Christophe Issenhuth, Chairman and Portfolio Manager Tailor Capital : « Performance et prudence peuvent aller de pair »
Classé meilleur gérant « obligations internationales » en 2016 par Citywire, le président et gestionnaire de portefeuille de Tailor Capital nous livre ses secrets pour investir aujourd’hui, malgré les soubresauts des marchés. Et surtout nous dit comment éviter les erreurs.
L'Eco Austral : Sept ans seulement après sa création, Tailor Capital gère plus de 500 millions de dollars. À quoi est liée cette croissance ?
Christophe Issenhuth : La recherche d’un rendement satisfaisant pour un risque mesuré est une priorité constante pour les investisseurs privés et institutionnels. Tailor Capital dispose d’une palette de fonds pour répondre à ce besoin, pour la trésorerie d’entreprise comme sur des horizons de trois à six ans.
Nos investisseurs ont également constaté que performance et prudence pouvaient aller de pair : notre fonds Tailor Crédit Rendement Cible a en effet généré une performance de 6 % nette par an en moyenne depuis sa création il y a sept ans, malgré les soubresauts des marchés. Nos investisseurs apprécient le fait que nous générons ce type de performance avec une majorité d’obligations de qualité, donc avec peu de risque de défauts. En 2017, notre fonds « Carte blanche », Tailor High Yield Opportunities, a progressé de + 9,4 % en euros et de+ 10,8 % sur la part dollars.
Vos fonds occupaient les premières places des classements de performances, mais les taux sont à présent très bas. Quel est l’intérêt d’investir sur un fonds obligataire aujourd’hui ?
Sur les fonds obligataires traditionnels ? Aucun. Les rendements sont en général insuffisants pour préserver les investisseurs contre une hausse de taux.
Nos fonds sont en revanche construits de façon unique. Avec Tailor Crédit Rendement Cible, vous investissez sur des obligations qui seront remboursées en 2023. Vous connaissez donc dès aujourd’hui le prix de remboursement des obligations en portefeuille ainsi que tous les coupons qui seront versés d’ici là. Vous connaissez donc dès aujourd’hui la performance que vous allez obtenir sur les six prochaines années, quelle que soit l’évolution des taux d’intérêt et des marchés financiers.
À ce rendement connu s’ajoute le supplément de performance que nous allons générer. Alors que les grands gérants obligataires détiennent des positions trop importantes qui ne leur permettent plus d’acheter ou de vendre sur le marché, Tailor Capital conserve une taille plus modeste qui lui permet de prendre des bénéfices sur les obligations qui se valorisent et de réinvestir sur des obligations dont le rendement est supérieur, à qualité de crédit comparable. Notre taux de rotation est ainsi de 100 % environ en moyenne sur une année. Nous capturons ainsi des opportunités que les grosses gestions ne peuvent plus saisir. Entre 2011 et 2016, le rendement du portefeuille a fait progresser le fonds de + 26 % et la gestion active a rajouté + 15 % pour une performance totale de + 41 %. Dans le contexte actuel de taux bas, notre gestion active va plus que jamais nous démarquer et permettre de générer des performances supérieures à la moyenne.
Mais les rendements en zone euro sont très faibles aujourd’hui. Comment allez vous continuer à générer des rendements intéressants dans cette devise ?
Là-aussi, nous possédons un atout maître par rapport à nos concurrents : gérant d’obligations internationales, nous ne sommes pas condamnés à investir en zone euro où les rendements sont administrés à des niveaux artificiellement bas par la Banque centrale européenne (BCE) qui achète tous les mois des obligations quel que soit leur prix. Aujourd’hui, il faut générer un rendement en euro en dehors de la zone euro.
Un rendement en euro en dehors de la zone euro, comment faites-vous cela ?
Aujourd’hui nous investissons majoritairement sur des obligations en dollar et nous couvrons le risque de change. Sur un même émetteur et une même maturité, vous obtenez ainsi un meilleur rendement que si vous achetez l’obligation libellée en euro. Cette stratégie nous permet de générer un rendement en euro sans être exposé au marché obligataire de la zone euro qui est trop cher et donc vulnérable.
Où sont les risques aujourd’hui sur les obligations pour les investisseurs ?
Une erreur souvent commise par les investisseurs privés est d’investir sur des obligations en direct. Or, dans la plupart des cas, la taille minimum investissable sur une obligation est assez élevée, 100 000 euros ou dollars et l’investisseur privé se retrouve exposé à 5 %, 10 %ou plus sur une obligation qui, si elle fait défaut, plombe l’ensemble de son portefeuille. Nos fonds à échéance de trois ans et six ans comptent entre 130 et 200 obligations. En cas de problème sur une obligation, pas de baisse significative du portefeuille.
En conclusion, je peux dire qu'une allocation prudente passe par un investissement sur des obligations. Or, le contexte de taux bas actuel avec un risque de remontée des taux dans les années à venir constitue un défi auquel tout investisseur devra faire face. Tailor Capital est y pleinement préparé et offre une gamme de fonds performante à desti-nation d’une clientèle privée et institutionnelle qui souhaite performance et sécurité dans la durée.