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Réunion

Synergie Péi, intermédiaire de la bonne cause

Soutenue par l’Adir (l’association des industriels), Synergie Péi anime des « ateliers de maillage » pour faire se rencontrer des entreprises dont les déchets pourraient devenir les matières premières d’autres entreprises.

Réduire la production de déchets est un objectif qui pourra être atteint en actionnant plusieurs leviers : la consommation responsable, l’allongement des durées d’usage des produits, le recyclage et l’évolution de l’offre des acteurs économiques. À La Réunion, l’association Synergie Péi, créée en 2019, veut peser sur ce dernier levier, par la pratique de l’écologie industrielle et territoriale. Ce mode d’organisation « vise à optimiser la circulation des matières premières et à valoriser les déchets par échange ou mutualisation des flux ». 
« Concrètement, il peut s’agir d’échanges d’énergie ou de matières premières entre des entreprises, de mutualisation d’outils non utilisés à 100 % ou de talents », précise Marie-Jo Payet, un des piliers de l’association financée par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), le Territoire de la côte ouest (TCO) et EDF.
Depuis novembre 2019, Synergie Péi a organisé sept brocantes aux matériaux, proposant aux particuliers des invendus de diverses entreprises, promis à la décharge. Pour faire progresser l’idée d’écologie industrielle territoriale, l’association organise, avec le soutien de l’Adir, des « ateliers de maillage ». « Nous faisons se rencontrer des entreprises pour qu’elles échangent leurs informations sur les volumes et les fréquences de leurs approvisionnements et de leurs rejets, poursuit Marie-Jo Payet. Ensuite, nous leur proposons des diagnostics de leur production de déchets, de la sous-utilisation éventuelle de leurs matériels… Depuis 2019, nous avons ainsi réussi à détourner 2 000 tonnes de l’enfouissement. » Les rejets des unes peuvent devenir les matières premières des autres. Une soixantaine de synergies sont déjà nées de ces ateliers, pas forcément entre entreprises voisines : les déchets de café d’un torréfacteur portois sont par exemple utilisés par un fabricant de compost pour anthuriums à la Plaine-des-Cafres.