Tanamasoandro : huit nouveaux protocoles d’accord pour la ville du futur
L’État ne pourra pas créer à lui seul la nouvelle ville de Tanamasoandro qu’il prévoit d’ériger à une trentaine de kilomètres de la capitale. Le secteur privé est invité à investir dans ce projet que « plus rien ne bloque », assure le secrétaire d’État en charge des Nouvelles villes et de l’Habitat.
Cinq-cent-quarante millions de dollars. C’est ce que va coûter la première phase de la mise en place de la nouvelle ville de Tanamasoandro qui sortira du sol à Tsimahabeomby Imerintsiatosika : une ville moderne et connectée, à moins de 30 km de la capitale. Cette enveloppe budgétaire, qui constitue la part de l’État dans le projet, servira à financer les premiers gros chantiers comme la construction d’une voie rapide et d’une cité ministérielle, la mise en place d’un réseau de distribution d’eau et d’électricité, l’installation de la fibre optique et de la 5G et tous les équipements nécessaires pour permettre à la ville de « tourner », explique le secrétaire d’État chargé des Nouvelles villes et de l’Habitat, Gérard Andriamanohisoa. La plateforme de Tanamasoandro est déjà aménagée et l’indemnisation des propriétaires de terrain touchés par le projet est en cours, précise encore Gérard Andriamanohisoa. « Plus rien ne bloque le projet », assure-t-il, comme pour rassurer les investisseurs.
Partenariat public-privé
Tous les travaux menés dans le cadre du projet Tanamasoandro seront conduits par des développeurs principaux, issus du secteur public comme du secteur privé, qui feront appel à leur tour à des sous-développeurs privés. Le schéma de financement ou de promotion se fera en partenariat public-privé (PPP), en partenariat État-banque-promoteur ou par crédit acquéreur avec les banques. Parmi les sous-projets dévolus aux acteurs du privé, la mise en place d’une zone résidentielle de 1,434 million de m2 avec tous les appuis et facilitations de l’État (eau et électricité notamment) et la zone industrielle non polluante de 1,434 million de m2 qui permettra aux investisseurs d’accéder à des équipements de qualité.
Le site devrait également comprendre une zone de commerces et de loisirs de 287 000 m2 à proximité des zones d’habitation et différents quartiers d’affaires d’une surface totale de 72 339 m2, tous munis de bureaux conformes aux standards inter-nationaux, avec équipements de qualité et services de proximité. Un établissement de santé devrait être construit, de même que différentes infrastructures sportives, un centre culturel, des parcs et centres de loisirs.
Plusieurs promoteurs étrangers ont déjà manifesté leur intérêt à participer au projet Tanamasoandro. Le premier à avoir manifesté son intérêt est le groupe émirati Al Jaber, leader mondial dans la construction de villes nouvelles (dont Dubaï) et d’autoroutes. Un mémorandum d’entente a été signé en ce sens, en mai dernier, entre le groupe et les autorités malgaches.
Al Jaber ouvre le ban
Huit autres protocoles d’accord sont également signés, notamment avec le groupe Archirodon pour la réalisation d’infrastructures ferroviaires et de logements. Le Sud-Africain Paddy Group travaillera dans la construction et le financement des immeubles, le groupe égyptien Elswedy Electric dans la construction de bâtiments pour la Cité ministérielle et l’Américain Rastra Group, qui a une grande expérience dans la construction de nouvelles villes, dans le bâtiment et le secteur énergétique.
Des entreprises locales ont également répondu à l’appel de l’État. Parmi elles, la société Etrad qui intervient déjà localement dans la production de logements sociaux et le groupe Stoi (Société Trading de l’Océan Indien) qui va travailler dans l’approvisionnement en produits alimentaires. Beam Paulownia mettra en place un laboratoire et une pépinière visant à promouvoir la chaîne de valeur Paulownia. La compagnie d’assurance Aro a enfin manifesté son intérêt pour le projet en signant un protocole d’accord avec les autorités publiques en marge du salon de l’habitat, en octobre dernier.