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Thirsty Fox : Oxenham lance sa bière artisanale

LA MAISON OXENHAM, L’UN DES PRINCIPAUX ET PLUS ANCIENS IMPORTATEURS ET PRODUCTEURS DE VINS ET SPIRITUEUX DE L’ÎLE, POURSUIT SA DIVERSIFICATION EN DÉBUTANT SON ACTIVITÉ DE BRASSEUR. À LA CARTE, UNE BIÈRE ARTISANALE À LA FINE ROBE DE RENARD.

En se lançant sur le marché de la petite mousse, le groupe Oxenham surfe sur une tendance mondiale qui a aussi atteint les côtes de l’île. Partout dans le monde, de l’Afrique du Sud à l’Australie, la craft beer (bière artisanale) a la cote. Elle a même sauvé un marché de la bière qui déclinait : en France, le nombre de microbrasseurs a été multiplié par cinq en dix ans et les experts prévoient une croissance mondiale de 14 % d’ici 2023.
« Cela fait sept ans que nous travaillons sur ce projet. Cette bière manquait à notre palette de produits. Cette diversification apportera un gros plus à notre stabilité financière et consolidera notre présence sur le marché tout en créant de nouveaux emplois », explique Brian Oxenham, Chief Executive Officer (CEO) du groupe familial éponyme, en ouvrant la visite de la Oxenham Craft Brewery.

Création de quatre variétés de bière

Si chaque Mauricien consomme en moyenne 42 litres de bière par an – ce qui est peu comparé aux Tchèques qui en boivent plus de 157 litres chacun ou aux Belges qui en consomment 93 litres – il a développé ces dernières années un goût pour les bières premium et de spécialité. « L’importation de cette catégorie de bière a cru de manière importante ces dix dernières années : de 102 000 litres en 2006, Maurice en a importé 1,2 million en 2018 ! Et ces cinq dernières années, la vente de bières importées, bières premium, a augmenté de plus de 30 % », se félicite le CEO. 
L’aventure de la Thirsty Fox a commencé lorsque deux jeunes œnologues, «  la quatrième génération d’Oxenham », Cédric et Fabien sont revenus après leurs études. Réfléchissant sur les moyens de faire progresser les activités du groupe, c’est Fabien qui a suggéré de produire de la bière. Pour répondre à cette demande, le groupe a investi « en tout 40 millions de roupies (un million d’euros – NDLR) dans la conception, la construction du site et l’installation des cuves de brassage et de fermentation. »

Oxenham a aussi fait appel au consultant Jörg  Finkeldey. La Fox est produite à partie de malts et de houblons allemands. La station de brassage, dotée d’équipements estampillés American Beer Equipment, est semi-automatique. Cela permet de mieux contrôler les différentes étapes du brassage, qui dure huit semaines, afin de maintenir la consistance et la qualité de la bière. Produite en petit volume (460 litres par mois), la bière est pasteurisée en fin de processus  mais « pas filtrée », précise Brian Oxenham. 
Une ligne d’embouteillage de 12 000 unités/jour et une unité de production d’une capacité d’un million de litres par an permettent de préserver le cachet artisanal de la brasserie. Autre point fort : le look du bâtiment. Doté d’une devanture vitrée, il permet aux visiteurs et passants d’observer les artisans au travail. Quatre variétés de bière ont été produites. Avant tout destinées au marché local de la grande distribution, des hôtels et des boutiques Oxenham, « nous pouvons envisager à moyen terme d’exporter nos produits. D’autant plus qu’ils sont normalisés ». Voilà qui va faire mousser au fond des verres à bière !

Photo : Davidsen Arnachellum

Jörg Finkeldey, un maître brasseur globe-trotter
Né en Afrique et formé en Allemagne, Jörg possède sa propre société en Namibie. Il a ouvert plus d’une centaine de micro-brasseries dans le monde, au Japon, en Hongrie et en Nouvelle Calédonie. Il a aussi travaillé aux États-Unis au moment même où les bières artisanales ont émergé entre 1992 et 2004. Ce spécialiste de la Weiss, une bière de style bavarois, est multi-médaillé.