Green
Que du bonheur !

Le gouvernement de la Nouvelle-Zélande a présenté, fin mai, un Budget « bien-être » pour les habitants, mais cela recouvre les dépenses en matière de santé mentale en raison du taux de suicide, d’allocations pour les populations indigènes et de lutte contre la pauvreté et les violences familiales. En réalité, ceci n’a rien de bien nouveau. Au royaume du Bhoutan, on calcule le bonheur national brut depuis 1998 et en 2011, l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) a créé le bonheur intérieur brut calqué sur le PIB (produit intérieur brut). Originaire de la Silicon Valley, voici enfin le très médiatique métier de Chief Happiness Officer en plein essor en France.
En prenant un peu de recul sur tout cela, on peut quand même s’interroger sur la nécessité d’avoir une personne ou un ministère qui prenne en charge notre bonheur. Quand l’ONU vote (en 1952) le « droit des peuples et des nations à disposer d'eux-mêmes », cela ne s’applique-t-il pas aussi à l’individu ?
Libéral-libertaire
Alors pourquoi faut-il une résolution de l’ONU pour avoir le droit de disposer de soi-même ? Est-ce parce que la tendance générale est liberticide ? L’être humain serait à ce point vorace et destructeur des libertés individuelles que seules des lois ou règles officielles pourraient nous en préserver ? Mais quel sens peut avoir une liberté régentée par les pouvoirs publics ?
En Mai 68, au plus haut de la vague libérale-libertaire, un certain Jean Yanne inventait le slogan « Il est interdit d’interdire ». Ce qui était recherché alors, c’était la liberté, la fête, le plaisir. Qu’a-t-on fait de cet état d’esprit ? Tout semble s’être étiolé au fil des années au point qu’aujourd’hui, l’impression d’ensemble est plutôt de vivre en liberté surveillé. Libres, mais sous caution permanente, comme si un certain totalitarisme (soft) régentait notre vie.
Retrouver le sens de la fête, du plaisir, du partage ? Qu’en pense le manager vocationnel que je suis ? Il est clair que plus on se sent heureux, plus on a envie réaliser des projets, de prendre des initiatives, d’apprendre des choses nouvelles.
Il me semble qu’il est temps de réapprendre à ne plus avoir peur de notre liberté, mais au contraire de l’apprécier et l’aimer ! Certes, en exploitant sa liberté, on prend des risques comme celui de faire erreur, mais n’est-ce pas important de se donner un droit à l’erreur si c’est pour mieux grandir et se développer ? Je fais partie de ceux qui pensent que plus on pratique la liberté individuelle et plus on développe notre être, incluant l’intuition, la conscience, la connexion au monde. Mais n’allons pas croire que liberté individuelle rime avec égoïsme, loin s’en faut, je pense même que la vraie liberté rime avec l’interconnexion.
À quoi servirait d’être libre tout seul, à un contre tous ? S’il n’y avait qu’un être humain libre régentant tous les autres, on serait clairement dans un monde totalitaire, liberticide et malheureux. La recherche du bonheur personnel a donc pour corollaire obligé la recherche de la liberté de tous. À ce stade, « le consultant vocationnel » ne fait que guider la personne dans la découverte ou la redécouverte de sa trajectoire de développement. Une fois lancée ou relancée, à elle de voler de ses propres ailes vers la destinée qu’elle se fabrique au fil du temps.
Il est à la tête de son propre cabinet, Bernard Alvin Conseil, fondé en 1995 et spécialisé dans l’accompagnement des hommes dans le domaine du développement des potentiels. Bernard Alvin a « coaché » ses premiers cadres et dirigeants dès 1991, faisant figure de pionnier avant que n’arrive la mode du coaching. Cherchant à aller plus loin, il fera émerger le concept de « management vocationnel » à partir de 2005. Il a pratiqué son métier en France métropolitaine, dans les DOM-TOM et dans plusieurs pays dans le monde, dont le Brésil. Il intervient en effet en français, en anglais et en portugais