À quoi va ressembler l’industrie mauricienne de demain ?
Certaines entreprises ont déjà un pied dans le futur et même si les défis restent de taille, de nombreux industriels regardent résolument droit devant. Si l’avenir n’est pas forcément tout rose, il n’en sera pas moins plus vert, surtout plus inclusif, et devra être plus profitable.
Au fil des siècles, l’industrie mauricienne a toujours entretenu deux caractéristiques qui font sa particularité : une orientation vers l’export et une prédisposition à l’innovation. Au milieu du XVIIIe siècle, lorsque la production de cannes était devenue une industrie florissante grâce à l’exportation de sucre en Inde et en Angleterre, les premières innovations virent le jour. C’est ainsi que le procédé Icery, inventé dans les années 1850 par Edmond Icery, médecin, agriculteur et politicien, permit de décolorer le sucre en utilisant du sulfite de soude. Sa méthode se répandit dans toute l’industrie sucrière.
Au siècle suivant, durant la décennie 1960, lorsqu’il fallut anticiper l’indépendance économique en prévision de l’émancipation politique, des entrepreneurs audacieux se lancèrent dans des activités nouvelles telles que la taille de rubis et de diamants. La création d’une zone franche industrielle en 1970 attira les investisseurs et Maurice ne fut plus connue uniquement comme une île à sucre.
« Il y a un génie mauricien et des entrepreneurs qui ont la fibre industrielle. Il y en a eu dans le sucre et on aurait pu s’arrêter là. Mais il y a eu l’envie, chez certains, d’aller plus loin », explique Yannick Applasamy, ingénieur industriel, directeur de Novengi, spécialisée dans la fourniture d’équipements pour l’industrie et le bâtiment, président de l’Association of Mauritian Manufacturers (AMM). Cet esprit d’innovation est resté ancré dans les traditions industrielles de Maurice…
Aujourd’hui, l’industrie mauricienne reste une activité de transformation, plutôt que de production pure. Elle importe l’essentiel de ses matières premières, à l’exception de la canne à sucre et de quelques autres intrants de la filière avicole produits sur place. « Mais elle ne se réduit pas à une activité manufacturière et concerne tous les secteurs éco-productifs », précise le Dr Drishti Ramdenee, secrétaire-général de la Chambre de commerce et d’industrie de Maurice (MCCI). La croissance et la diversification du secteur industriel suivent les tendances mondiales, mais avec des spécificités locales et un avenir qui ne sera pas strictement le même pour chaque secteur.
Le renouveau de l’industrie sucrière
Ainsi, dans le domaine sucrier, on est passé, depuis plus d’une décennie, d’une activité essentiellement sucrière à une industrie cannière. Depuis deux ans, le prix du sucre, qui était au plus bas, a repris l’ascenseur. Les sucres spéciaux sont très demandés et les traités signés avec la Chine et l’Inde offrent des débouchés intéressants. La production d’énergie permet à la vieille industrie sucrière de se faire une nouvelle jeunesse. Avec la mécanisation et un meilleur contrôle de qualité, de nouvelles techniques de production ont émergé et de nouvelles compétences sont requises. Même s’il y a beaucoup de mécanisation, la demande de main d’œuvre reste élevée et il s’agit, pour les entreprises de l’industrie sucrière, d’attirer les jeunes. « Aujourd’hui, la canne à sucre présente de plus en plus de métiers d’avenir, avec plus de possibilités et moins de pénibilité », fait ressortir Sébastien Mamet, directeur général de Terragri, du groupe Terra.
L’industrie cannière est plus moderne, plus diversifiée et plus durable, ce secteur s’est métamorphosé pour accueillir de nouvelles technologies et expertises. La filière nutraceutique (industrie des compléments alimentaires) s’est consolidée et des marques émergent pour les mangues, la papaye et certains agrumes. La production locale enregistre une croissance avec les produits bio qui trouvent un débouché sur le marché hôtelier local, très demandeur, qui s’engage auprès des planteurs et qui y trouve aussi son compte (ce fut le cas lors de la crise de la covid).
Des investissements dans l’automatisation
Si l’autosuffisance alimentaire est utopique, car économiquement non viable dans un petit marché insulaire, l’autosuffisance nutritionnelle, avec l’accès aux vitamines et aux protéines, a du sens. Du coup, le champ des possibilités devient plus large et, pour les industriels, les opportunités peuvent se présenter dans la transformation, l’emballage, la conserverie… Plus largement, la culture vivrière a connu une croissance de 7 % entre 2021 et 2022 et devrait maintenir une tendance à la hausse en 2023.
Cette tendance haussière s’étend aux entreprises qui sont orientées vers l’exportation, les EOE, en particulier celles opérant dans les domaines du sea-food et des dispositifs médicaux. La tendance n’est plus vers la production de masse, mais vers la sophistication. « Même s’il y a toujours une forte demande de main d’œuvre, il y a beaucoup d’investissements dans l’automatisation des processus de fabrication », observe le Dr Ramdenee. Ainsi, tout comme dans l’agro-industrie, les nouveaux métiers émergent dans les autres secteurs industriels, ce qui a un impact en amont sur les programmes de formation.
La sensibilisation, des jeunes en particulier, est cruciale et les entreprises multiplient les roadshows et journées portes ouvertes. Les patrons n’ont ja-mais autant parcouru l’île que durant ces dernières années dans un effort d’attirer les jeunes talents… Dans les instituts de formation, l’inadéquation long-temps décriée est en train de perdre du terrain. « Des mo-dules liés aux nouveau métiers sont désormais proposés », se réjouit le Dr Ramdenee. Savoir s’ils trouveront preneurs, c’est une autre question…
Comme Maurice se retrouve dans une situation où la main d’œuvre devient rare, les industriels ont dû améliorer les conditions de travail pour des besoins de rentabilité, mais aussi pour retenir cette main d’œuvre de plus en plus volatile, voire même cruellement déficitaire. Les habitudes ont changé dans le monde du travail, les chefs d’entreprise aussi. « En plus de produire mieux, on veut que le lieu du travail soit une Great Place to Work » note Yannick Applasamy, lui-même chef d’entreprise.
Priorité à l’économie circulaire
La récente crise liée à la covid-19 a permis aux producteurs locaux de prouver que l’industrie locale était non seulement résiliente, mais surtout qu’elle garantissait à Maurice une certaine indépendance, notamment en matière d’alimentation, même si le pays dépend beaucoup de ses importations. « La population l’a réalisé et la production locale est enfin considérée », se réjouit Yannick Applasamy. Pour l’industrie locale, il est important que les consommateurs comprennent que « local » ne veut pas dire forcément moins cher. « Local » rime aussi avec qualité et authenticité. « On croyait au moment de la crise liée au covid-19 que Maurice serait l’un des pays du continent qui souffrirait le plus. Or, deux ans après, on constate que l’économie mauricienne a été celle qui a été la moins affectée, sur l’ensemble de l’Afrique », observe Samuel Maujean, Operational Excellence Manager à l’AMM. Maurice se retrouve même à la première place des pays africains qui ont le mieux rebondi, grâce notamment aux efforts consentis par la filière agroalimentaire pour alimenter le secteur hôtelier.
Si la crise a déclenché une prise de conscience, elle a aussi responsabilisé les entreprises industrielles, désormais très soucieuses de leur impact carbone. Les principes de l’économie circulaire sont en train de prendre de plus en plus de place dans le tissu industriel. Les entreprises veulent optimiser l’utilisation des ressources en réduisant les quantités requises et en les utilisant aussi longtemps que possible, en suivant la stratégie des 3R : Réduire, Réutiliser et Recycler. Cette approche implique la séparation des déchets à la source, la mise en place d’unités de tri, une logistique appropriée, des unités de recyclage et de valorisation. Il s’agit donc de produire mieux et de produire autrement. Ce-pendant, l’interdiction qui plane sur l’utilisation du plastique fait tiquer certains industriels. « La principale cause de la pollution par le plastique, c’est l’incivisme des populations », maintient Eric Corson, patron de PIM qui fabrique des produits en plastique depuis 50 ans. Son entreprise fait vivre un grand nombre de secteurs industriels et il affirme que l’on ne pourra pas se passer du plastique aussi facilement, « d’abord parce qu’on n’a trouvé aucune matière pouvant le remplacer efficacement ».
Comment alors réduire le gaspillage, comment recycler les produits comme le plastique ? C’est là un axe essentiel de l’industrie du futur. Il en va ainsi pour la récupération du plastique : les déchets des uns font la matière première des autres. Et cela devient déjà un secteur d’activité à part entière. PIM s’est engagé dans la collecte du plastique avec les supermarchés. Des pots de peinture usagés sont ainsi devenus des poubelles…
D’autre part, le PET récupéré sur l’ensemble du territoire est exporté pour être recyclé, à défaut de pouvoir être transformé sur place car il n’y a pas la masse critique.
Le défi de la transition énergétique
Dans l’utilisation du verre, existe une filière ou les prémices d’une filière. Baptisée Proze Ver, cette activité est animée par un triumvirat d’entreprises engagées dans la commercialisation de spiritueux et autres boissons alcoolisées qui ont mutualisé leurs activités de recyclage pour produire des filtres de piscines. Si la matière première est disponible localement, la filière pourra s’émanciper de l’importation.
Un autre défi auquel l’industrie mauricienne doit faire face, est celui d’assurer la transition énergétique. « L’avenir de l’industrie à Maurice est étroitement lié à l’adoption croissante des énergies renouvelables et à la transition vers des sources d’énergie plus propres », estime le Dr Ramdenee. Selon le directeur de la MCCI, cette transition vers des énergies plus propres et une économie circulaire plus efficace représente une opportunité considérable pour Maurice, tant en termes de développement économique que de création d’emplois. Les profils requis sont diversifiés et incluront générale-ment des ingénieurs et techniciens de processus, des ingénieurs mécaniques et électriques, des gestionnaires de projet, et bien d’autres compétences encore.
« L’industrie consomme 30 % de l’énergie produite sur le territoire. Les industries exportatrices veulent contribuer à l’effort national qui consiste à atteindre la barre des 60 % d’énergies renouvelables, fixée par l’État à l’horizon 2030 » intervient Lilowtee Rajmun-Jooseery, directrice de MEXA, l’association des entreprises exportatrices. En consommant moins, les industries enlèvent ainsi ce fardeau de la facture énergétique nationale. C’est ce que réalise CIEL Textile, géant de l’industrie textile. Le groupe a affiché ses ambitions : il devrait atteindre 80 % d’indépendance énergétique en 2030, selon Quentin Thorel responsable de la stratégie de développement durable pour l’ensemble du groupe. Ainsi, pour certaines entreprises, le futur, c’est aujourd’hui.
Pour le groupe Eclosia, c’est le cas. « L’usine de demain sera une usine définitivement éco-conçue et responsable et, au sein du groupe, nous travaillons en ce sens », précise Caroline Rault, Sustainability Manager du groupe Eclosia. Une évidence pour elle puisqu’une usine doit prendre en considération son environnement immédiat. Et cela dès sa conception, en se positionnant par rapport à l’orientation du vent, l’exposition au soleil, et pour une intégration dans le paysage. Au niveau humain, un environnement sain, sûr, accessible et convivial est primordial. Sans oublier la réduction des déchets. Eclosia a ainsi lancé le programme Carbon Act pour réduire l’impact carbone de ses usines, à Maurice, à Madagascar et sur le continent. Que ce soit avec l’utilisation de solutions photovoltaïques ou en appliquant les principes de l’économie circulaire. « Nous cherchons constamment à améliorer notre efficience énergétique et transitons de plus en plus vers les énergies renouvelables », insiste Caroline Rault. Les industriels mauriciens ont démontré leur savoir-faire et leur faculté d’adaptation aux crises. Avec l’évolution des techniques et des produits, ils ont une carte à jouer à l’international. Car l’exportation est l’étape ultime pour un secteur productif toujours en quête de marchés extérieurs car confronté à l’étroitesse du marché local. Il y a un relais de croissance à trouver en Afrique, affirme Caroline Rault.
De nouvelles perspectives en Inde et en Chine
Historiquement, Eclosia est présent à Madagascar avec la production de poulets. L’industrie mauricienne de demain, c’est aussi celle qui s’implante dans d’autres régions. À l’image d’un CIEL Textile, qui compte 19 usines dans quatre pays et sur deux continents…
« On a su évoluer, on a été prévoyant, on a pu développer des accords commerciaux avec d’autres pays, car le secteur industriel est voué à l’exportation et, avec des mastodontes comme la Chine sur le marché mondial, il n’est pas possible pour nous de rester sur des marchés uniques », précise Lilowtee Rajmun-Jooseery.
L’industrie mauricienne doit surtout effectuer une montée en gamme pour satisfaire les demandes de plus en plus exigeantes du marché mondial. Avec les nouveaux accords commerciaux avec l’Inde et la Chine, Maurice devrait avoir accès à deux grands marchés et il existe de réelles opportunités d’exportation vers ces deux pays dans les années à venir.
Pour le secteur d’exportation, MEXA propose une stratégie d’avenir qui repose sur deux axes : la diversification des marchés et la diversification des produits. Il faut ainsi fortifier la base industrielle, attirer plus d’investissements, développer de nouveaux services. Services à l’industrie (comme le fait Novengi) ou spécialisation en ingénierie industrielle comme c’est le cas pour la société Ekium qui fait de la conception de produits, de l’analyse et du mapping pour l’industrie du nucléaire en Europe… « L’avenir de l’industrie réside aussi dans l’exportation de compétences et de savoir-faire », estime pour sa part Samuel Maujean.
Mais l’AMM ne peut pas tout faire seule, même si elle apporte un soutien à ses adhérents et les accompagne dans leur évolution. Ensemble, les associations entrepreneuriales peuvent être plus efficaces, comme l’a fait remarquer récemment Shirin Gunny. La CEO de l’AMM intervenait lors des 10 ans du label Made in Moris, le 9 novembre.
« Il faut tout faire pour soutenir l’industrie locale », martèle Shirin Gunny. Et pour certains industriels, elle doit même être protégée face aux menaces extérieures et à certaines décisions parfois draconiennes qui entament sa résilience. Divergences d’opinions entre le public et le privé, manque d’écoute, absence de leadership ? Certaines décisions sont péremptoires alors que d’autres tardent à venir… « Mon rêve serait que tout le monde travailler ensemble pour prendre des décisions courageuses et agir », plaide Lilowtee Rajmun-Jooseery.
Le besoin d’une visibilité internationale
« L’industrie mauricienne doit faire face constamment à des augmentations dans le niveau des salaires, dans le coût de l’énergie. Par contre ce qui diminue, c’est la main d’œuvre », constate de son côté Eric Corson. L’État a donc son rôle à jouer pour soutenir le secteur productif. Avec des mesures et des incitations, telles que la reconduction des programmes de freight rebate et warehousing pour le commerce africain ; les incitations pour l’industrie pharmaceutique et médicale ; les facilités d’accès au permis de travail et une accentuation des mesures pour la transition énergétique. Le coup de pouce à la promotion de l’achat local avec une vitrine à l’aéroport pour les produits labellisés a été bien accueilli, mais aura-t-il un impact conséquent ? Les entreprises locales appellent aussi l’État à renforcer son rôle en tant que client de l’industrie mauricienne. Quarante pour cent seulement de la production locale sont achetés par l’État à travers les appels d’offres. Ce n’est pas suffisant pour soutenir le tissu industriel qui doit faire face à une concurrence internationale parfois démesurée. D’autant plus que certains produits (notamment alimentaires) ne sont même pas connus dans les instances du service public, encore moins consommés, et cela au profit de produits importés…
Maurice sera-t-elle un jour plus connue pour son industrie que pour le tourisme ? « Aujourd’hui, tout le monde connaît les hôtels de plage et les services financiers, les industries beaucoup moins », regrette Lilowtee Rajmun-Jooseery, au nom d’un secteur qui produit pourtant pour de grandes marques internationales. Les industriels investissent énormément dans la visibilité de leurs produits, mais il faudrait une visibilité internationale, comme cela se fait dans le tourisme, selon la directrice de la MEXA. Pour Quentin Thorel, avec les avancées qui se font dans l’industrie textile, la visibilité du secteur sera plus importante dans le futur. « Maurice sera de plus en plus reconnue aux yeux du grand public », avance avec optimisme le Sustainability Manager du groupe CIEL Textile.
Incontournable dans le tissu socio-économique du XXIe siècle, le pilier industriel fait sans cesse preuve d’innovation et de créativité, tout en se souciant du bien-être des employés. Son avenir réside dans l’utilisation des énergies renouvelables pour une production plus propre, moins coûteuse, mais aussi dans l’automatisation, l’intervention de l’Intelligence artificielle. « La stratégie industrielle doit s’inscrire dans le long terme », souligne Shirin Gunny.
L’AMM accompagne les entreprises : L’Association of Mauritian Manufacturers (AMM), qui regroupe au moins 60 % des entreprises industrielles, leur offre un accompagnement à travers son programme Lindistri Dime (« l’industrie de demain »). Lancé en 2021, il propose de construire et/ou consolider les fondations des entreprises en matière de montée en compétences sur des thématiques innovantes, en fonction du contexte économique et social local. Le programme, d’une durée d’environ trois ans, se compose de trois parcours jalonnés de formations, de visites de terrain et d’ateliers interactifs, auxquels s’ajoutent la réalisation d’un guide de bonne pratique et la tenue d’un événement de partage à un large public d’entreprises, d’écoles, et autres partenaires.
Les trois parcours sont celui de l’éco-conception, sur lequel une trentaine d’entreprises ont été accompagnées par le pôle de compétitivité réunionnais Qualitropic ; celui de la gestion durable de la chaîne d’approvisionnement, sur lequel également une trentaine d’entreprises ont été accompagnées, cette fois par le cabinet BuyYouWay spécialisé sur les achats responsables ; enfin, celui de l’industrie du futur et ses nouvelles technologies, sur lequel une trentaine d’entreprises, toujours, sont suivies par le cabinet d’ingénierie Ekium Amio. Source : AMM.
La part grandissante des énergies renouvelables : La feuille de route du ministère de l’Énergie et des Services publics prévoit d’augmenter la part des énergies renouvelables tout en éliminant progressivement l’utilisation du charbon d’ici 2060. Cette transition repose, d’abord, sur de grands projets d’énergie solaire et éolienne attribués à la suite d’appels d’offres lancés par le Central Electricity Board (CEB). De nombreux contrats ont déjà été attribués pour la construction de fermes d’énergie renouvelable, actuellement en attente de permis.
D’autres projets novateurs sont développés par des institutions gouvernementales en collaboration avec des entreprises privées ou dirigés par des promoteurs privés dans le cadre du Mauritius Sustainable Development Goals Fund. Ainsi, le projet agrivoltaïque Sunfarming combine production d’énergie solaire et agriculture. Skysails, pour sa part, utilise l’énergie aérodynamique pour produire de l’énergie… Des discussions sont aussi en cours sur l’utilisation potentielle du gaz naturel liquéfié (GNL) pour la production d’énergie.
Ces projets représentent un investissement total de plus de 30 milliards de roupies (625 millions d’euros, excluant le GNL) et devraient créer un nombre significatif d’emplois variés, tels que ceux d’ingénieurs, de gestionnaires de projet, d’analystes financiers ou encore d’experts en automatisation, en électronique et en système de communication, mais aussi de techniciens agricoles et d’experts en thermodynamique, entre autres. Source : MCCI.
Dispositifs Médicaux : l’industrie de pointe « Made in Moris » : L’exportation des dispositifs médicaux est passée de 697 millions de roupies (14,5 millions d’euros) en 2013 à 1,8 milliard de roupies (37,5 millions d’euros) en 2022, ce qui représente une augmentation de plus de 150 %. Selon une analyse de l’Economic Development Board (EDB), la France a été le principal destinataire de ces dispositifs médicaux, captant près de 53 % des exportations en 2019, devant l’Inde avec 43 %, les États-Unis, l’Iran et l’Allemagne.
Les sociétés opérant sur l’île sont au nombre de sept. Elles produisent des cathéters, des implants ophtalmologiques, des implants mammaires, des substituts osseux, des accessoires médicaux, des systèmes de perfusion, de micromécanique médicale et des services de stérilisation. Les conditions économiques et géographiques sont propices au développement du secteur, qui a connu une croissance dépassant les 100 % à ce jour. La gamme de produits s’est agrandie considérablement depuis 2012 et cette tendance devrait se maintenir avec la récente ouverture d’AVA Technopark, dans la nouvelle technopole de Côte d’Or.
Le groupe AVA, spécialiste mondial des cathéters, installé depuis 2000 à Maurice, sous le nom de Natec Medical, a créé AVA Technopark, un espace d’activités qui se veut être l’épicentre de la fabrication des dispositifs médicaux dans l’océan Indien et une plateforme pour l’innovation et la création industrielle. L’intérêt pour Maurice, c’est qu’il n’y a rien de comparable dans toute la région océan Indien, avec en ligne de mire le marché indien, mais aussi le continent africain. Ce type d’infrastructure permettrait d’attirer les « Big Players », ces grandes sociétés internationales spécialisées dans les dispositifs médicaux, qui sont à la recherche d’une qualité de prestation et d’infrastructures ainsi que d’une bonne qualité de vie dans le pays.