Salon RSE&IDD : La responsabilité sociétale des entreprises, levier du développement
Le Salon sur la RSE et les initiatives pour le développement durable (Salon RSE&IDD) est devenu une plate-forme d’échanges incontournable. Près de 10 000 visiteurs ont répondu présent à la troisième édition qui s’est tenue à Tananarive les 31 août et 1er septembre 2018.
La responsabilité sociétale des entreprises (RSE) est en phase de balbutiement à Madagascar. Aucune politique nationale la concernant n’a encore été élaborée ni définie jusqu’à présent. Le pays manque de cadres de référence, de textes réglementaires et législatifs ainsi que d’une définition adaptée et acceptée au contexte local. Et même si les initiatives commencent à se multiplier au niveau des entreprises, les statistiques font défaut. On ne connaît pas dans quel domaine et à quel niveau leurs implications dans la RSE se situent actuellement. Certaines entreprises qui ont adopté la démarche le font soit à la demande de leurs clients, soit suivant les directives de leurs maisons mères à l’étranger. D’autres font également des actions sociétales mais de manière inconsciente. Elles peuvent se faire en externe à travers des actions sociales ou des activités en faveur de l’environnement, ou en interne à travers l’amélioration des conditions de travail, par exemple, la mise en place de cantines.
Compte tenu de ce stade encore embryonnaire, les cabinets UR-CSR Consulting et BuyYourWay de David Roger travaillent, depuis 2016 à la promotion du concept de RSE à travers l’organisation d’un salon annuel. Utopique à la base, le salon sur la RSE et les initiatives pour le développement durable (RSE&IDD) a attiré près d’une dizaine de milliers de visiteurs, plusieurs centaines de participants, intervenants et exposants lors de sa troisième édition.
Au-delà de la philanthropie
L’événement est catalyseur de bonnes pratiques puisqu’à l’issue des deux premières éditions, un guide RSE et développement durable a été élaboré, inspiré des retours d’expériences d’une quinzaine d’entreprises et organisations basées à Madagascar. L’édition 2018 avait pour thème, quant à elle, la gouvernance d’entreprise. L’approche RSE peut permettre la mise en œuvre d’une meilleure gouvernance d’entreprise. En citant Kofi Annan, Ulrichia Rabefitiavana, fondateur et directeur d’UR-CSR Consulting, estime que « la bonne gouvernance est le meilleur moyen pour éradiquer la pauvreté et soutenir le développement ». Cela peut donc et doit se développer au niveau de l’entreprise. La gouvernance d’entreprise place les parties prenantes au cœur de la prise de décision de l’organisation et de son mode de fonctionnement. Elle intègre la responsabilité partagée, la création de valeur commune et le développement inclusif. Associée à la consommation/production responsable, elle permettrait à Madagascar de jouer sur ce levier pour se développer durablement.
Le projet d’exploitation de nickel et de cobalt d’ Ambatovy s’engage, par exemple, à améliorer les conditions de vie des communautés concernées par ses activités. Il privilégie, entre autres, la santé, la sécurité, l’éducation et les infrastructures comme les grands axes prioritaires dans ses actions sociales. La démarche RSE doit ainsi être davantage vulgarisée et aller beaucoup plus loin que la philanthropie et le mécénat, une culture qui prédomine encore.