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Réunion

Saint-Pierre rattrape son retard en capacité hôtelière

En l’espace d’un an et demi, l’offre en hôtellerie classée devrait s’enrichir de trois établissements. Et le rattrapage se poursuivra pour atteindre les 400 chambres classées d’ici à 2017, soit autant que Saint-Denis.

Un nouvel hôtel de 57 chambres, Le Saint-Pierre, viendra prochainement renforcer l’offre d’hébergement de la capitale du sud. Alors que Saint-Denis propose aujourd’hui plus de 400 chambres en hôtellerie classée, Saint-Pierre et la microrégion sud, qui est la plus touristique de l’île, ont souffert d’un fort déficit en capacité hôtelière. « Il semble inévitable d’accompagner le développement économique d’une ville par de l’hébergement, déclare Christian Wolff, gérant de la SGIH (Société de gestion et d’ingénierie hôtelière). Il y a bien un déséquilibre à combler entre le nord et le sud puisque, même avec les ouvertures récentes, Saint-Pierre ne compte encore que 136 chambres. » La SGIH porte ce projet de 3 étoiles, dans le « carré d’or » du centre-ville de Saint-Pierre, dont la construction doit actuellement débuter en vue d’une ouverture programmée pour la fin 2015. Il s’agit d’un investissement de 8,5 millions d’euros, qui a bénéficié d’un financement en défiscalisation de 1,6 million d’euros et d’un concours de 1,4 million d’euros de la Région Réunion et de l’Union européenne.

L'OFFRE EN HÔTELLERIE CLASSÉE À SAINT-PIERRE ÉTAIT TOMBÉE À 78 CHAMBRES

« Il y a encore beaucoup à faire pour être à la hauteur de notre vocation touristique, analyse David Lorion, premier adjoint au maire de la ville. Mais il y a désormais des investisseurs qui y croient… »
La fermeture de l’hôtel Stern, sur le front de mer de Saint-Pierre en 2011 et celle de l’hôtel Suffren avaient soudainement privé la ville de capacité hôtelière. L’offre n’était plus que de 78 chambres, excentrées sur le territoire d’une commune qui compte parmi les soixante plus peuplées de France. La zone urbaine avoisinante regroupe 200 000 habitants. Seul le rayonnement du Palm Hôtel & Spa, ouvert en 2007 aux portes du sud sauvage, et qui a conquis récemment une cinquième étoile, permettait d’attirer une clientèle touristique, à dix minutes de Saint-Pierre. En avril 2014, l’ouverture de l’hôtel Villa Delisle, rénovation du Stern en établissement 4 étoiles de 41 chambres, a rétabli une offre en centre-ville. Cet investissement global de 9 millions d’euros, porté par la SEHCS (Société d’exploitation hôtelière des casinos du sud), a bénéficié d’un soutien de l’État, défiscalisation incluse, de 1,8 million d’euros d’équivalent subvention et d’une aide de 1,6 million d’euros de la Région Réunion et de l’Union européenne. Un nouveau 4 étoiles, Le Battant des Lames, ouvrira également sur le front de mer en avril 2015. Un établissement de 60 chambres qui bénéficie d’une subvention de 1,5 million d’euros de la Région Réunion et de l’Europe. La Caisse des Dépôts a investi dans le projet à hauteur de 5 millions d’euros. À l’ouverture de l’hôtel Saint-Pierre, fin 2015, l’offre hôtelière de la ville atteindra 253 chambres en hôtellerie classée.

UN BEST WESTERN DE 50 CHAMBRES ET UN CAMPANILE DE 100 CHAMBRES

La SGIH sollicite aussi un permis de construire pour un établissement de 35 chambres, Le Terre-Sainte, à l’horizon 2017. Cette société de gestion, créée en 2004, intervient dans le domaine hôtelier et para-hôtelier avec des partenaires commerciaux qui sont des acteurs du tourisme, comme le réseau Anthurium, qui apporte 8 à 9 millions d’euros de chiffre d’affaires au secteur avec une clientèle européenne. « Les tour-opérateurs dénoncent une carence en hôtellerie classée, à La Réunion, souligne Christian Wolff. Même si la fréquentation connaît des périodes de turbulence, en regardant sur le long terme, La Réunion a de très forts atouts touristiques. Dans le cas de Saint-Pierre, il y a aussi une demande non satisfaite de la part d’une clientèle d’affaires, en déplacement professionnel. Elle constitue 30% de notre cible pour le Saint-Pierre, et les locaux et affinitaires 40%. » La SGIH gère deux hôtels, Les Créoles à Saint-Gilles-les-Bains et le Diana Dea Lodge à Sainte-Anne, ainsi que deux résidences hôtelières. Elle devrait prendre également en gestion trois autres établissements dans l’île et deux autres projets sont à l’étude. Concernant Saint-Pierre, le lancement d’un projet de 50 chambres sous l’enseigne Best Western, Le Sud, est annoncé pour ce deuxième trimestre, à destination d’une clientèle d’affaires, sur la ZAC Océan Indien. Enfin, un projet d’hôtel Campanile 3 étoiles de 100 chambres, en partenariat entre le groupe Louvre Hôtels et l’investisseur spécialisé ACI Outremer, a obtenu le soutien de la Région Réunion pour s’implanter près de la ZAC Canabady.