Autorisations de pêche à la légine : les Taaf doivent revoir leur copie
L’administration des Terres australes et antarctiques françaises (Taaf) vient d’essuyer un revers sans précédent. Le 14 mars dernier, le tribunal administratif de La Réunion a annulé plusieurs dispositions de son plan de gestion de la pêche à la légine, entré en vigueur en juillet 2019. Les juges ont notamment estimé que les conditions imposées à de nouveaux armements candidats à cette pêcherie étaient excessivement contraignantes. Le fait d’accorder un coefficient très élevé à l’antériorité dans l’activité revient, en effet, à en interdire l’accès à de nouveaux demandeurs. Ce fut le cas, en 2019, de Réunion Pêche Australe (RPA) et de la Copecma, société créée par Yannick Lauri, ancien directeur de Sapmer. RPA, qui a pour actionnaire principal Réunimer, est à l’origine du recours devant le tribunal administratif et a également obtenu de ce dernier l’annulation de la décision des Taaf lui refusant un quota de légine.
L’administration des Taaf, dont une part non négligeable du budget est alimenté par les redevances dont s’acquittent les armements, doit donc revoir sa copie. La nouvelle version du plan de gestion est attendue avec impatience par les deux candidats malheureux de 2019, et peut-être par d’autres acteurs à l’affût. Elle devra obligatoirement être moins protectrice pour les armements existants et entrouvrir la porte à une concurrence nouvelle. Les Taaf n’ont-elle pas récemment accordé à Pêche Avenir un quota de langouste à Saint-Paul et Amsterdam, où opère sans partage Sapmer depuis un demisiècle ? Il est vrai que le bénéficiaire, la société de Laurent Virapoullé, fait déjà partie des armements « historiques » de la pêcherie. Ou du moins a fini par se faire accepter comme tel, après y être entré en mettant un pied dans la porte au début des années 2000. Ce qui semble être la seule méthode efficace pour obtenir un quota des Taaf !