Eco Austral – Actualités économiques et entreprises de l'Océan Indien

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Madagascar

Cacao malgache, un plan national pour développer la filière

Acteur mineur mais de qualité, la Grande Île tente aujourd’hui de dépasser les difficultés minant le secteur du cacao local. Son objectif, développer durablement la filière et faire face à la demande croissante.

La demande pour le cacao évolue significativement depuis plusieurs années. C'est ce qu'indique le Conseil national du cacao (CNC) qui note également une demande croissante pour des cacaos dont les origines et les modes de production sont traçables et typiques. Face à cette tendance du marché, Madagascar bénéficie d’une situation qui devrait lui être favorable. La production limitée de la Grande Île est en effet certifiée « bio » et intégralement labellisée « cacao fin » par l’Organisation internationale du cacao (International Cocoa Organization, ICCO). Pour le Dr Jean-Marc Anga, directeur exécutif de l’ICCO, « il importe de maintenir cette qualité et de renforcer le statut spécial de Madagascar au niveau international ».

VIEILLISSEMENT DES PLANTS

Classé 20e producteur mondial, le pays doit ainsi rendre la filière durable tout en la développant, car il ne produit annuellement qu’entre 6 à 10 000 tonnes de cacao. Et alors que la production pourrait être doublée, le secteur ne cesse de connaître une régression à cause de problématiques d’ordres structurel, institutionnel et commercial. Ainsi, le principal verger de cacaoyers que représente Sambirano, une région au nord-ouest de l’île, date de l’époque coloniale et subit un vieillissement des plants alors que les efforts de renouvellement sont restés marginaux. La fluctuation des cours mondiaux pénalise en outre les producteurs locaux. Même si Madagascar est réputée pour la qualité de son cacao, elle n’échappe pas aux baisses sensibles des prix qui sévissent. De 2016 à 2017, le cacao frais se négociait à environ 0,86 euro le kilogramme et les fèves sèches moins de 2,8 euros le kilogramme. Actuellement, les prix oscillent entre 0,14 et 1,14 euro le kilogramme. Par ailleurs, les infrastructures sont vétustes et non réglementaires, et les techniques post-récoltes nécessitent d’importantes améliorations. 
 

Les parties prenantes du secteur cacao se sont concertées pour le développement durable de la filière (de g. à dr. : Ruffin Sambany, secrétaire exécutif du CNC ; Hanta Rajaonera, présidente du GACM ; Dr Jean Marc Anga, directeur exécutif de l’ICCO ; Philippe Fontayne, vice-président du CNC).
Les parties prenantes du secteur cacao se sont concertées pour le développement durable de la filière (de g. à dr. : Ruffin Sambany, secrétaire exécutif du CNC ; Hanta Rajaonera, présidente du GACM ; Dr Jean Marc Anga, directeur exécutif de l’ICCO ; Philippe Fontayne, vice-président du CNC).   Njaratiana Rakotoniaina
 

CERTIFIER LA QUALITÉ

Si des techniques strictes de fermentation et de séchage étaient appliquées, le cacao malgache pourrait être vendu sous le label qualité supérieure et non plus en standard. Dans cette optique, un centre d’analyse de qualité du cacao est mis en place à Ambanja, au nord de l'île. Le laboratoire sera chargé de tester, classifier et certifier la qualité des cacaos produits selon les normes avant de les exporter. 
Le Groupement des acteurs du cacao de Madagascar (GACM), le CNC et l’ICCO se sont également concertés pour réfléchir aux priorités en termes de recherche, d’organisation, d’infrastructures et de communication. Un plan national cacao, appuyé par l’ICCO, devrait être en conséquence intégré à la politique agricole du pays. Concrètement, cela se traduirait par une augmentation des surfaces à cultiver de l’ordre de 500 hectares par an.