Beauséjour : déjà 4 500 habitants
Plus qu’un nouveau quartier, c’est une petite ville qui est née, en quelques années, sur les hauteurs de Sainte-Marie à l’initiative de CBo Territoria. Éric Wuillai, le président de cette entreprise, dresse un premier bilan de cette opération inédite.
En peu de temps, le nouveau quartier de Beauséjour est devenu ville. Telle était l’ambition de CBo Territoria lors de la pose de la première pierre fin 2009 : réussir une centralité, sur 78 hectares d’anciens champs de cannes. Douze ans et demi plus tard, force est de constater que le pari est gagné. Mille-cinq-cents logements, abritant 4 500 habitants, ont déjà été livrés. L’éco-conception des bâtiments et la diversité des projets, de la villa au logement social collectif, rend vivable et même agréable à l’œil la densification voulue par l’aménageur. Là où CBo aurait pu créer un immense lotissement où il ferait seulement bon dormir, Beauséjour vit comme une ville, même si quelques pièces – école publique et collège, équipements de loisirs pour les jeunes… – manquent encore au puzzle.
L’implantation et la création précoces du siège de la Caisse d’allocations familiales (CAF) et de deux lignes de bus ont favorisé son décollage. On y travaille, on y fait ses courses, on y consulte son médecin, on y habite.
« Pour réussir la centralité, il fallait que les logements et les commerces sortent de terre d’un seul coup, explique Éric Wuillai, président de CBo et « penseur » du projet Beauséjour. Nous y sommes parvenus, grâce au soutien financier de l’Agence française de développement (AFD) et en allant prospecter des commerçants, en leur offrant des conditions préférentielles… »
Revers de la médaille du succès commercial : la circulation n’est pas particulièrement fluide sur l’axe principal dans la journée et il n’est pas simple de trouver une place de stationnement. Un autre détail saute aux yeux : les herbes folles n’ont pas vu le fil d’une débroussailleuse depuis de longs mois, semble-t-il. CBo déplore le nettoyage insuffisant des espaces verts par la collectivité, la mairie de Sainte-Marie en convient tout en soulignant que l’entretien des voies empruntées par les bus de Citalis incombe à la Cinor. C’est d’autant plus dommage que les fataques (plantes fourragères) gâchent l’effet esthétique recherché par les architectes et les concepteurs de la végétalisation du centre urbain.
Les chantiers se poursuivent, Beauséjour devrait compter 2 300 logements à l’horizon 2026. « Une résidence pour personnes âgées verra bientôt le jour, un collège privé est annoncé, poursuit Éric Wuillai. Dans la partie basse, nous avons rétrocédé plusieurs hectares à la collectivité pour la création d’un parc urbain et d’un jardin botanique. » L’histoire de la première « ville durable » de La Réunion ne fait que commencer.
Santé mentale et paddle-tennis à La Mare : Le quartier d’affaires historique de CBo Territoria, à La Mare, poursuit sa densification. Le chantier le plus en vue du moment est celui de l’Établissement public de santé mentale, un bâtiment 3 100 m² répartis sur quatre étages. À côté, la phase 3 des Cuves de La Mare offrira entre 2 000 et 3000 m² de bureaux, en cherchant à ré-pondre à une demande grandissante de petites surfaces. Non loin, une offre de loisir sportif s’apprête à voir le jour. Dans le vieux bâtiment qui abritait jadis la fabrication du bagapan (matériau de construction aggloméré issu de la bagasse), quatre terrains de paddle-tennis sont en cours d’aménagement. Ouverture annoncée en juillet.
La Réserve : Actis II en projet : La zone d’activité Actis, aménagée par CBo à La Réserve (commune de Sainte-Marie), se construit rapidement. Un seul terrain restait sans promesse de vente, début mai. La zone va accueillir des activités variées, de la blanchisserie à la métallerie, ainsi qu’une crèche inter-entreprises. « Nous conservons une parcelle en patrimoine, précise Géraldine Neyret, directrice générale adjointe de CBo, au plus près du centre commercial Leclerc. Elle est destinée à un projet de retail et à des activités logistiques. »
L’aménageur cible maintenant 10 hectares situés à proximité immédiate et attend une délibération imminente du conseil municipal de Sainte-Marie pour lancer « Actis II ». Le projet consiste à attirer des activités artisanales, dans des ateliers en location avec promesse d’achat. Les travaux pourraient être lancés en 2024.