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« Nature, art et science », un hommage en images à Malcy de Chazal

Passionnés d’art, de nature et d’histoire, Nelly et David Ardill présentent un beau livre consacré à l’artiste botanique Malcy de Chazal (1804-1880). Une initiative que la Rogers Foundation a tenu à appuyer.

Cet ouvrage d’art fait suite à une exposition tenue en 2016 au Blue Penny Museum, à partir d’aquarelles provenant d’une collection privée. L’initiative de la publication revient à Ameenah Gurib-Fakim, présidente de la République et experte en botanique.
Cet ouvrage d’art fait suite à une exposition tenue en 2016 au Blue Penny Museum, à partir d’aquarelles provenant d’une collection privée. L’initiative de la publication revient à Ameenah Gurib-Fakim, présidente de la République et experte en botanique.
 

Des plantes endémiques ou exotiques reproduites avec la rigueur du scientifique et la méticulosité de l’orfèvre entre 1820 et les années 1870… Au total, ce sont 162 planches botaniques qui sont rassemblées dans Nature, Art et Science. Un livre d’art qui « s’adresse à tout public respectueux de la nature », fait valoir Nelly Ardill, qui a assuré la coordination et la rédaction des textes en anglais et en français. 
Il s’agit surtout d’un hommage au talent d’une artiste mauricienne dont l’œuvre a grandement contribué à faire avancer les travaux de taxonomie, branche de la biologie qui a pour objet de décrire les organismes vivants et de les classifier. Ses aquarelles s’inscrivent dans la lignée de celle des peintres botaniques du XIXe siècle. Les plus grands naturalistes de l’époque ont d’ailleurs fait appel à elle pour illustrer leurs travaux – Charles Telfair, Louis Sulpice Bouton, Wenceslas Bojer, James Baker ou encore James Caldwell avec qui elle se rend en Australie et en Nouvelle-Calédonie en 1869, pour y chercher de nouvelles souches de canne à sucre.

UNE FEMME SAVANTE

« À cette époque, écrit Nelly Ardill dans l’introduction de l’ouvrage, il était courant de commissionner des artistes pour illustrer les travaux scientifiques des naturalistes, enrichir les herbiers (…) Malcy, reconnue pour la maîtrise du dessin et de l’aquarelle, pour son sens aigu de l’observation scientifique, aussi bien que pour son engagement intellectuel et son ardeur à la tâche, fut une des rares femmes de son temps à être sollicitée pour collaborer auprès d’éminents savants. » Elle joue un rôle de précurseur en étant l’une des toutes premières femmes à s’engager dans des travaux scientifiques, dans le sillage de Maria Sybilla Merian (1647-1717), naturaliste et artiste peintre, et de Jeanne Villepreux-Power (1794- 1871), pionnière de la biologie marine.
Cet ouvrage fait suite à une exposition tenue en 2016 au Blue Penny Museum, à partir d’aquarelles provenant d’une collection privée. L’initiative de cette publication revient à Ameenah Gurib-Fakim, présidente de la République et experte en botanique. Autre coïncidence ? Malcy de Chazal fut, dans sa jeunesse, une habituée du château du Réduit, où ses parents étaient souvent invités. C’est là qu’elle fut présentée aux savants et naturalistes de l’époque. 
 

David et Nelly Ardill, les auteurs de «  Nature, Art et Science ». La publication  a  été soutenue par la Rogers Foundation qui voit dans cet ouvrage un écho à ses propres efforts en matière de conservation de notre patrimoine naturel commun.
David et Nelly Ardill, les auteurs de «  Nature, Art et Science ». La publication a  été soutenue par la Rogers Foundation qui voit dans cet ouvrage un écho à ses propres efforts en matière de conservation de notre patrimoine naturel commun.  DR
 

PATRIMOINE NATUREL COMMUN

Pour la petite histoire, son père Toussaint-Antoine de Chazal, lui-même portraitiste à ses heures, est l’introducteur de la sériciculture à l’île Maurice dans les années 1810 à partir d’œufs de vers à soie et de boutures de mûriers rapportés d’Inde. Sa ferme d’élevage, le Mondrain, se trouvait à Vacoas, un domaine proche de la demeure familiale, non loin des Sept Cascades, où elle avait l’habitude de le suivre tandis qu’il s’attelait à répertorier les plantes utilisées par les médecins et guérisseurs de la colonie.
La publication de Nature, Art et Science a été soutenue par la Rogers Foundation, qui voit dans cet ouvrage un écho à ses propres efforts en matière de protection de l’environnement et de conservation de notre patrimoine naturel commun. À ce titre, Nelly Ardill formule aussi le souhait que ce livre fasse œuvre de sensibilisation, surtout auprès des jeunes,  d’autant plus que « la plupart des plantes endémiques montrées dans ce livre sont devenues très rares ; certaines ont même disparu ». Le livre  richement documenté grâce à la collaboration de l’Herbier de Maurice est disponible à 1 200 roupies (30 euros).