Mauritius Union trouve son relais de croissance en Afrique
Cet assureur a anticipé les changements en cours dans le secteur financier en jouant clairement la carte de la transparence et en se positionnant résolument en Afrique, avec déjà un pied sur le continent et bientôt les deux…
Au cœur des services financiers, les assureurs ne représentent pas une concurrence pour le secteur bancaire, mais bien une option de plus pour donner au centre financier de l’épaisseur. Ce que démontre Mauritius Union qui a développé une stratégie centrée autour de son implantation en Afrique. En 2014, la compagnie d’assurance mauricienne a fait l’acquisition du groupe Phoenix, présent au Kenya, en Tanzanie, en Ouganda et au Rwanda, pour la somme de 22 millions de dollars. « En 2014, la croissance stagnait, mais, en Afrique, le taux de croissance des assurances s’établissait autour de 15% », explique Bertrand Casteres, le CEO de Mauritius Union.
DÉJÀ UN QUART DU CHIFFRE D’AFFAIRES RÉALISÉ EN AFRIQUE
Aujourd’hui, les activités africaines de l’entreprise représentent 25% de son chiffre d’affaires. Dans cinq ans, elles en représenteront la moitié, surtout avec le développement qui se profile au Rwanda… L’assureur mauricien devient petit à petit une société africaine à part entière mais le cœur de son business restera local. Face à un tel défi, il est crucial, pour Bertrand Casteres, d’optimiser les ressources humaines. Depuis le 1er janvier 2017, l’assureur est entré dans une « phase d’intégration » destinée à effectuer des économies d’échelle et à éliminer le gaspillage. « Chez nos partenaires africains, Maurice est citée en exemple pour les bonnes pratiques. » D’ailleurs, le CEO de Mauritius Union ne cache pas sa satisfaction face aux nouvelles exigences de l’OCDE (voir notre article principal dans ce même dossier). En revanche, il émet des réserves par rapport à la volonté réelle de progresser dans la bonne direction. « Il ne faut pas que cela soit de l’affichage mais que cela se fasse concrètement sur le marché mauricien. » Il explique que le groupe qu’il dirige est le seul assureur sur le marché à afficher le taux de solvabilité démontrant sa solidité financière. Autrement dit, pour Bertrand Casteres la transparence, ça doit se vivre !
OUI AUX « RISK MANAGEMENT RULES »
Le succès de la stratégie de développement du groupe dépendra aussi du sort réservé au secteur au plan local. « Nous accueillons favorablement les Risk Management Rules. Mauritius Union a le devoir d’exemplarité et tous les assureurs, dans leur ADN, doivent gérer le risque de façon exemplaire », indique Bertrand Casteres. Mais le font-ils vraiment ? Bertrand Casteres accueille donc les règles mais déplore le principe de dérogation dont elles sont souvent assorties… Il faudrait aussi, selon lui, un secteur plus dynamique, voire libéralisé, avec des contraintes allégées pour le public. Autrement dit, l’accès à l’assurance doit être facilité à travers les canaux digitaux. Comme le fait remarquer Bertrand Casteres, « plus on pourra capitaliser sur le digital, plus facilement les assureurs pourront pénétrer sur le marché africain ». Il est convaincu que cela entraînerait la création d’emplois, surtout pour les opérations sur le continent.