L’Institut de la Francophonie pour l’Entrepreneuriat se tourne vers l’Afrique
Quinze ans après sa création et le succès rencontré par son Master en entrepreneuriat, l’IFE propose un Master en commercial international destiné aux négociations sur ce continent. Son directeur, Raymond Guillouzo, s’en explique…
Pourquoi ce choix d’un Master spécifique tourné vers l’Afrique ?
Raymond Guillouzo : En lançant en octobre prochain ce diplôme Bac+5, nous répondons aux besoins économiques de Maurice et d'autres régions du monde. En effet, si l'Afrique a un potentiel de développement économique très important, de nombreux entrepreneurs hésitent beaucoup à y investir car ils n'ont pas cette formation à la négociation et à l'implantation d'une activité sur ce continent. Cette nouvelle formation vise à une meilleure compréhension de la spécificité de l'Afrique à deux niveaux. D’une part, nous aurons des professeurs qui proposeront des cours de géopolitique, d'économie, de commerce, de gestion du personnel spécifique, de civilisation et de culture africaines. D’autre part, nous avons prévu 40 heures de conférences pour faire intervenir des professionnels qui opèrent déjà dans ce continent. Ils viendront partager leurs expériences avec nos étudiants. Cet aspect opérationnel reste l’une de nos spécificités. Même si nos diplômes ouvrent le droit à s'inscrire à un doctorat, nos formations sont prioritairement professionnalisantes. D'autant plus que les personnes qui viendront postuler à cette formation auront déjà une expérience professionnelle. Elles seront particulièrement motivées en venant avec l'objectif de créer leur propre entreprise ou de bénéficier de promotion au sein de l’entreprise qui les emploie. Leur passage dans notre institut doit leur permettre de franchir une étape dans leur vie professionnelle. Il faut ajouter que ce Master s’appuiera sur le réseau de l’IFE en Afrique, constitué principalement de nos anciens étudiants devenus eux-mêmes chefs d’entreprise.
Dès sa création, l’IFE a mis l'accent sur la formation des entrepreneurs. Est-ce que l’entrepreneuriat peut vraiment s’enseigner ?
Ce n’est pas une matière comme une autre et ceux qui s’adressent à nous ont commencé à travailler sur un projet. Il s’agit de leur permettre de le réaliser. Il faut souligner aussi que l’IFE a répondu à une demande expresse de Maurice qui désirait implanter un institut de formation de haut niveau dans ce domaine. Il est clair que l'entrepreneur a un rôle fondamental à jouer. Dans les pays du Nord, on appréhende l'entrepreneuriat comme un moyen de sortir de la crise alors qu'au Sud, on l'envisage comme un moyen de développement économique.
Comment se situe votre offre par rapport à la volonté des autorités mauriciennes de créer un Knowledge Hub ?
Maurice conduit en effet ce projet de pôle de connaissances, de « Knowledge Hub », dans lequel l'IFE s'inscrit totalement. Plus de 90 % de nos étudiants viennent de pays étrangers. Et, à ce jour, nous avons formé plus de 500 étudiants et certains ont développé par la suite des relations de client à fournisseur. En outre, même si l'IFE est par essence francophone, nous proposons des formations bilingues avec l'anglais comme médium d'apprentissage. La mondialisation est une réalité et un entrepreneur doit raisonner à l’international dès la création de son activité. C’est pourquoi nous allons introduire dans notre Master commerce international axé sur l'Afrique des cours de Portugais et d'Arabe pour accroître les compétences de nos cadres. En Angola, par exemple, vous ne pouvez pas développer une activité sans maîtriser la langue portugaise.
Le Master commerce international orienté sur l'Afrique offre une formation innovante liée au développement de ce continent. L’université Rennes 2 intervient dans le diplôme de cette formation Bac+5 qui a pour objectif de former des cadres de haut niveau pour développer des activités internationales avec les différents pays africains. La formation s’étend sur 20 semaines, de début octobre à fin mars. Elle comprend un stage de 4 à 6 mois qui débouche sur un mémoire. Les droits d'inscription s'élèvent à 2 500 euros pour l’ensemble de la formation. La date limite pour le dépôt des dossiers est fixée au 23 juin et les résultats de la sélection seront communiqués le 7 juillet.