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Réunion

Be Green Engineering : un bureau d’études qui s’exporte avec bonheur

Une nouvelle preuve que l’expertise réunionnaise, en matière de « green business », tient la route et peut se vendre à l’extérieur de l’île, que ce soit en Afrique du Sud, à Madagascar ou même en Chine.

Comment naît un projet export ? Comment une entreprise réunionnaise peut-elle décrocher des contrats à l’international ? Cette question mérite d’être posée quand on sait les difficultés qu’éprouvent nos opérateurs économiques à trouver LA voie internationale. Dans le cas de Be Green Engineering, la réponse est avant tout à chercher dans le parcours de son Pdg, Fabrice Vandomel. Féru de rugby, il a développé, avant de faire des affaires, des liens « costauds » avec  ses partenaires de jeu, notamment en Afrique du Sud. Des liens qui reposent avant tout sur des relations humaines, nourries par de nombreux voyages en Afrique australe pour des compétitions, mais aussi une ouverture vers des pays anglophones. « J’ai mis plus de dix ans à façonner mes relations à l’international… Avant même de faire du business, c’est une question d’amitié et de partage dans la société civile et dans le sport. Ce n’était pas des affaires intéressées. » De quoi alimenter néanmoins son carnet de commande et réaliser plus de 20% de son chiffre d’affaires à l’export. Malgré une conjoncture locale défavorable, l’entreprise a vu ainsi son chiffre d’affaires tripler en moins de trois ans. On relève déjà l’implantation de deux filiales : en France (Nice) et en Afrique du Sud en attendant Madagascar qui devrait suivre. Une rareté à La Réunion, surtout en matière d’ingénierie.

UN PARCOURS DONT ON PEUT S’INSPIRER

Comment Be Green Engineering a-t-il pu en arriver là ? L’export est la matrice même de l’identité constitutive de l’entreprise. « C’est dans le cadre de mon départ d’un bureau d’étude, filiale d’un grand groupe international, dans lequel j’étais directeur, que j’ai déroulé ensuite ma propre stratégie à l’international, explique Fabrice Vandomel. Cela a été le point de départ de mon projet d’entreprise. D’où son nom anglais, tourné vers l’extérieur. Je l’ai positionnée dés le début comme une structure régionale et non pas exclusivement locale. »
La rupture – notamment avec son ancien employeur – a consisté aussi à opter pour une stratégie Sud-Sud qui s’est révélé payante à terme. « Un groupe basé à 10 000 kilomètres ne pouvait pas comprendre cette démarche. La vision n’était pas la même, ils avaient un développement centré vers les pays européens. » Dans le contexte actuel, la taille de l’entreprise, qui demeure une PME, n’est pas une contrainte, bien au contraire. Sa réactivité se révèle meilleure et Be Green Engineering a fait le choix de s’appuyer sur un réseau de partenaires composé de structures moyennes possédant un niveau d’expertise complémentaire et très élevé. Ce qui permet de privilégier « l’ingénierie de proximité ».
En constituant une équipe possédant les compétences et la maîtrise de la langue, l’entreprise, s’est donnée des moyens à la hauteur de ses ambitions. En finançant les formations complémentaires et les séjours à l’étranger de ses collaborateurs et en assurant son développement sur fonds propres. Elle a misé sur l’humain et investi sur l’avenir avec un recrutement d’ingénieurs réunionnais à fort potentiel ayant une expertise à l’internationale. Le déclic a été l’invitation en 2009 à Johannesburg à une conférence sur la maîtrise de l’énergie en milieu urbain. L’occasion de tisser des liens et de développer des échanges avec des partenaires de renom comme WSP, Talbot et Twin City. Des liens qui ont permis à Be Green Engineering d’organiser depuis 2011 un événement labellisé par le ministère français de l’Écologie – l’Eco Meeting – qui réunit chaque année des intervenants régionaux et nationaux et qui a reçu le prix « coup de la semaine » du développement durable.