Air Austral peut-elle rester réunionnaise ?
Des informations commencent à fuiter, au niveau parisien, sur les tractations autour du sauvetage d’Air Austral. Début avril, Marie-Joseph Malé a livré quelques confidences à L’Écho touristique, annonçant pour la mi-mai le dépôt d’une offre ferme par un candidat à la reprise. Lequel ? Les écrans de la presse spécialisée bruissent de rumeurs. Récemment, TourMag évoquait deux fonds d’investissements : le premier, Tikehau Ace Capital est coté sur Euronext et très présent dans l’aéronautique et la défense ; le second, Pacific Investment Management Company (Pimco), est un fonds américain géant, spécialisé dans les obligations. Ils s’apprêtaient, début avril, à mettre le nez dans les comptes de la compagnie réunionnaise.
Les deux parties prenantes institutionnelles du dossier, l’État et la Région Réunion, échangent pour leur part dans la plus stricte discrétion. Selon nos informations, l’État serait prêt à effacer l’ardoise d’Air Austral et à faire entrer dans le capital l’Agence des participations de l’État si Air Austral et Corsair acceptaient de s’unir sous l’égide d’une holding commune. La Région, pour sa part, privilégie toujours la solution d’investissements privés réunionnais. Des candidats se sont faits connaître. Mais il est évident qu’ils passeront à l’acte uniquement si l’État renonce à ses créances. Ce dernier, qui a déjà volé au secours du Conseil régional pour financer l’achèvement de la nouvelle route du Littoral (NRL), aura-t-il encore envie de faire un (très gros) cadeau à La Réunion ?