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Madagascar

Soanamad lance la production de farines de fruit à pain

Reconnu pour ses vertus médicinales et sa valeur nutritives, le fruit à pain fait aujourd’hui l’objet de transformation en farines pâtissière et boulangère. Une industrie pionnière basée à Tomasina (Tamatave).

Le soanambo ou fruit à pain est un fruit comestible issu d’un arbre de la famille des moracées, originaire d'Océanie et proche du jacquier. Il est riche en vitamine C, en glucides, en fibres alimentaires, en protéines ainsi qu’en minéraux et oligo-éléments tels que le potassium, le phosphore, le magnésium ou encore le calcium. Il est consommé à Madagascar dans le cadre de la lutte contre la malnutrition, mais également pour soigner certaines maladies comme celles liées au cœur, le diabète ou encore certains types de cancer. La farine qu’on tire du fruit à pain est par ailleurs adaptée aux personnes qui sont allergiques au gluten puisqu’elle n’en contient pas. 

Valorisation des ressources locales

Produit en grande quantité dans la région Est de la Grande Île, un arbre à pain peut donner jusqu’à 300 ou 400 kilogrammes de fruits durant la période de récolte qui va de mars à la mi-juin. Et après cinq ans de plantation, un jeune arbre peut déjà produire d’assez importantes quantités de fruits. Le fruit à pain ne peut cependant être conservé longtemps et n’est consommé à l’état brut qu’en petite quantité ou pour nourrir les animaux. Face à cette richesse peu exploitée, la société Soanamad a saisi l’opportunité de transformer le fruit en farines pâtissière et boulangère en montant une usine de production dans la ville de Toamasina. 
D’après Kenlee Rado Randrianarisoa, directeur général de Soanamad, il s’agit de la première industrie productrice de farines à base de fruits à pain, à Madagascar. Elle emploie directement près d’une vingtaine de personnes et compte produire mensuellement 20 tonnes de farines. Six fruits à pain leur permettent d’obtenir un kilogramme de produits finis. Pour atteindre son objectif de transformation, la société assure son approvisionnement en matières premières grâce à une collaboration avec de nombreux paysans regroupés en coopératives de petits producteurs, issus de communes rurales de l’ancienne province de Tamatave. 

Conquête et extension

Des formations sont données pour la plantation car des normes sont requises auprès des fournisseurs. Elles sont dispensées par un ingénieur forestier, en partenariat avec la branche de développement rural de l’Église protestante réformée du pays qui coordonne les formations des paysans de la région. « Cela contribue à la création de richesses pour l’économie  et à la création d’emplois pour les paysans », indique le directeur général de la Soanamad. Cette activité industrielle met également en avant le savoir-faire des techniciens locaux car la machine utilisée pour la transformation du fruit à pain a été entièrement réalisée par des Malgaches.
Ainsi, la jeune entreprise espère conquérir le marché avec ses nouveaux produits. Ils sont d’ailleurs déjà proposés à la vente dans les villes de Toamasina et d'Antananarivo (Tananarive) depuis le mois de mars avec l’ambition d’élargir le circuit de distribution à l’échelle nationale. Même s’il existe une demande sur le marché international, la priorité sera d’abord d’améliorer la qualité de la production. Dans cette optique, Soanamad prévoit d’étendre son activité au cours des cinq prochaines années en investissant davantage, notamment dans la mise en place de deux autres usines de transformation dans le nord-est et le sud-est du pays.