Bilan mitigé pour la coopération régionale
Dix ans après l’accord de coopération entre Maurice et la France portant sur les relations entre les deux îles, et sept ans après l’inauguration de l’antenne de la Région Réunion à Maurice, le bilan de la coopération entre les deux îles reste mitigé. Si les relations institutionnelles restent compliquées entre les deux îles, comme l’a montré l’épisode de la reconduction du statut de volontariat de solidarité internationale (VSI) qui a longtemps été bloqué par Maurice, on doit toutefois saluer des avancées parfois méconnues. Et encore une fois le secteur privé des deux îles est (beaucoup) moins arcbouté que les « politiques ». Contrairement aux idées reçues, la coopération entre les deux îles se fait dans les deux sens.
Le marché touristique réunionnais était, est et sera encore plus stratégique pour Port-Louis. Pas moins de 137 750 voyageurs réunionnais sont venus en 2019 (c’est le second marché de Maurice derrière celui de l’Hexagone). Mais 25 291 touristes mauriciens ont aussi fait le chemin inverse. Ils représentaient 4,7 % des arrivées. Port-Louis investit aussi chez sa voisine. En 2019, elle y a injecté 402 millions de roupies (8,55 millions d’euros). Si ces investissements sont sans doute liés à des opérations ponctuelles dans le secteur privé, La Réunion est le troisième territoire d’investissement (après les Seychelles et l’Inde) des Mauriciens. Plus intéressant, on compte 18 filiales d’entreprises mauriciennes à La Réunion (contre 60 sociétés réunionnaises à Maurice). Ces entreprises expatriées créent de la valeur ajoutée locale à La Réunion. Et avec la crise économique qui frappe durement Port-Louis, on peut imaginer que ce phénomène d’internationalisation et donc de régionalisation du secteur privé mauricien va se poursuivre. À preuve, les derniers développements du groupe Leal à La Réunion.
