Akanjo montre l’exemple en zone franche
L’entreprise de confection Akanjo, qui emploie 2 000 personnes, est un modèle de responsabilité sociétale. Elle est aujourd’hui évaluée au niveau « exemplaire » de la norme ISO 26000.
En vingt-quatre ans d’existence, Akanjo s’est forgée une solide réputation dans le monde du prêt-à-porter de luxe et de la haute couture. Elle répond aux commandes les plus exigeantes des grandes marques françaises et internationales, grâce à de multiples savoir-faire acquis dans la confection, la broderie à la main et à la machine, le plissé… Elle est aussi un modèle de responsabilité sociale, sociétale et environnementale.
Depuis deux ans, Akanjo distribue à ses salariés des réchauds à charbon qui consomment deux fois moins de combustible. Elle commence à se doter de centrales photovoltaïques qui, en 2024, couvriront 70 % de ses besoins en électricité. Grande utilisatrice de raphia dans ses créations, l’entreprise malgache contribue à la structuration d’une filière d’exploitation de ce palmier éthique et responsable. Akanjo incite également ses fournisseurs et ses sous-traitants à se rapprocher des principes de la RSE. L’entreprise est implantée à Ambatomaro, tout près du quartier d’Akamasoa où elle a implanté une école de formation qui a déjà accueilli plus de 180 élèves, majoritairement des femmes, et dont la moitié travaille déjà à l’usine.
Ancrage territorial
Akanjo se distingue aussi par son fort ancrage territorial. Elle fait vivre, directement ou indirectement, les deux tiers des habitants des environs de l’usine et leur offre de nombreux services sociaux mal assurés par le secteur public. En 2016, elle a décidé de faire reconnaître ses efforts en sollicitant une évaluation à l’aune de la norme ISO 26000. « J’ai découvert une entreprise ayant compris qu’elle ne pouvait satisfaire des clients extrêmement exigeants qu’avec des salariés qui travaillent dans de bonnes conditions », témoigne Violette Pélissou, auditrice à l’Afnor basée à Toulouse, qui a effectué les quatre premières missions d’évaluation. « Lors de ma première venue, Akanjo avait déjà mis en place beaucoup de choses, nous nous sommes concentrés sur les points améliorables et les dispositifs permettant aux pratiques vertueuses de devenir pérennes », explique-t-elle.
L’investissement sociétal d’Akanjo lui vaut aujourd’hui d’être classée entreprise « exemplaire », le plus haut niveau selon les critères du référentiel Afnor « Engagé RSE » basé sur la norme ISO 26000.
Le capital humain au cœur de la stratégie RSE : Akanjo fait partie de ces entreprises franches qui veulent casser le préjugé qui laisse entendre que les salariés sont sous-payés, et vivraient presque sous un régime d’esclavage. « Chez nous, le salaire minimum se trouve au-dessus du salaire minimum fixé par l’État », informe Manoarivelo Sariaka Falianja, directrice RSE et compliance de l’entreprise.
Elle évoque également d’autres « avantages financiers » comme les indemnités de repas, les indemnités de déplacement, les primes d’ancienneté, les primes trimestrielles de production suivant la qualité de travail de chacun, et les aides de départ à la retraite par rapport à l’ancienneté de l’employé. « La promotion d’un emploi décent est ancrée dans la stratégie RSE d’Akanjo car pour nous, le plus important est le capital humain », ajoute-t-elle. Pour entretenir l’employabilité de sa chaîne de valeur, l’entreprise dispense des formations à ses employés. Akanjo est également membre de la communauté WFTO (World fair trade organization – Organisation mondiale du commerce équitable) dont elle s’est engagée à respecter les 10 principes. Parmi ces principes figurent les pratiques commerciales équitables, l’engagement à ne pas pratiquer le travail forcé ni le travail des enfants et à offrir de bonnes conditions de travail.