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Un pavé dans la mare du terrorisme


Un pavé de 560 pages, publié par le géopolitologue Alexandre Del Valle en octobre 2016 et qui révèle toute son acuité alors que l’Europe est désormais frappée régulièrement par des attentats islamistes. Les véritables ennemis ne sont peut-être pas ceux auxquels on pense – comme Daech et l’État islamique – mais certains « amis » de l’Occident : l’Arabie saoudite, le Qatar, le Koweit, le Pakistan, la Turquie, l’OCI (Organisation de la coopération islamique) et les Frères musulmans (sponsorisés par l’Occident). La seule Arabie Saoudite, rappelle l’auteur (qui s’appuie sur plusieurs sources fiables), a déversé dans le monde, depuis 1980, environ 75 milliards de dollars pour la propagation du wahhabisme, cette mouvance radicale de l’islam. « On n’a jamais vu un financement aussi planétaire, aussi massif, souligne Alexandre Del Valle. Et l’Arabie Saoudite n’est que l’un des cinq pôles de l’islamisme radical. Jamais un totalitarisme n’a disposé d’autant de moyens financiers pour sa propagande, que ce soit le nazisme ou le communisme. » Résultat, dans un pays comme le Mali, où l’on avait un islam très tolérant, imbibé de traditions africaines, aujourd’hui, le chef de l’islam officiel a été formé par les Saoudiens et a même défendu les djiadistes que combattait l’armée française au nord du Mali à la demande ce pays. En ce qui concerne l’Occident et plus particulièrement la France, Alexandre Del Valle va jusqu’à parler d’une trahison des dirigeants politiques. « Non seulement nous trahissons nos propres valeurs, mais nous trahissons nos immigrés musulmans en les confiant à ceux qui ont pour programme de ne pas les intégrer. Pour les islamistes wahhabites et salafistes, l’intégration, c’est l’intégration à la mécréance. » Mais d’où vient un tel aveuglement des Occidentaux ?Le géopolitologue voit l’origine de la situation actuelle dans la Guerre froide et la stratégie de la « Muslim Belt » qui visait à encercler l’URSS. Le problème, c’est qu’elle ne s’est pas arrêtée avec la fin de la Guerre froide et se poursuit contre la Russie, d’où le sous-titre du livre : « Du rejet de la Russie à l’islamisation des sociétés ouvertes ». On l’a vu en Bosnie, au Kosovo, en Afghanistan, en Irak, en Libye et en Syrie. « Hilary Clinton et Barack Obama ont clairement dit que la Russie est un danger plus grave que Daech. »
Pour Alexandre Del Valle, le terrorisme n’est pas l’ennemi, ce n’est qu’un moyen d’action. Nous sommes en présence d’une guerre idéologique et il est temps d’ouvrir les yeux pour identifier les « faux amis » et les alliés objectifs tels que la Russie. Cette guerre idéologique est menée par le totalitarisme islamiste contre les sociétés ouvertes, leurs valeurs et leurs racines civilisationnelles. La priorité est de les défendre avant de donner des leçons de droits de l’homme ou de démocratie au reste du monde. 
« Les vrais ennemis de l’Occident – Du rejet de la Russie à l’islamisation des sociétés ouvertes », par Alexandre Del Valle –Éditeur : L’Artilleur (octobre 2016), 560 pages – 23 euros (11,99 en format Kindle)