énergies fossiles ». Outre cet accord tarifaire, l’entreprise française s’est engagée à participer à des programmes de Recherche et Développement (R&D), à fournir des formations professionnelles et à réaliser un transfert de savoir-faire. « Nous avons formé trois techniciens locaux qui sont totalement opérationnels. Aujourd’hui, les éoliennes mauriciennes sont entretenues par des Mauriciens », indique Laurent Groleau, directeur de Quadran océan Indien.  
 

Jérôme Billerey, directeur général de Quadran : « Affirmer qu'un territoire peut être totalement autonome en énergie n'est plus une utopie, c'est même une réalité pour certains États européens. »  Davidsen Arnachellum
Jérôme Billerey, directeur général de Quadran : « Affirmer qu'un territoire peut être totalement autonome en énergie n'est plus une utopie, c'est même une réalité pour certains États européens. »  Davidsen Arnachellum

PAS ENCORE DE STOCKAGE

Si les énergies renouvelables sont aucun doute l’avenir, elles ont deux défauts majeurs : « Leur intermittence (cela varie sans cesse) et leur indisponibilité en cas d’intempéries », regrette Gérard Hébrard, le directeur général du CEB. L’une des solutions est de stocker l’énergie avec des batteries pour la redistribuer en cas d’indisponibilité. Et alors que le Groupe Quadran a inauguré la première centrale éolienne avec stockage de France, à Marie-Galante, aux Antilles françaises, le parc mauricien n’en possède pas. « Le contexte est différent, répond Jérôme Billerey, directeur général de Quadran. En Guadeloupe, nous avons atteint une limite, qui est un peu théorique mais a été fixée par les pouvoirs publics à 30%. On ne doit pas dépasser 30% de la puissance installée avec des énergies intermittentes que sont l’éolien et le solaire. Au-dessus, il faut mettre des batteries de stockage pour lisser la production. Ici, à Maurice, ce sont les premières installations et nous sommes très loin de ces 30%d’énergies intermittentes, donc ce n’est pas du tout nécessaire. Cela le deviendra peut-être dans deux, trois, voire cinq ans, je n’en sais rien… Mais aujourd’hui, ce n’est pas nécessaire ! » 

LES AMBITIONS DU GROUPE QUADRAN
Quadran est né de la fusion en 2013 de JMB Énergie et d’Aérowatt, deux sociétés pionnières de la transition énergétique, engagées depuis de nombreuses années dans la construction de centrales éoliennes, solaires, biogaz/biomasse et hydroélectriques. Le nouvel ensemble s’inscrit dans le « Top 5 » des acteurs indépendants français des énergies renouvelables avec quelque 200 centrales qui représentent une puissance totale installée de 431 MW, une énergie produite annuellement de 931 800 MWh, soit la consommation annuelle de 794 000 habitants (hors chauffage). Le groupe, qui se développe dans l’Outre-mer français et à l’international – Maroc, Tunisie, Pologne et Maurice – s’est fixé un objectif de 1 000 MW en 2020. Il a réalisé, en 2015, un chiffre d’affaires de 89,6 millions d’euros et un EBITDA de 65,7 millions d’euros. Une très belle rentabilité !
Laurent Groleau, responsable de l’agence Océan Indien de Quadran : « Nous proposons des contrats de maintenance grâce à notre savoir-faire dans le solaire, l’éolien, l’hydroélectricité, le biogaz et la biomasse. »  Philippe Stéphant
Laurent Groleau, responsable de l’agence Océan Indien de Quadran : « Nous proposons des contrats de maintenance grâce à notre savoir-faire dans le solaire, l’éolien, l’hydroélectricité, le biogaz et la biomasse. »  Philippe Stéphant

QUADRAN ACTEUR DE L’AUTONOMIE ÉLECTRIQUE À LA RÉUNION
À La Réunion, le groupe gère 10 mégawatts de puissance installée sur sa ferme éolienne de Sainte-Suzanne et 7 mégawatts de puissance installée photovoltaïque sur une quinzaine de sites, employant 11 collaborateurs. Il développe deux métiers dans la zone océan Indien : le développement de projets et la maintenance et l’exploitation des projets d’énergies renouvelables. Quadran commercialise en effet ses services pour le compte de tiers et vient d’ailleurs de remporter un appel d’offres de la SPL Energies Réunion pour la maintenance de la centrale hydraulique du Bras des Lianes et pour des centrales solaires. « Nous recherchons activement des contrats de maintenance car nous maîtrisons ces métiers grâce à notre savoir-faire dans le solaire, l’éolien, l’hydroélectricité, le biogaz et la biomasse », annonce Laurent Groleau, responsable de l’agence Océan Indien. Quadran est un acteur important dans la mise en œuvre de la PPE (Programmation pluriannuelle de l’énergie) qui fixe les objectifs d’autonomie énergétique de La Réunion à l’échéance 2023. Prête à présenter de nouveaux projets, notamment dans l’éolien, l’entreprise étudie aussi le « repowering » des 37 éoliennes du site de La Perrière, à Sainte-Suzanne. Cette opération, qui augmentera la puissance installée du parc, débutera à l’issue des quinze années de contrat avec le gestionnaire de réseau, pour s’échelonner de 2021 à 2023, avec des batteries de stockage et des équipements de nouvelle génération.