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Madagascar

Tiana Raharison à la conquête du monde avec son entreprise d’artisanat

La fondatrice et dirigeante de Miti se positionne dans le haut de gamme sur un marché qui se révèle porteur. Bien que résidant en France, elle est très impliquée dans plusieurs régions rurales de la Grande île.

Selon les dernières statistiques disponibles, qui ont du mal à appréhender le secteur informel, l’artisanat aurait généré 13,4 millions d’euros en 2013. Rien de négligeable pour l’économie, mais le secteur pourrait faire beaucoup mieux en se structurant et en se développant davantage à l’export. C’est le pari de Tiana Raharison qui, résidant en France, a bien analysé ce potentiel à l’occasion de vacances dans son île. En 2009, elle décide de fonder Miti, une société spécialisée dans la production de sacs, de chapeaux et d’accessoires de mode confectionnés avec du raphia, du cuir, de la soie et du coton.

DES MATIÈRES EN PROVENANCE DES QUATRE COINS DE L’ÎLE

Miti se positionne sur le haut de gamme tout en valorisant l’image de produits faits main. La main d’œuvre locale ne manque pas, à condition de la former, et se montre très motivée. Les matières premières doivent être collectées aux quatre coins de l’île. Miti récupère par exemple le raphia sur la côte nord–ouest et la soie du côté d’Arivonimamo (à l’ouest de la province de Tananarive). En optant pour le luxe, elle se concentre sur l’export en Europe, au Japon, en Australie et aux États-Unis. Sa participation au salon Magic Outsourcing de Las Vegas, en août dernier, s’est révélée très positive puisque les commandes ont porté sur près de 200 000 articles. Elle a même dû en décliner certaines, faut de pouvoir tenir les délais de livraison. Pour faire face à cet engouement, Tiana Raharison réinvestit tous les bénéfices de sa société dans de nouveaux équipements. Elle vient d’acquérir des machines à dé couper afin d’accélérer les processus de confection du cuir. En plus de ses ateliers de Tana narive, d’Antsirabe et de Fianarantsoa, elle compte s’implanter à Tamatave et à Diego Suarez. 

DU CAPITAL HUMAIN AVANT TOUT

Le premier investissement concerne les ressources humaines et Miti est passée de deux personnes lors de sa création à plus de 200 aujourd’hui, dont 95% de femmes. L’entreprise s’est impliquée dans plusieurs régions rurales en soutenant les communautés des femmes. Son recrutement se base sur la persévérance, l’amour du travail et des belles choses, sans distinction de sexe ni de niveau d’études. Les personnes engagées suivent alors des formations et peuvent élaborer leur parcours professionnel. Pas moins de 150 formateurs dispensent actuellement des stages pour pouvoir répondre à la demande du marché américain. Son implication dans le monde rural malgache a donné l’idée à Tiana Raharison de se diversifier dans l’agriculture et la pisciculture. Et là encore, elle veut développer une stratégie de niche en visant le label bio.