Eco Austral

Découvrez tous nos articles en illimité. Je m’abonne

Logo Eco Austral
n

Eco Austral

Maurice

« Une économie sobre en carbone est un impératif autant qu’une opportunité »

Le directeur de l’Agence française de développement (AFD) pour Maurice et les Seychelles explique pourquoi sa priorité est le développement durable et quels sont les principaux projets présents et futurs.

L’Eco austral : L’AFD vient de fêter ses 75 ans et les 10 ans de son retour à Maurice. Quels sont vos prochains projets  ?
Matthieu Discour
: L’AFD est revenue en 2007 à la demande de Maurice. Les enjeux, à l’époque, étaient liés à la fin des accords multifibres. Puis, l’agence a appuyé les réformes menées par l’État dans l’environnement et l’énergie, ainsi que le développement du port. Depuis 2007, 600 millions d’euros ont été déployés à Maurice. L’AFD est un financeur important de l’île. Pour 2016-2020, nous avons trois axes : mettre à niveau les infrastructures de base, accompagner l’île vers une économie à bas carbone et renforcer la résilience de Maurice au changement climatique.

Et qu’en est-il aux Seychelles ?
Notre activité s’est concentrée sur l’eau, l’assainissement, la réhabilitation et l’extension du port de Victoria. Mahé ayant décidé l’ouverture du capital de la Banque de Développement des Seychelles, dont l’AFD détient 20% du capital, c’est une occasion pour nous d’accompagner ce mouvement en cédant notre participation.

Comment aidez-vous Port-Louis à réduire sa dépendance envers les énergies fossiles ?
S’orienter vers une économie sobre en carbone est un impératif et une opportunité pour Maurice. D’ailleurs, sa politique énergétique est ambitieuse avec un objectif de 35% d’énergies renouvelables en 2025. Aussi, l’AFD appuie Port-Louis à trois niveaux : 
1) Sécuriser et développer le réseau électrique pour y intégrer plus d’énergies intermittentes ;
2) Promouvoir la diversification du mix de production d’électricité, via l’intégration croissante d’énergies renouvelables ;
3) Promouvoir la maîtrise de la demande énergétique à grande échelle.

Votre action s’appuie beaucoup sur le secteur privé, en particulier avec les « Green Loans » ou « prêts verts ». Comment une entreprise peut-elle en bénéficier ? 
L’entreprise doit aller sur le site Internet SUNREF Océan Indien. Elle doit remplir un dossier, disponible auprès de la MCB, de la SBM et de la Banque des Mascareignes (qui a assuré les premiers décaissements). L’entreprise soumet son dossier à l’établissement de son choix. Une fois que la banque a effectué l’évaluation financière, l’AFD est en charge de l’analyse technique du projet. Si les deux évaluations sont favorables, la banque accorde le prêt à l’entreprise. Une fois son projet achevé, elle lui verse une subvention d’investissement représentant 8% du montant de son prêt. Depuis 2008, ce programme a financé 200 projets portés par des entreprises et des particuliers. Les secteurs touchés sont très divers : agro-industrie, hôtellerie et grande distribution... Une troisième ligne de crédit sera ouverte en 2018.

LA MCB PARTENAIRE DES « GREEN LOANS »
La MCB est la première banque partenaire locale a avoir bénéficié de deux lignes successives de financement « vert » de l’AFD sous le label SUNREF (Sustainable Use of Natural Resources and Energy Finance). La première banque mauricienne a accompagné des entreprises, dont des PME, pour l’acquisition d’équipements, la rénovation de bâtiments commerciaux ou industriels tout en intégrant l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables. Elle a aussi financé des particuliers pour l’acquisition d’équipements photovoltaïques et de chauffe-eau solaires.