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Un projet pour la valorisation du bambou

Madagascar possède la plus grande variété de bambous avec 11 genres et près de 40 espèces dont 35 sont endémiques parmi les 1 200 à travers le monde selon l’INBAR (International Network for Bamboo And Rattan). Un potentiel qui a suscité l’intérêt de cet organisme et du PROSPERER (Programme de soutien aux pôles et micro-entreprises rurales et aux économies régionales de Madagascar) en vue de développer une véritable activité économique. Ce projet entre dans sa deuxième phase qui s’étale sur huit ans (2015-2022) et se trouve cofinancée par le FIDA (Fonds international pour le développement agricole) et l’Union européenne à hauteur de 2 millions de dollars.
FORMATION DE 900 PÉPINIÉRISTES
La première phase du projet a permis l’introduction de six nouvelles variétés de bambou et la production de 121 000 jeunes plants, ainsi que la formation de 900 pépiniéristes sur huit zones d’intervention : Analamanga, Itasy, Bongolava, Haute Matsiatra, Vatovavy Fitovinany, Boeny, Sofia et la région est. Pas moins de 980 micro-entreprises rurales (MER) ont pu bénéficier de formations techniques dans la transformation de cette matière première. 558 se sont lancées dans la fabrication de meubles et de mobilier d’écoles, 224 dans la confection des produits artisanaux en bambou, 107 dans la construction de maisons et 91 dans la production de charbon de bambou. Un Centre de formation et de production commune (CFPC) a été également mis en place à Tanjombato pour renforcer les capacités des artisans dans le traitement, la transformation et la commercialisation des produits issus du bambou. « Pour pérenniser l’exploitation de cette matière première dans la deuxième phase du projet, chaque chaînon de la filière sera pris en compte. De la pépinière en passant par les plantations, la production, la transformation et la commercialisation. PROSPERER et INBAR proposent de soutenir l’émergence et le développement de petits ateliers de transformation de bambou avec création d’emplois au plus proche des lieux de production et création de valeur ajoutée pour les villages tout en respectant l’environnement », souligne Njaka Rajaonarison, coordonnateur national de l’INBAR.
LA DEMANDE PLUS IMPORTANTE QUE L’OFFRE
Un cluster bambou a été également mis en place à Analamanga pour fédérer un réseau d’acteurs de la filière (pépiniéristes, producteurs, collecteurs, transformateurs, artisans…). « Seulement 53 hectares de plantation de bambou sur les 22 000 hectares recensés par des scientifiques étrangers ont pu être exploités à Madagascar alors que se présentent des débouchés commerciaux dans la région et sur les marchés asiatiques. Madagascar ne peut pas répondre à la demande faute de l’insuffisance de matière première », signale Andriamihamintsoa Rasamoely, coordonnateur régional de PROSPERER Analamanga. Très prisée dans le continent asiatique, en Chine et en Inde notamment, l’exploitation du bambou y représente une activité économique non négligeable. On l’utilise dans divers secteurs tels que le textile, l’industrie du papier, l’artisanat, la construction, la production d’énergie biomasse, la cosmétique et l’agroalimentaire.