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Uhuru Kenyatta s'énerve et s’en prend à la Cour suprême

Les juges de la Cour suprême ont « décidé qu’ils avaient plus de pouvoirs que plus de 15 millions de Kényans qui ont fait la queue pour voter », a déploré Uhuru Kenyatta, s’adressant à des représentants de son parti réunis samedi au Palais présidentiel.
« Je pense que la robe qu’ils portent les conduit à penser qu’ils sont plus intelligents que le reste des Kényans », a-t-il poursuivi avant de lancer cet avertissement : « Cela ne peut pas durer, et nous nous pencherons sur ce problème, après les élections. Il y a un problème et nous devons le régler ».
Parlant de la Commission électorale (IEBC), épinglée par la Cour suprême pour sa gestion des élections et en qui l’opposition dit avoir perdu toute confiance, Uhuru Kenyatta a fait savoir qu’elle ne ferait pas l’objet d’un profond remaniement.
Partant de là, le chef de l’État kenyan, 55 ans, a déclaré : « La Cour s’est prononcée, nous l’avons accepté. À présent, que l’IEBC fasse son boulot, qu’elle annonce la date de l’élection, et Raila (Odinga), rendez-vous aux urnes! ».
Pour le bâtonnier de l’Ordre des avocats du Kenya, Isaac Okero, ces déclarations du président de la République sont « menaçantes » et « inappropriées ».
Dans tous les cas, elles sont à l’opposé de sa première sortie, vendredi, peu après le verdict rendu par la Cour suprême. Uhuru Kenyatta, en plus d’en prendre acte, avait dit qu’il acceptait l’annulation du scrutin et sa reprise dans deux mois avant de signifier à ses partisans qu’il démarrait aussitôt sa campagne dans l’espoir de remporter une victoire ne souffrant d’aucune contestation.
À l’issue de la présidentielle du 8 août dernier, Uhuru Kenyatta avait été déclaré vainqueur avec 54, 27 pour cent des voix contre 47,71 pour cent des voix à Raila Odinga, 72 ans et qui se présentait à la magistrature suprême pour la quatrième fois de sa carrière politique.