Performance
Réunion Eco-Ex se positionne sur le marché mondial des ingrédients naturels

Après un an et demi d’activité au sein de la pépinière d’entreprises biotech au Cyroi (Cyclotron Réunion Océan Indien), Réunion Eco-Ex a obtenu un premier panel de molécules purifiées, d’oléorésines, de formes sèches et d’huiles essentielles pouvant alimenter le marché, en pleine expansion, de l’alimentation naturelle et du bien-être. « Nous avons commencé par étudier les ressources que peut apporter la filière des fruits et légumes, révèle Jean-Pierre Avril, président d’Eco-Ex et président de la coopérative de producteurs Vivéa. Et nous voulons démontrer que La Réunion est capable de fédérer des acteurs pour une conquête de nouveaux marchés. Nous voulons fabriquer de l’envie sur le territoire en étant, pour le moment, notre premier client. » Car Eco-Ex a été conçue pour être le premier outil mutualisé de valorisation des ressources naturelles tropicales. Un projet défendu par le pôle de compétitivité Qualitropic qui est parvenu à le faire admettre par l’État au bénéfice des Investissements d’Avenir pour un financement de 2 millions d’euros. Un groupe d’industriels, dont Tereos Océan Indien, la Sapmer et la CILAM (Compagnie laitière des Mascareignes), accompagnés par Vivéa, l’université de La Réunion et la Chambre de commerce et d’industrie, ont apporté 1 million d’euros en tant qu’actionnaires fondateurs d’Eco-Ex, se positionnant pour la valorisation de leurs co-produits.
UN OUTIL AU SERVICE DE TOUS LES ACTEURS
L’éventail des technologies d’éco-extraction de ce premier projet structurant inter-filières se veut au service de tous les acteurs, entreprises et laboratoires, pour élaborer des produits et développer des process clé en main au stade préindustriel. « Les industries partenaires n’ont pas passé de commandes à ce jour, observe Jean-Pierre Avril, mais les premiers produits présentés doivent leur donner envie de poursuivre. Nous nous concentrons sur la production d’ingrédients et nous allons armer Eco-Ex pour augmenter sa capacité de production. » Réunion Eco-Ex a investi 600 000 euros en un an dans des équipements de laboratoire et d’éco-extraction. Des procédés utilisant les ultrasons et le CO2 « super critique » pour préserver les qualités naturelles des molécules extraites. La startup recherche désormais un nouveau site pour y développer de nouveaux équipements. « Au-delà d’un premier catalogue, nous devons atteindre une production capable de générer des flux d’affaires. Nous devons aussi développer une mutualisation d’approche de marchés », commente Jean-Pierre Avril. C’est une des missions de Fabrice Thibier, directeur général, qui compose l’équipe d’Eco-Ex avec le docteur Claire Desvignes qui avait porté le projet au sein de Qualitropic. Deux recrutements sont en cours dont un dans le domaine de la chimie analytique. « Nous envisageons de lancer notre marque à l’occasion du salon national de la formulation cosmétique en janvier 2017, à Paris », confie Fabrice Thibier.