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Océan Indien

Trois compagnies présélectionnées pour être le partenaire stratégique d’Air Madagascar

Air Austral, Ethiopian Airlines ou Kenya Airways. L’une de ces trois compagnies devrait prendre jusqu’à 49% du capital de la compagnie malgache et son nom devrait être connu dès le mois de mars 2017. Ce qui n’empêche pas le gouvernement de miser sur l’« Open Sky ».



Spécialisé dans l’aérien et en particulier dans le conseil en transaction, le cabinet IOS Partners Inc., assisté par TroyAvi Aviation Consultants, a été mandaté en vue de sélectionner le partenaire stratégique d’Air Madagascar. Une prestation financée par la Banque mondiale. L’objectif est d’améliorer les prestations de la compagnie nationale malgache en sa qualité de compagnie leader sur le réseau intérieur, de renforcer et d’étendre son réseau régional en desservant les îles Vanille et la zone de l’Afrique orientale et, enfin, d’accroître la connectivité de son réseau long-courrier en coopération avec ce partenaire stratégique. Un projet vital pour la Grande île qui dispose d’un énorme potentiel touristique avec sa faune et sa flore uniques au monde, sans parler de ses 5 000 kilomètres de côtes. « Le développement du transport aérien figure parmi les objectifs stratégiques de notre gouvernement et, à ce titre, le rôle de la compagnie Air Madagascar, en sa qualité de compagnie nationale, est fondamental, s’agissant en particulier du réseau intérieur, souligne Léon Rajaobelina, président du conseil d’administration d’Air Madagascar. Nous sommes enthousiasmés par l’opportunité de coopérer avec un partenaire stratégique doté de ressources, de réseaux, de fortes compétences dans le secteur aérien et de la capacité de développer des prestations à la fois profitables et durables. »
 

Léon Rajaobelina, président du conseil d’administration d’Air Madagascar et Gilles Filiatreault, son directeur général. Leur priorité est de rétablir la rentabilité opérationnelle de la compagnie avant l’arrivée d’un partenaire stratégique qui lui permettra de prendre un nouvel envol. Air Madagascar
Léon Rajaobelina, président du conseil d’administration d’Air Madagascar et Gilles Filiatreault, son directeur général. Leur priorité est de rétablir la rentabilité opérationnelle de la compagnie avant l’arrivée d’un partenaire stratégique qui lui permettra de prendre un nouvel envol. Air Madagascar
 

AIR MADAGASCAR A ACCOMPLI DE GROS EFFORTS

La compagnie malgache dessert actuellement 18 destinations avec 10 appareils et le groupe contrôle plusieurs filiales offrant principalement des services aéronautiques et des services auxiliaires auprès d’une large gamme de clientèles dans le domaine du transport aérien et de l’industrie touristique. Elle a récemment reçu le prix « certificat du président du conseil » de l’organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI). Il a été décerné aux autorités nationales en reconnaissance des efforts accomplis depuis 2015 pour remédier aux carences en matière de supervision de la sécurité de l’Aviation civile. En effet, de bons résultats ont été notés concernant la capacité de gestion de la sécurité. Avec un taux de 62%, les exigences règlementaires ont été largement supérieures au minima mondial requis. Des progrès qui fa-vorisent une ouverture internationale. 

L’OUVERTURE DU CIEL PLUS QUE JAMAIS

La politique d’« Open Sky », annoncée depuis 1999, permet à une dizaine de compagnies étrangères d’opérer dans le ciel malgache. Mais le ministère de tutelle souhaite accentuer la concurrence afin de faire baisser davantage les prix. À cet effet, il estime que des mesures d’accompagnement doivent être mises en place. Et une lettre de politique sur le transport aérien a été élaborée afin de déterminer le cadre de l’« Open Sky », les partenariats public-privé ainsi que la mise en place des aéroports aux normes internationales. Face à l’ouverture du ciel, Air Madagascar n’a d’autre choix que d’améliorer sa productivité et la qualité de ses prestations. En octobre 2015, le Canadien Gilles Filiatreault, réputé comme « redresseur de compagnies », a été recruté comme directeur général et a lancé une politique de « Cost Killing ». Cela s’est traduit par la suppression de 400 postes et la restructuration de certains services. Le nouveau pilote mise aussi sur les partenariats alors que la compagnie est endettée à hauteur de 62,5 millions d’euros. Sa maigre flotte subit des pannes fréquentes et/ou reste sous-exploitée. En une année, l’exploitation des deux Airbus acquis sous la période transitoire n’a engendré que des pertes s’élevant à près de 23,6 millions d’euros sur les destinations Europe et Asie. Pour résorber ses déficits, la société a signé des accords de partage de codes avec Air austral, Air Mauritius et Air Seychelles. L’ouverture du capital à un partenaire stratégique est une suite logique de cette stratégie. 

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GROUPE SIPROMAD AVIATION SE POSITIONNE SUR LE TOURISME HAUT DE GAMME
Créé en 2008, le Groupe Sipromad Aviation (GSA) est une filiale du groupe éponyme et a débuté ses activités en acquérant un jet biréacteur Cessna Citation Bravo. La compagnie s’est spécialisée dans les vols à la demande, l’aviation d’affaires, l’évacuation médicale ainsi que le transport de fret. Dès lors, GSA a réussi à se démarquer de la concurrence en misant beaucoup sur la qualité de ses services et la garantie de sécurité optimale pour ses clients. De quoi obtenir le certificat de transporteur aérien délivré par l’Aviation Civile de Madagascar sur la base d’exigences de sécurité maximale. Ses pilotes suivent systématiquement une formation semestrielle aux Etats-Unis, au sein du Flight Safety International, un centre de formation de premier plan. Les avions sont également en maintenances systématiques dans des ateliers basés en Afrique du Sud. En 2010, GSA a fait l’acquisition d’un Beechcraft King Air B200, un avion médicalisé équipé de matériels de pointe. En collaboration avec l’agence de voyage Siverwings, l’une des filiales du groupe, GSA envisage de mettre en place des produits touristiques « haut de gamme » et vise la conquête de nouveaux marchés en profitant de la reprise économique du pays. La tenue du Sommet de la Francophonie à Madagascar lui a d’ailleurs donné de la visibilité.