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Adeline Vion, ingénieur agronome et chef du laboratoire, surveille de près la fabrication des yaourts et leur contrôle.
Réunion

Trente ans de Danone : l’âge de la rentabilité

Il y a tout juste 30 ans, la Sorélait du groupe Bernard Hayot (GBH) inaugurait son usine au Port. La production est passée de 40 000 à 200 000 pots par jour et l’entreprise détient un tiers du marché local des yaourts. Elle commence à être rentable.

On parle beaucoup du groupe Bernard Hayot (GBH) comme acteur de la grande distribution (alimentaire et non-alimentaire) et de l’automobile, mais on oublie qu’il développe aussi une activité industrielle avec Sorélait. Certes, avec 20 millions d’euros de chiffre d’affaires, elle pèse peu au regard des 1 100 millions réalisés à La Réunion par le groupe en 2018, mais elle a le mérite d’avoir instauré une concurrence sur le segment des produits laitiers. 
Sorélait, qui fabrique sous licence des produits Danone, a vu le jour en 1989 et c’était à l’époque une association entre le groupe Caillé et le groupe Bernard Hayot (GBH). On sait que les deux groupes, associés également dans la grande distribution alimentaire, se sont ensuite séparés, et il se murmurait même que l’entreprise était à vendre. En conviant la presse réunionnaise à visiter l’usine à l’occasion de ses 30 ans, GBH montre qu’il n’en est rien et apporte une preuve supplémentaire de son implication dans l’économie réunionnaise. 

 

Adeline Vion, ingénieur agronome et chef du laboratoire, surveille de près la fabrication des yaourts et leur contrôle.
Adeline Vion, ingénieur agronome et chef du laboratoire, surveille de près la fabrication des yaourts et leur contrôle.  Photo : Ignace de Witte
 

Un bijou de technologie

Le produit phare de Sorélait, c'est le pack de 12 Danone brassés aux fruits jaunes, mais l'usine produit en tout 65 références de yaourts et préparations laitières : crèmes dessert, Activia, Danup, etc. C'est la même chaîne qui fait tout et le personnel (67 salariés) passe énormément de temps à nettoyer et régler les machines entre deux productions, qui parfois ne durent qu'une heure. Une grosse partie du temps est également occupée à contrôler minutieusement toutes les étapes de fabrication, depuis les livraisons d'intrants jusqu'au produit fini. Au moindre doute, tout part à la poubelle, car on ne prend aucun risque avec la santé des consommateurs. Le yaourt est un produit obtenu par fermentation lactique, c'est un processus simple mais qui doit être surveillé de près quand on travaille à l'échelle industrielle. C'est la responsabilité d'Adeline Vion, ingénieur agronome et chef du laboratoire.
La matière première pour un yaourt, c'est évidemment le lait. Le cheptel réunionnais ne peut fournir qu'un quart du lait dont l'usine a besoin et il est complété par du lait en poudre importé. En Métropole aussi, les usines incorporent du lait en poudre, car cela permet de renforcer les qualités du lait, en le concentrant.
La chaîne de production de l'usine du Port est un bijou de technologie dont François Amiot, le directeur, est très fier. Michel Lapeyre, directeur de GBH pour La Réunion et l’Afrique, précise que le chiffre d'affaires de 20 millions d’euros permet de réaliser les investissements nécessaires, mais que l'usine atteint seulement maintenant son seuil de rentabilité. En clair : sans un groupe comme GBH derrière elle, l'usine n'aurait jamais pu se développer.
Les yaourts réunionnais sont protégés de la concurrence par la distance d'avec la Métropole et le fait que c'est un produit frais, ce qui impose aux importateurs de faire de l'aérien. Autre protection : les yaourts importés sont soumis à 6,5 % d'octroi de mer dont est exonérée la production locale. 

Des médailles du travail pour 28 salariés
Les 67 salariés de l’entreprise ont été conviés, le 11 octobre, à fêter ses 30 ans. À cette occasion, 28 d’entre eux ont reçu une médaille du travail, remise par Stéphane Hayot, directeur général du groupe Bernard Hayot (GBH). Plus précisément, ce sont 15 médailles d’argent, 4 médailles de vermeil, 4 médailles d’or et 5 médailles grand or qui ont été décernées pour des carrières professionnelles de 20 à 40 ans.