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Zoë Rozar : « L’État doit jouer son rôle en rendant illégales les pratiques nuisibles »

Zoë Rozar, directrice de l’Institut Bon Pasteur, appelle à revoir notre mode de production, non pas en punissant mais en incitant les agriculteurs à se penser comme acteurs d’un écosystème global. La méthode holistique en renfort dans notre assiette ?

L’Éco austral : Votre dernier rapport commence par cette question provocatrice : « Le développement durable remettrait-il en cause le développement de l’humanité ? » Comment expliquer ce paradoxe ? 
Zoë Rozar
: Toutes nos actions ont un impact sur la qualité de l’air, de l’eau, du sol… Pour éviter que les appels à respecter la Terre ne soient pas des coups marketing, des phénomènes de mode ou liés à la crise économique, nous promouvons ce qui est fondamentalement durable. Par exemple, forcer les industriels à créer des produits respectant tous les êtres vivants, animaux et végétaux. Nous prônons la sécurité alimentaire comme effet secondaire d’un environnement « en pleine santé ». Nous soutenons aussi l’économie circulaire pour sécuriser la chaîne allant de l’industriel au consommateur tout en protégeant la santé publique. L’objectif est d’accroître, via des solutions éco-technologiques novatrices, les conditions de la santé publiques et individuelles, pensées dans notre écosystème global, la Terre. L’Institut Bon Pasteur qui dépend de la Nouvelle Clinique du Bon Pasteur, est un centre de recherche et de formation accueillant 25 professionnels travaillant dans ces domaines très pointus. Il a été reconnu en 2015 par la Commission de l’enseignement supérieur de Maurice.

Comment faire prendre conscience aux agriculteurs de la nécessité de changer leurs méthode de travail ? 
Il est vrai que le planteur, qui veut s’impliquer, se décourage rapidement quand il voit que son voisin n’est pas dans une démarche « saine ». L’État doit aussi jouer son rôle en rendant illégales certaines pratiques nuisibles.  Quant à l’Institut Bon Pasteur (IBP), qui est membre de la Planetary Health Alliance (un consortium mondial d’universités et d’ONG, dont le siège est à Harvard, engagé dans la promotion de la santé planétaire), il a lancé, via le Medical Laboratory Centre basé à la Nouvelle Clinique du Bon Pasteur, le service xClinic. En 2017, grâce à ce modèle novateur, l’Institut a extrait 800 kg de déchets à la cascade de Chamarel. Notre service offre des solutions adaptées à différentes échelles de santé publique. 

Un exemple d’application ?
Nos techniciens, qui travaillent avec des géomédecins, des spécialistes de l’effet de l’environnement d’une personne sur sa santé, proposent le BioBin. Cette solution technologique médicale gère les déchets compostables dans les fermes ou les zoos. Elle produit des sols riches et fertiles avec pour effet d’emprisonner le carbone améliorant la qualité de l’air. Cela contribue à réduire l’irrigation et à accroître la production alimentaire. Bref à apporter des solutions concrètes et surtout pérennes…